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jeudi, 26 janvier 2023

Des fous dans une Europe folle

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Des fous dans une Europe folle

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/01/21/holmolaiset-hullussa-e...

Avez-vous entendu que la Finlande, criblée de dettes, jette seulement quatre cents millions d'euros dans le trou noir ukrainien ? Pas un seul sage de l'économie en Finlande, et encore moins un politicien du pays, ne souffle mot en public sur ce don qui relève de la folie. Une fois de plus, les imbéciles montrent leur stupidité au reste du monde, sans oser émettre ne serait-ce qu'une critique modérée sur la distribution insensée de l'argent public.

Il faut un événement catalyseur pour exposer des choses qui, pour des raisons politiques ou autres, n'ont pas voulu être vues. Comme l'écrit le blogueur américain Z Man, la crise hypothécaire américaine de 2008 est un exemple de quelque chose qui était "caché à la vue de tous". Alors que le système commençait à s'effondrer, une corruption massive a également été découverte et commentée.

De même, le conflit en Ukraine a fait remonter à la surface des choses désagréables qui étaient déjà connues. La guerre hybride contre la Russie et les millions déversés en Ukraine ont révélé que l'Europe n'est pas capable de pensée et d'action indépendantes, mais qu'elle est plutôt "une collection de territoires de l'empire américain mondial, dirigée par des fous provinciaux sans pouvoir réel".

Attirer les Russes dans la guerre n'était pas dans l'intérêt de l'Europe. Ce conflit est clairement mauvais pour les affaires et le niveau de vie en Europe. Les pays européens deviennent non compétitifs en raison des paquets d'aide et autres coûts qui ont été jetés dans le puits sans fond qu'est l'Ukraine. L'Allemagne, le moteur économique de l'Europe, se précipite vers la désindustrialisation.

Si la classe politique européenne était composée d'intellectuels sérieux, elle ne se serait pas pliée aux ordres de Washington, mais aurait conclu des accords avec la Russie avant même que le conflit ukrainien n'atteigne son stade actuel. Au lieu de cela, les euro-politiciens ont menti pendant des années à leurs homologues russes pour donner aux États-Unis et à la Grande-Bretagne le temps d'entraîner et d'armer l'armée ukrainienne pour mener une guerre contre la Russie.

Ce fait même dit quelque chose d'essentiel sur l'impuissance de la classe politique européenne ; tous les politiciens passés et présents ne sont que des laquais de l'empire américain. C'est pourquoi les dirigeants russes ne se soucient plus de discuter avec les dirigeants européens. Cela n'a aucun sens, car les Européens ne décident pas de leurs propres affaires, mais doivent demander la permission aux États-Unis pour y vaquer.

Les politiciens européens, éloignés de la réalité, s'imaginent que l'Europe est un havre de démocratie et de civilisation dans un monde habité par des barbares. Le rêve des fédéralistes bruxellois, l'Union européenne, s'est transformé en cauchemar: cette UE est devenue une zone économique en déclin, une métropole-ghetto pleine d'immigrants, où la population autochtone est contrainte de baisser son niveau de vie et sa sécurité. L'ancienne haute culture européenne est déjà devenue un musée, et à bien des égards, l'état actuel des choses, en matières culturelles, est aussi insipide que celui des États-Unis.

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Pendant ce temps, une guerre par procuration avec l'Occident est en train de redéfinir la Russie en tant que nation. Comme le souligne Z Man dans son blog, les deux grandes guerres industrielles du 20ème siècle ont transformé la République américaine en un empire mondial. Mais les guerres peuvent aussi détruire des pays, et c'est ce qui est arrivé à la vieille Europe. Les deux guerres mondiales et la guerre froide ont aspiré le sang de l'Europe et ont transformé l'ensemble du continent en une zone sous domination américaine.

Pour les imbéciles de la Finlande occidentalisée, la vie dans le navire américain semble leur convenir parfaitement. Les informations médiatiques quotidiennes traitent de l'Ukraine d'un point de vue biaisé, en utilisant comme source les résultats d'un groupe de réflexion américain. Ensuite, il y a généralement d'autres nouvelles concernant les États-Unis, et la section sportive est principalement consacrée aux matchs de hockey de la NHL, ou au basket américain.

Nous avons également le coup d'éclat, imité des journaux américains, où on nous vante les "réalisations de Joe Biden le sénile qui sont sans égal". Combien de temps cette adulation de l'Amérique va-t-elle continuer, sans parler du soutien économique et militaire à l'Ukraine ? Certains citoyens attendent la ratification de l'adhésion à l'OTAN, imaginant qu'elle rendra la vie meilleure d'une manière ou d'une autre.

Lorsque les coûts et les réalités de la guerre anti-russe ne pourront plus être cachés, y aura-t-il des politiciens dans la zone euro qui tenteront de sortir leur nation des griffes de Washington ? Ou est-ce déjà trop tard ? Il est inutile de s'attendre à ce que le changement commence par la Finlande, tant la bêtise y règne.

Le pessimisme de Paul Kennedy et la situation actuelle

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Le pessimisme de Paul Kennedy et la situation actuelle

par Pierluigi Fagan 

Source : Pierluigi Fagan & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/tramonti-e-tramontane 

L'historien britannique des grandes puissances, Paul Kennedy, avait publié en 1987 The Rise and Fall of the Great Powers dans lequel, entre autres, il a soutenu que : "La tâche à laquelle les hommes d'État américains seront confrontés au cours des prochaines décennies consistera donc à reconnaître que des tendances générales sont à l'œuvre et qu'il est nécessaire de 'gérer' les affaires de manière à ce que l'érosion relative de la position américaine se fasse lentement et en douceur".

C'est au mieux le point de vue détaché d'un érudit. Si l'on se trouve au sommet du système dominant, il est facile que l'idée de "gérer le déclin" ne soit pas bien accueillie et que l'on soit convaincu qu'il faille l'éviter complètement. Depuis lors, deux lignes de réflexion se sont écartées l'une de l'autre, celle de la réflexion sur l'avenir des États-Unis d'Amérique puis de l'Occident, qui s'est développée en une vaste littérature devenue un genre, le "déclinisme", et la ligne pratique de ce que les échelons supérieurs de la puissance dominante ont fait pour ralentir ou peut-être éviter complètement ce destin.

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Peu après l'exploit éditorial de Kennedy qui mettait en garde contre la fragilité de l'équilibre qui devait régner entre le pouvoir économique, militaire, diplomatique et politique international, le mur de Berlin est tombé, l'Union soviétique a implosé et l'Allemagne a été réunifiée, Fukuyama a jubilé en prophétisant un "au-delà de l'histoire". Le GATT a été remplacé par l'OMC et la dernière phase de la mondialisation a commencé, la nouvelle économie a démarré, puis la bourse s'est effondrée, se révélant être une bulle pendant que les grands stratèges pondaient des rapports belliqueux sur un improbable "Nouveau siècle américain". La Chine a rejoint l'OMC, les tours jumelles se sont écroulées; pendant une décennie, les guerres de Yougoslavie ont sévi, les Américains ont commencé à prêter de l'argent pour acheter des maisons à des personnes qui ne pouvaient pas donner de garanties, la nouvelle bulle a éclaté de façon désastreuse, l'État américain a imprimé des dollars à tour de bras, remboursant la dette budgétaire de la banque financière privée, remplaçant la "main invisible". Il y a eu deux guerres civiles en Libye et une série de soulèvements dans le monde arabe prématurément appelés "printemps" et, puisque cette manière d'agir était prometteuse, il y en a eu un aussi en Ukraine, puis a commencé une décennie de crise économico-financière permanente, mais pas pour le secteur financier soutenu à nouveau par la montée artificielle des TIC. Puis sont venus la guerre en Syrie, l'ISIS, l'arrivée d'un cor o navirus qui a fait jusqu'à présent environ 7 millions de morts dans le monde, et l'inquiétude croissante concernant le changement climatique, avec l'idée d'en faire un moteur pour une nouvelle poussée de croissance improbable, alors que chaque année - depuis plus de vingt ans - Oxfam et d'autres publient des rapports sur la montée constante des inégalités entre les très rares super-nantis et tous les autres au sein des sociétés occidentales, tandis que l'écart entre les sociétés mondiales tend à se réduire. Puis les Américains se sont soudainement et précipitamment retirés de la plus longue guerre depuis la Seconde Guerre mondiale en Afghanistan, laissant le pays à ceux qui le dirigeaient auparavant, et heureusement les Russes ont mordu à l'hameçon en franchissant la frontière de l'Ukraine.

Aujourd'hui, les Américains représentent encore 4,5 % de la population mondiale et, grâce à leur puissance multiforme, ils réalisent encore 25 % du PIB mondial. Mais parce qu'ils ont une distribution interne bizarre des richesses, ils ont plus de trente millions de pauvres absolus et quelques centaines de giga-milliardaires.

Suite au mouvement des troupes russes en Ukraine, ils ont ordonné aux Européens de couper leurs approvisionnements en gaz et de mettre un terme à toutes les relations de bon voisinage avec Moscou, les ont invités à augmenter les dépenses militaires de manière disproportionnée et à envoyer tout ce qu'ils possèdent dans leurs arsenaux sur la ligne de front, ils ont d'abord dit que nous nous limiterions aux armes légères, puis ont pensé, aujourd'hui, qu'il fallait envoyer des chars, demain des missiles à longue portée et de l'aviation. Ils maintiennent les Chinois constamment dans l'angoisse de diverses manières, ils ont annoncé que le jeu est maintenant celui qui oppose les "démocraties aux autocraties" en impliquant ainsi d'un seul coup tous les Européens placés en bas de la ligne de commandement après l'Anglosphère, après avoir réformé le traité de domination du voisinage avec le Mexique et le Canada. Ils ont ensuite fait savoir que la mondialisation et le marché libre sont des marchandises désuètes et ils ont donc subventionné leurs productions techno-scientifiques, qui visent à développer les énergies renouvelables et mis un trillion dans l'assiette pour le renouvellement des infrastructures mais uniquement pour les entreprises qui produisent chez eux.

D'abord, ils se sont moqués d'un type très antipathique qui a couiné sans cesse "America First !", puis ils ont mis en pratique son slogan favori. Ce qui ne fait pas partie du rapatriement de la production mondialisée (re-shoring) peut être installé dans un petit État subalterne avec peu de lois et des coûts de main-d'œuvre adéquats: on appelle alors l'opération de "friend-shoring". Ils ont ensuite commencé à démanteler toutes les institutions multilatérales aux facettes trop nombreuses et ont mis la moitié du monde devant le choix "soit avec nous, soit contre nous" en invitant le Japon et l'Allemagne à se réarmer tandis que la machine du soft power se consacrait aux nouvelles merveilles de l'IA et des séries télévisées. Nous attendons que les Russes fragilisés perdent leur avantage militaire dans l'océan Arctique et ouvrent la porte au vent du nord, ce qui, vu la hausse des températures, nous convient parfaitement.

Cela suffira-t-il à retarder ou à inverser la sombre prophétie de Kennedy selon laquelle le déclin du cycle de puissance est inévitable ?

lundi, 23 janvier 2023

Entretien avec Alexander v. Bismarck - "Nous ne pouvons pas lâcher la Russie"

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Entretien avec Alexander v. Bismarck

"Nous ne pouvons pas lâcher la Russie"

Source : https://paz.de/artikel/wir-koennen-russland-nicht-einfach-links-liegen-lassen-a8235.html

Pourquoi un homme privé, mais prussien au nom éminent, cherche à dialoguer avec des interlocuteurs russes, surtout en temps de guerre - et ce que la politique allemande actuelle peut apprendre de l'ancien chancelier, virtuose de politique étrangère, Otto v. Bismarck

Propos recueillis par René Nehring

Depuis le début de l'attaque russe contre l'Ukraine, la Russie et l'Occident sont en froid. Des sanctions réciproques ont été imposées et de nombreuses relations ont été interrompues ou réduites au minimum dans presque tous les domaines de la vie publique. C'est dans ce contexte qu'Alexander v. Bismarck, descendant d'une célèbre famille aristocratique de l'Altmark et de Poméranie, a lancé une initiative, le "Dialogue Bismarck", afin d'apporter au moins une petite contribution pour que le travail de compréhension entre l'Est et l'Ouest au cours des trente dernières années n'ait pas été vain.

Monsieur v. Bismarck, qui votre dialogue veut-il rassembler ?

C'est toujours un problème lorsque des individus, des familles entières ou même des nations se divisent durablement en cas de conflit. Je pense que dans de telles situations, et notamment lorsqu'il s'agit d'intérêts fondamentalement opposés, voire d'une guerre, il est indispensable de continuer à dialoguer. Si l'on ne veut pas se battre indéfiniment, il faut se parler, garder des canaux de discussion ouverts et chercher à échanger avec ceux qui le souhaitent également.

J'ai beaucoup de connaissances et d'amis en Russie et j'ai constaté ces derniers mois qu'il est possible de parler ouvertement avec eux, même en temps de guerre, même si nous ne sommes pas d'accord sur tout. Je pense qu'il est important de maintenir cet échange et de l'élargir. C'est pourquoi j'ai créé le "Dialogue Bismarck".

Concrètement, à qui s'adresse le dialogue ? La plupart des canaux de discussion avec la Russie, comme le Dialogue de Saint-Pétersbourg et le Forum germano-russe - ou encore les partenariats de politique communale, comme celui de la Landsmannschaft Ostpreußen avec des collectivités territoriales russes - sont en grande partie à l'arrêt.

Les forums plus ou moins officiels comme le Dialogue de Saint-Pétersbourg posent problème, dans des périodes comme celle-ci, parce qu'ils sont trop étroitement liés à la politique. Ce qui peut être un avantage en temps de paix, car cela donne plus de poids aux événements, devient un problème en cas de guerre et de sanctions, car on ne peut pas s'affranchir des constellations politiques.

Je veux créer un lieu de rassemblement privé pour les Russes et les Allemands qui cherchent également à se parler, et les mettre en contact. Après tout, nous parlons ici de deux peuples qui se sont entendus pacifiquement dans la plupart des phases de leur histoire, mais qui se sont infligés des crimes terribles au 20ème siècle et qui viennent tout juste de se retrouver péniblement après 1991. J'essaie de réunir des personnes des deux pays qui se sentent concernées par les relations entre nos deux nations.

Cela se fait actuellement dans le cadre de petites tables rondes, la première chez moi, dans mon domaine de Döbbelin, la seconde à Moscou avec des représentants russes du Dialogue de Saint-Pétersbourg, mais à un niveau tout à fait élevé. Les participants étaient des politologues et des historiens, des hommes d'affaires et des représentants d'associations, des journalistes et des conseillers politiques ainsi que des membres d'organisations de la société civile.

Quelles ont été les réactions ?

Extrêmement positives. J'ai par exemple été surpris par le nombre de professeurs d'université ou d'officiers de l'armée allemande intéressés par un tel échange, et qui ne souhaitent pas seulement s'informer par le biais des médias, mais aussi se rencontrer personnellement. Je suis étonné de voir combien de personnalités de haut niveau, rien que du côté allemand, veulent continuer à entretenir de bons contacts avec la Russie.

Et quelles ont été vos expériences en Russie ?

Je me suis rendu deux fois à Moscou à la fin de l'année dernière et j'ai parlé à de nombreuses personnes de tous horizons: des étudiants, des médecins d'un hôpital pour enfants atteints de cancer, des personnes du monde artistique et des hommes d'affaires. Partout, il y a un intérêt incroyable à maintenir le contact avec l'Allemagne. Malheureusement, les autorités allemandes empêchent cela et interdisent même aux institutions partenaires locales de le faire. Dans le cas de l'hôpital pour enfants cancéreux, il s'agit du ministère de la Recherche, et pour les musées, de la ministre de la Culture. Ces contacts n'ont rien à voir avec le conflit militaire en Ukraine, il s'agit de partenariats civils et humanitaires qui ne soutiennent en rien la guerre en Ukraine, c'est pourquoi je pense qu'ils devraient être encouragés plutôt qu'interdits.

Lors du dialogue officiel de Saint-Pétersbourg à Moscou, que les Russes continuent d'organiser et qu'ils ne veulent pas voir s'effondrer, j'étais le seul Allemand à y assister personnellement. J'y ai demandé très clairement: "Puis-je parler ouvertement ici ?" et j'ai été expressément encouragé à le faire. Et j'ai remarqué qu'il était tout à fait possible de trouver des dénominateurs communs, aussi bien lors de la conférence officielle que lors des entretiens personnels qui ont suivi.

Avez-vous également rencontré des représentants du niveau politique?

Bien sûr, j'ai eu des contacts avec des acteurs politiques, par exemple avec la commissaire russe aux droits de l'homme, Tatiana Moskalkova. Nous avons notamment parlé de l'échange de prisonniers entre l'Ukraine et la Russie.

En tant que personne privée, je n'avais bien sûr pas de mandat pour parler des questions de guerre et de paix. Mais je pouvais faire des suggestions sur les relations interpersonnelles. J'ai notamment suggéré que les Russes pourraient unilatéralement supprimer l'obligation de visa pour les Allemands se rendant en Russie, afin que les gens puissent se rencontrer. C'est ce qui s'est passé lors de la Coupe du monde de football 2018, où chaque supporter pouvait se rendre en Russie avec un billet sans visa.

Comment les Russes interprètent-ils la situation actuelle, en particulier la guerre en Ukraine ?

Je pense qu'il est difficile de discuter de conflits militaires entre deux pays au niveau privé. Que se passe-t-il si les deux parties ont des opinions différentes à ce sujet ? Dois-je attendre que les Russes renoncent à leur propre leadership pour en parler avec eux ? Le dialogue ne fonctionne pas ainsi, surtout en temps de guerre.

Mais on peut bien sûr parler de la contribution que chacun peut apporter pour mettre fin le plus rapidement possible à cette situation inextricable. On peut parler de la manière dont la confiance peut être rétablie entre les nations. Dans ce sens, je trouve d'ailleurs bien qu'Olaf Scholz continue à téléphoner à Vladimir Poutine malgré toutes ses brouilles avec lui. Chaque mot d'échange, aussi petit soit-il, peut être une contribution à la désescalade.

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Le Dialogue de Bismarck est-il exclusivement conçu pour les relations entre Russes et Allemands - ou doit-il également inclure des représentants d'autres nations ? Les Polonais, les Baltes et les autres reprochent souvent aux Russes et aux Allemands de ne pas tenir compte de leurs points de vue et de leurs intérêts.

C'est vrai. Toutefois, la situation s'est largement inversée à cet égard, en particulier au niveau politique, de sorte que la perspective russe n'est plus guère prise en compte chez nous, alors que celle des autres pays domine. C'est pourquoi notre dialogue met l'accent sur les relations entre la Russie et l'Allemagne.

Otto v. Bismarck a dit un jour: "Si la Russie et l'Allemagne sont amies, l'Europe se porte bien". Je pense que c'est toujours vrai et que de bonnes relations germano-russes profitent également à tous les autres pays européens. Que cela nous plaise ou non, nous ne pouvons pas lâcher la Russie. C'est le plus grand pays du monde - et il le restera après la guerre en Ukraine, quelle qu'en soit l'issue.

Vous venez de mentionner l'ancien chancelier, qui a non seulement fondé l'Empire allemand, mais aussi, auparavant, le ministère des Affaires étrangères. Malgré l'importance de ce dernier, l'actuelle ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock a récemment fait effacer le nom d'Otto v. Bismarck de son ministère en renommant une salle qui lui était consacrée et en y décrochant son portrait. Qu'est-ce qui émeut quelqu'un comme vous, qui est lui-même actif en politique étrangère à titre privé et qui porte le même nom, lorsqu'il entend cela ?

Je pense que la décision de Mme Baerbock est historiquement et politiquement imprudente. Et je pense qu'elle se fonde davantage sur des motivations morales que sur des connaissances analytiques. Il faut évaluer chaque personnalité en fonction de son époque. Un homme politique sous un empire n'agit pas de la même manière que dans une démocratie. En outre, l'ère Bismarck n'a pas seulement créé les bases étatiques de l'Allemagne actuelle, mais a également posé de nombreux fondements sociaux, comme par exemple le système social avec les caisses d'assurance maladie et la retraite.

L'actuelle ministre des Affaires étrangères pourrait également s'inspirer de son prédécesseur. Par exemple, l'orientation de la politique étrangère en fonction d'intérêts concrets, dont font également partie les intérêts d'autres puissances. C'est pourquoi il est incompréhensible pour notre famille et pour moi que le nom d'Otto v. Bismarck ait été effacé d'une institution comme le ministère des Affaires étrangères.

Que nous apprend ce changement de nom sur la politique étrangère allemande d'aujourd'hui ?

Je ne peux pas évaluer le travail de Mme Baerbock, car je ne la connais que par les médias et je n'assiste pas à ses interventions en tant que ministre. Je trouve cependant que certaines de ses démarches ne sont pas habiles pour une diplomate. Otto v. Bismarck n'aurait probablement jamais attaqué personnellement les représentants d'un autre Etat, comme Mme Baerbock l'a fait à plusieurs reprises en visant la Russie. Il se serait également abstenu de faire la leçon à la Chine. Ces deux pays font partie de nos principaux partenaires commerciaux, nous ne pouvons pas les traiter constamment de haut.

Nous vivons dans un monde global, et je pense qu'il faut encore plus de compréhension pour la diversité de ce monde qu'à l'époque de Bismarck.

Otto v. Bismarck n'était pas seulement député et Premier ministre prussien, ministre des Affaires étrangères et chancelier, mais aussi ambassadeur à Saint-Pétersbourg et à Paris. Est-ce que cela manque à la politique étrangère d'aujourd'hui, la proximité personnelle et la connaissance d'autres pays qui ont une influence sur la propre politique ?

Tout à fait. Bien sûr, un responsable de la politique étrangère ne peut pas avoir visité tous les pays du monde avant de devenir ministre. Mais c'est justement lorsque l'on porte des jugements graves sur un pays que l'on doit le connaître personnellement. Cela vaut d'ailleurs aussi pour les journalistes. Je vois beaucoup trop de commentaires négatifs dans lesquels il apparaît rapidement que la personne qui commente n'a jamais été dans le pays qu'elle critique. Lorsque l'on connaît personnellement un pays et ses habitants, on porte toujours un jugement différent. L'objectif du Dialogue Bismarck est de vous aider à le faire en ce qui concerne la Russie.

- Alexander v. Bismarck est directeur général de von Bismarck Handels GmbH.

www.bismarck-doebbelin.de

Cet article est tiré de l'actuel PAZ. Si vous souhaitez découvrir le journal de plus près, vous pouvez souscrire un abonnement d'essai de 4 semaines ici: https://paz.de/abo/probe-abo.html.

Guerre totale contre la Russie et risque de "donner" l'Asie à la Chine

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Guerre totale contre la Russie et risque de "donner" l'Asie à la Chine

Leonardo Giordano

Source: https://www.barbadillo.it/107728-la-guerra-a-oltranza-alla-russia-e-il-rischio-di-regalare-lasia-alla-cina/

Risque géopolitique

Un article de Carlo Pelanda dans 'La Verità' du dimanche 15 janvier nous apprend que quelque chose est en train de changer dans les cercles des 'analystes' pro-occidentaux et atlantistes concernant la guerre entre la Russie et l'Ukraine. Dans un article en première page, le journal titrait littéralement: "Pire que la victoire de Poutine, une Russie aux mains des Chinois". À l'intérieur, l'article occupait une page entière et titrait de manière encore plus précise: "Pour freiner la montée en puissance de la Chine, l'Occident ne peut se passer de la Russie".

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La thèse de base de Pelanda (photo) est la suivante: dans les groupes de réflexion occidentaux qui ont promu l'aide à l'Ukraine dans la guerre contre la Russie, on craint de plus en plus que le danger chinois se renforcera en l'absence d'une Russie alliée pour aider à contenir d'une manière ou d'une autre l'expansionnisme chinois en Asie et en Afrique. L'analyste de "La Verità" déclare textuellement : "[...] la Russie ne sera jamais en mesure de remplacer la domination de l'empire des démocraties sur la planète, mais la Chine pourrait facilement le faire si elle obtenait une forte influence sur Moscou et l'Asie centrale ; il n'est donc pas intelligent de laisser la Russie aux mains des Chinois".

Si, en revanche, l'analyse et le diagnostic de la situation, bien qu'un peu tardifs, sont marqués par un solide réalisme, la proposition, ou l'hypothèse de solution, laisse cependant à désirer. En fait, elle postule la nécessité d'accélérer le processus de déstabilisation interne de la Russie afin que celle-ci, ainsi que le futur scénario politique qui devrait initier les pourparlers de paix, soit libérée de la présence encombrante de Poutine.

Cette hypothèse est prudemment considérée comme "réaliste" en raison de certains signes que Pelanda semble déceler dans cette direction: "Dans cette hypothèse, il pourrait y avoir un glissement partant de la guerre d'Ukraine pour aboutir à un conflit civil interne en Russie. Indice: les services secrets danois ont publié, il y a environ un mois, une déclaration qui se prête à de multiples interprétations: les excès guerriers de Poutine sont dus à l'effet de médicaments anticancéreux. Une interprétation est qu'il s'agit d'un signal des élites russes: seuls Poutine et une vingtaine de ses loyalistes sont à blâmer, le reste peut être déclaré innocent et ne pas faire l'objet d'un Nuremberg international mais éventuellement être traité de manière sélective par la justice domestique russe post-Poutine".

Ce n'était pas le cas avec Hitler, mais ce n'était pas non plus le cas avec Milosevic et Saddam Hussein. S'il n'y avait pas eu leur défaite militaire, la situation aurait difficilement pu être résolue "en interne" et, aujourd'hui, il n'y a pas non plus de réelles conditions sur le terrain pour conclure à une inéluctable défaite russe, même si le conflit dure beaucoup plus longtemps que ce que l'autocrate russe et son état-major avaient prévu. Pour vaincre militairement la Russie, il faudrait une intervention directe de l'OTAN, ce qui serait en réalité le prélude à la déflagration d'un conflit mondial.

Même s'il était possible de parvenir à une solution du type de celle imaginée et espérée par Pelanda, avec un coup d'État anti-Poutine, il resterait sur l'échiquier des questions clés non résolues qui rendraient la situation internationale toujours très instable et susceptible de voir émerger un casus belli et, partant, d'autres interventions militaires: l'aspiration atavique de la Russie à avoir une connexion plus directe avec la Méditerranée par le biais de ses ports sur la mer Noire (c'est la question de la Crimée), les relations et les échanges économiques avec l'Europe qui ont toujours existé et ont souvent servi à "calmer" les revendications anglo-américaines sur les économies européennes.

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Pour rester chez nous, en Italie, depuis Francesco Saverio Nitti, il y a eu des relations et des échanges économiques avec la Russie, mis en œuvre pendant le fascisme, qui représentait idéologiquement une opposition résolue au communisme soviétique comme on peut aisément l'imaginer. Ces relations sont reprises sur le thème du pétrole et de l'énergie par Enrico Mattei (photo) à la fin des années 50 et lorsque, le 11 mai 1962, le sous-secrétaire d'État américain George Ball lui reproche ces "relations dangereuses", ce responsable politique de la région des Marches répond que d'autres entreprises n'appartenant pas au groupe ENI et provenant d'autres pays européens ont également tissé des relations économiques avec l'URSS et que même les usines Esso en Italie raffinent le pétrole soviétique qui sert à approvisionner la Sixième flotte de la marine américaine.

Historiquement, pour le meilleur ou pour le pire, la Russie a toujours "interagi" avec les différentes puissances européennes en participant à leurs conflits puis aux négociations de paix qui s'ensuivirent; l'exemple le plus frappant étant ce qui s'est passé avec la fin de Napoléon Bonaparte et le Congrès de Vienne qui a suivi sa défaite. Les États-Unis ont peut-être pensé identifier la défaite du communisme soviétique comme une défaite définitive de la Russie, ce qui avait dès lors pour suite que les Russes devaient revoir à la baisse leurs aspirations et leur dynamique géopolitiques pluriséculaires. Cette affirmation relève d'une posture profondément irréaliste et "utopique". De manière plus réaliste, nous aurions dû penser que, tout comme les diverses puissances européennes qui s'étaient affrontées jusqu'à la Seconde Guerre mondiale ont en quelque sorte reconstruit un tissu de relations pacifiques et "à faible tension conflictuelle" dans la période qui a suivi ce conflit, il aurait dû en être de même avec la Russie. Le communisme a rendu cela impossible jusqu'en 1989, mais il aurait alors fallu entamer et poursuivre ce processus sans relâche, au lieu de faire semblant d'arriver à la frontière russo-ukrainienne avec des missiles de l'OTAN, après l'avoir déjà fait en Pologne et dans d'autres pays d'Europe de l'Est.

dimanche, 22 janvier 2023

Présentation de Multipolarité au XXIème siècle et de L'Europe, la multipolarité et le système international

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Présentation de Multipolarité au XXIème siècle et de L'Europe, la multipolarité et le système international

Age planétaire et nouvel ordre mondial

par Irnerio Seminatore

INSTITUT ROYAL D'ETUDES STRATEGIQUES de RABAT

8 Décembre 2022

TABLE DES MATIERES

Une vue d'ensemble

Alliance Anti-Hegemonique et nouveau Rimland

Crise de l'atlantisme et transition du système

Les issues du conflit ukrainien

L'hégémonie et le remodelage du système

Stabilité et sécurité. Alternance Hégémonique ou alternative systémique ?

Le conflits USA-Russie et la rupture de la continuité géopolitique Europe-Asie

Encerclement, politique des alliances et leçons de la crise

***

Une vue d'ensemble

L'ambition de ces deux publications sur la multipolarité, le tome 1 au titre La Multipolarité au XXIème siècle et le tome 2: L'Europe, la Multipolarité et le Système international. Age planétaire et nouvel ordre mondial, a été d'avoir essayé de dresser une vue d'ensemble sur la politique mondiale à l'époque où nous vivons.

Et cela, sous l'angle d'une pluralité de structures de souverainetés et donc d'équilibre des forces, mais également et surtout de l'antagonisme historique entre puissances hégémoniques et puissances montantes et donc d'un certain ordre politique et moral. On y repère ainsi les deux aspects principaux de tout narratif historique, l'acteur et le système, qui se projettent sur la toile de fond de l'action historique.

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L'acteur, ou la figure de l'Hégémon, y apparaît comme le signifiant universel d'une époque et le système, comme englobant général de tous les antagonismes et de toutes les rivalités, en est le décor.

Ces deux ouvrages couvrent la transition qui va de la fin du système bipolaire à l'unipolarisme américain qui lui a succédé, puis au multipolarisme actuel, en voie de reconfiguration.

Parmi les changements des structures de pouvoir et des ordres internationaux, trois thèmes constituent le fil conducteur de l'antagonisme qui secoue le système, des débats qui animent ses rivalités et ses conflits et, comme tels, l'axe directeur de mes deux ouvrages

- la triade des puissances établies, qui se disputent l'hégémonie de la scène planétaire (Etats-Unis, Russie et Chine), scène devenue durablement instable;

- l'environnement stratégique mondial, comme cadre historique, cumulant les trois dimensions de l’action, d’influence, de subversion ou de contrainte;

- l'Europe, comme acteur géopolitique inachevé et à autonomie incomplète.

Dans ce contexte, l’interprétation des stratégies de politique étrangère prises en considération, obéit aux critères, jadis dominants de la Realpolitik, remis à l’ordre du jour par le World Politics anglo-saxon.

L'option réaliste en politique internationale est adoptée non pas pour garantir l'idéal de la puissance ou de l'Etat-puissance, comme au XIXème siècle, ou encore pour justifier la matrice classique de la discipline, l'anarchie internationale, à la manière de R. Niebuhr, mais pour comprendre les mutations des idées et des rapports de forces, intervenues dans la politique mondiale depuis 1945.

C'est uniquement par l'approche systémique et par conséquent par une vue générale et exhaustive, que l'on peut saisir les conditions idéologiques et structurelles de la remise en cause de la souveraineté des Etats et des Nations et l'apparition d'un univers d'unités politiques interdépendantes et toutefois subalternes à une hégémonie impériale dominante.

Ainsi l'ensemble des essais ici réunis, prétend conférer à ces deux tomes un statut d'éclairage conceptuel pour la compréhension de l'évolution globale de notre conjoncture et pour l'analyse du "Grand Jeu" entre pôles de puissances établies, défiant la stabilité antérieure.

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Alliance Anti-Hégémonique et nouveau Rimland

Sont mises en exergue, dès lors :

l'alliance anti-hégémonique du pivot géographique de l'histoire, le Heartland, par la Russie, l'Iran et la Chine et, en position d'arbitrage la Turquie,

- la chaîne politico-diplomatique du  "containement" de la masse eurasienne, par la ceinture péninsulaire extérieure du "Rimland"mondial, constituée par la Grande Ile de l'Amérique, le Japon, l'Australie, l'Inde, les pays du Golfe et l'Europe, ou, pour simplifier, l'alliance nouvelle des puissances de la terre contre les puissances de la mer.

Dans cet antagonisme entre acteurs étatiques, l'enjeu est historique, le pari existentiel et l'affrontement est planétaire.

En soulignant le déplacement de l'axe de gravité du monde vers
l'Asie-Pacifique, provoqué par l'émergence surprenante de l'Empire du Milieu, ce livre s'interroge sur le rôle de l'Amérique et de la Russie, ennemies ou partenaires stratégiques de l'Europe de l'Ouest, justifiant par là le deuil définitif de "l'ère atlantiste" qui s'était imposée depuis 1945.

Crise de l'atlantisme et transition du système

La crise de l'atlantisme, ou du principe de vassalité est aujourd'hui aggravée par deux phénomènes:

- la démission stratégique du continent européen, en voie de régression vers un sous-système dépendant;

- les tentatives de resserrement des alliances militaires permanentes en Europe et en Asie-Pacifique (Otan, Aukus) prélude d'un conflit de grandes dimensions.

Ouvrages  didactiques, ces deux tomes prétendent  se situer dans la postérité des auteurs classiques du système international, R. Aron, Kaplan, Rosenau, H. Kissinger, K. Waltz, Allison, Brzezinski, Strausz-Hupé, et plus loin, Machiavel et Hobbes, tout aussi bien dans la lecture des changements des équilibres globaux et dans la transition d'un système international à l'autre, que dans la lecture philosophique sur la nature de l'homme, la morphologie du pouvoir  et  les caractéristiques intellectuelles de la période post-moderne. Ce qui est en cause dans toute transition est le concept de hiérarchie.

Sous ce regard de changement et de mouvement, le retour de la guerre en Europe représente le premier moment d'un remodelage géopolitique de l'ensemble planétaire et une rupture des relations globales entre deux sous-systèmes, euro-atlantique et euro-asiatique.

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Au sein de ce retournement, l'Europe y perd son rôle d'équilibre entre l'Amérique et la Russie et le grand vide de puissance, qui s'instaure dans la partie occidentale du continent, est aggravé par l'absence de perspective stratégique, par le particularisme des options diplomatiques des Etats-Membres de l'Union Européenne, par le flottement des relations franco-allemandes jadis structurantes et, in fine, par la difficile recherche d'un Leadership commun.

Les issues du conflit ukrainien

L'issue du conflit ukrainien, comme guerre par procuration mené par l'Amérique contre la Russie, a été présenté au Forum sur la sécurité internationale de Halifax, au Canada, par Lloyd Austin, Secrétaire américain à la défense, comme déterminant de la sécurité et de l'ordre mondial du XXIème siècle fondé, sur des règles. Ce conflit prouve la difficulté de l'Union européenne à assurer une architecture européenne de sécurité "égale et indivisible" car il intervient comme modèle de rupture dans les relations de coopération internationales et préfigure en Asie-Pacifique une relation d'interdépendance stratégique et d'alliances militaires opposées, entre puissances du "Rimland" et puissances du "Heartland", face à l'ouverture prévisible, d'une crise, concernant le "statut" de Taiwan.

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Dans la perspective d'une invasion de celle-ci par la Chine s'ouvriraient les portes de la géopolitique planétaire vers le Pacifique et l'Australie et changerait immédiatement le sens du conflit entre Moscou et l'Occident. Seraient particulièrement brouillés les calculs de Washington sur le rôle de la Russie en Europe, en Asie-centrale et en Asie-Pacifique, d'où le jeu ambigu de la Turquie et la recherche d'une profondeur stratégique pour l'emporter, qui demeure sans précédent.

Aujourd'hui, l'affrontement Orient et Occident est tout autant géopolitique et stratégique, qu'idéologique et systémique et concerne tous les domaines, bien qu'il soit interprété, dans la plupart des cas, sous le profil de la relation entre économie et politique.

Sous cet angle, en particulier, l'unipolarisme de l'Occident fait jouer à la finance, disjointe de l'économie, un rôle autonome pour contrôler, à travers les institutions multilatérales, le FMI et la Banque Mondiale, l'industrie, la production d'énergie, l'alimentation, les ressources minières et les infrastructures vitales de plusieurs pays.

Dans ce cadre les Etats qui soutiennent la multipolarité sont aussi des Etats à gouvernement autocratique, qui résistent au modèle culturel de l'Occident et affirment le respect de vies autonomes de développement, une opposition visant la financiarisation et la privatisation des économies , subordonnant la finance à la production de biens publics.

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L'hégémonie et le remodelage du système

Or le remodelage du système international pose le problème de l'hégémonie comme nœud capital de notre époque et inscrit ce problème comme la principale question du pouvoir dans le monde. En effet nous allons vers une extension sans limites des conflits régionaux, une politique de resserrement des alliances militaires, occidentales, euro-asiatiques et orientales, qui donnent plausibilité à l'hypothèse d'une réorganisation planétaire de l'ordre global, par le biais d'un conflit mondial de haute intensité.

La plausibilité d'un conflit majeur entre pôles insulaires et pôles continentaux crée une incertitude complémentaire sur les scénarios de belligérance multipolaire dans un contexte de bipolarisme sous-jacent (Chine-Etats-Unis)

C'est l'une des préoccupations, d'ordre historique, évoquées dans ces deux tomes sur la multipolarité.

A ce propos, le théâtre européen élargi (en y incluant les crises en chaîne qui vont des zones contestées des pays baltes au Bélarus et à l'Ukraine, jusqu'au Golfe et à l'Iran, en passant par la Syrie et le conflit israélo-palestinien), peut devenir soudainement l'activateur d'un conflit général, à l'épicentre initial dans l'Est du continent.

Ce scénario, qui apparaît comme une crise du politique dans la dimension de l'ordre inter-étatique, peut être appelé transition hégémonique dans l'ordre de l'histoire en devenir.

Bon nombre d'analystes expriment la conviction que le système international actuel vit une alternance et peut être même une alternative hégémonique et ils identifient les facteurs de ce changement, porteurs de guerres, dans une série de besoins insatisfaits , principalement dans l'exigence de sécurité et dans la transgression déclamatoire du tabou nucléaire, sur le terrain tactique et dans les zones d'influence disputées (en Ukraine, dans les pays baltes, en Biélorussie, ainsi que dans d'autres points de crises parsemées).

L'énumération de ces besoins va de l'instabilité politique interne, sujette à l'intervention de puissances extérieures, à l'usure des systèmes démocratiques, gangrenés en Eurasie par l'inefficacité et par la corruption et en Afrique, par le sous-développement, l'absence d'infrastructures modernes, la santé publique et une démographie sans contrôle.

En effet, sans la capacité d'imposer la stabilité ou la défendre, Hégémon ne peut exercer la suprématie du pouvoir international par la seule diplomatie, l'économie, le multilatéralisme, ou l'appel aux valeurs.

Il lui faut préserver un aspect essentiel du pouvoir international (supériorité militaire, organisation efficace, avancées technologiques, innovation permanente, etc).

Hégémon doit tenir compte de l'échiquier mondial, de la Balance of Power, de la cohésion et homogénéité des alliances, mais aussi de l'intensité et de la durée de l'effort de guerre. C'est pourquoi les guerres majeures relèvent essentiellement de décisions systémiques (R. Gilpin).

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Stabilité et sécurité. Alternance Hégémonique ou alternative systémique ?

La question qui émerge du débat actuel sur le rôle des Etats-Unis dans la conjoncture actuelle est de savoir si la "Stabilité stratégique" assurée pendant 60 par l'Amérique (R. Gilpin) est en train de disparaître, entrainant le déclin d'Hégémon et de la civilisation occidentale, ou bien, si nous sommes confrontés à une alternative hégémonique et à un monde post-impérial.

L'interrogation qui s'accompagne au déclin supposé des Etats-Unis et à la transition vers un monde multipolaire articulée, est également centrale et peut être formulée ainsi; "quelle forme prendra cette transition ?".

La forme déjà connue, d'une série de conflits en chaîne, selon le modèle de R. Aron, calqué sur le XXème siècle, ou la forme plus profonde d'un changement de la civilisation, de l'idée de société et de la figure de l'homme selon le modèle des "révolutions systémiques" de Strausz-Hupé, couvrant l'univers des relations socio-politiques du monde occidental et les grandes aires de civilisations connues?

Du point de vue des interrogations connexes, les tensions entretenues entre les Occidentaux et la Russie en Ukraine, sont susceptibles de provoquer une escalade aux incertitudes multiples, y compris nucléaires et des clivages d'instabilités, de crises ouvertes et de conflits gelés, allant des Pays baltes à la mer Noire et du Caucase à la Turquie. Ces tensions remettent à l'ordre du jour l'hypothèse d'un affrontement général, comme issue difficilement évitable de formes permanentes d'instabilité régionales, aux foyers multiples, internes et internationaux.

Cette hypothèse alimente une culture de défense hégémonique des Etats-Unis, dont la projection de puissance manifeste sa dangerosité et sa provocation en Europe, au Moyen Orient et en Asie.

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Le conflits USA-Russie et la rupture de la continuité géopolitique Europe-Asie

En ce sens le conflit avec la Russie, par Ukraine interposée, peut être interprété comme une tentative de désarticulation de la continuité géopolitique de l'Europe vers l'Asie (Brzezinski) et de la Chine vers la région de l'Indopacifique. C'est sous l'angle de fracturation et de la vassalité, que s'aggravent les facteurs d'incertitudes et les motifs de préoccupation sur les tendances stratégiques des Etats-Unis.

En effet la différenciation vis à vis du Leader de bloc distingue en Europe les pays d'obédience et d'influence atlantique stricte (GB, pays nordiques, Hollande, Belgique, Pays baltes et Pologne) des pays du doute et de la résistance (France, Italie et Allemagne).

Au niveau planétaire font partie des zones à hégémonie disputée et demeurent sujettes à l'influence grandissante de la Realpolitik chinoise la région des Balkans, de la mer Noire, de la Caspienne, du plateau turc, du Golfe, de l'Inde, d'Indonésie, du Japon et d'Australie.

Pariant, sans vraiment y croire sur la "victoire" de Kiev", face à Moscou, l'Amérique entend clairement faire saigner la Russie, en éloignant le plus possible la perspective d'un compromis et d'une sortie de crise.

Par ailleurs la vassalité de l'Europe centrale vis à vis de l'Amérique deviendra une nécessité politique et militaire, afin de décourager l'Allemagne, réarmée, de vouloir réunifier demain le continent. Une vassalité semblable pourrait opposer les pays asiatiques à la Chine dans la volonté de restituer de manière unilatérale, l'Asie aux Asiatiques.

Encerclement, politique des alliances et leçons de la crise

Du point de vue des leçons à tirer et de ses répercussions, la crise ukrainienne a mis à l'ordre du jour la réflexion sur la morphologie des systèmes internationaux, stables, instables ou révolutionnaires, et, en particulier la politique des alliances, qui ont fait grands les empires et inéluctables les guerres.

Comme l'Empire allemand avant 1914, la Fédération de Russie a pu se sentir encerclée par l'Otan et a choisi, en pleine conscience du danger, de passer d'un mode défensif à un mode préventif et offensif, au nom de ses intérêts de sécurité et de la conception commune et incontestable de la "sécurité égale et indivisible" pour tous les membres de la communauté internationale. Une sécurité égale qui était justifiée, avant la première guerre mondiale, par une équivalence morale entre les ennemis, comme l'a bien montré Carl Schmitt, contre la diabolisation de l'Allemagne.

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Telle est, à mes yeux, la vue d'ensemble de la conjoncture que nous vivons, si profonde et si grave, que j'ai essayé d'en décrire les formes et les enjeux et de la soumettre au jugement de nos contemporains, pour qu'en témoigne l'Histoire et pour qu'en tire profit la décision politique.  Et cela dans le but de décrypter les dilemmes de la paix et de la guerre et de percevoir dans la détérioration des systèmes internationaux, un espoir de compatibilité civilisationnelle et stratégique entre acteurs principaux, portant sur la stabilité ou le retour à la stabilité

Pour rendre moins aléatoire cette recherche j'ai adoptée tour à tour cinq niveaux de compréhension :

- théorique (attributs systémiques, système et sous-systèmes, homogénéité- hétérogénéité, stabilité et sécurité);

- historique (la scène planétaire et sa morphologie ,les acteurs et les constellations diplomatiques);

- géopolitique (enjeux globaux, géopolitique continentale et géopolitique mondiale océanique);

- stratégique (la triade, le condominium USA-Chine ou le duel du siècle, hégémonie et compétition hégémonique);

- institutionnel (la crise de l’unipolarisme et de l’atlantisme, l’Europe et la multipolarité);

et j'en ai conclu à et opté pour un indéterminisme probabiliste, qui gouverne le sort de l'homme et des sociétés, dans le sens de la liberté ou de celui de la tyrannie, de la vie ou de la mort.

Ce travail, qui m'a demandé quarante ans, ne m'a consenti aucune certitude et aucune sentence définitive et m'a toujours rappelé que l'histoire reste ouverte au choix du bien ou du mal et à celui de la volonté la plus déterminée, soit-elle terrifiante.

Ce qui se prépare aujourd'hui et qui est conforme à la théorie des grands cycles et à la situation du monde actuel, demeure le duel du siècle entre les Etats-Unis et la Chine. Mais "quid" alors de la Russie et avec autant d'inquiétude de l’Europe ?

Les interrogations proposent à l'action les grandes options de demain, mais ne donnent que l'image approximative du possible et jamais la solution accomplie. Celle-ci appartient à l'imprévu, qui est l'enfant naturel du risque et l'appétit le plus cruel de l'aventure humaine.

 

Bruxelles le 8 Décembre 2022

Les cyberguerres des espions américains en Europe: l'avertissement de la France

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Les cyberguerres des espions américains en Europe: l'avertissement de la France

Marco Valle

Source: https://insideover.ilgiornale.it/guerra/le-cyber-guerre-delle-spie-americane-in-europa-lallarme-della-francia.html?fbclid=IwAR12nkBx_rYuSDfkVTsJo5tfOMkM0L3JPEixY6utf_ibnfgYqav3BbT_Ss4

Alliés oui, victimes et/ou bouffons non. C'est en résumé le message que Paris a envoyé à Washington par la bouche du général Aymeric Bonnemaison, le patron de Comcyber, la structure française de cyberdéfense. Lors de l'audition à huis clos tenue devant la commission de la défense du parlement transalpin en décembre dernier et rendue publique cette semaine, le vaillant officier a exprimé tous ses doutes sur le travail très intensif des services de renseignement américains en Europe. Selon lui, les Américains ont une attitude "relativement agressive" dans plusieurs pays et leurs opérations pour contenir, du moins selon la version du Pentagone, les prétendues intrusions russes "sont discutables".

Un langage diplomatique et prudent qui ne cache pas une préoccupation sérieuse. En fait, le général a attiré l'attention des parlementaires sur l'envahissement "bien ancré" des cyber-espions américains dans les États d'Europe de l'Est. Sous prétexte de "combler un vide", les encombrants alliés d'outre-mer ont pris possession des données sensibles des nations hôtes, mettant en place une manœuvre technologique "qui va loin". Il s'agit d'une "protection très marquée, absolument synergique avec leurs intérêts politiques et diplomatiques", a conclu M. Bonnemaison (photo).

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Pour Paris, c'est un signal d'alarme. Depuis quelque temps déjà, les chefs des forces armées considèrent le délicat secteur cybernétique comme vital pour la sécurité nationale (ce n'est pas un hasard s'il a été fixé comme l'une des priorités du nouveau programme militaire français) et les différents locataires de l'Elysée pressent leurs partenaires continentaux, peut-être sur des tons différents mais toujours avec détermination, de renforcer les capacités européennes de cyberdéfense avec la création de groupes d'intervention multinationaux, mais Bruxelles a toujours préféré passer sous silence l'épineux problème et ce n'est qu'en novembre dernier qu'elle a commencé à en discuter.

Entre-temps, les États-Unis ont agi rapidement et sans scrupules. Comme publié fin 2022 par le Pentagone, le Cyber Command a mené plus de 30 opérations dans 18 pays européens depuis 2018. Avant le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, de nombreuses opérations avancées de Hunt ont été approuvées et conclues en Estonie, au Monténégro, en Macédoine du Nord, en Lituanie, en Croatie, le tout dans le cadre d'une stratégie de "défense avancée et d'engagement soutenu" visant à protéger les réseaux américains en "opérant aussi près que possible des activités de l'adversaire".  

L'HFO la plus importante et la plus massive a évidemment été réalisée en Ukraine, où pendant des années, une équipe de spécialistes de l'US Navy et de la CIA a travaillé intensivement pour blinder les réseaux de Kiev contre d'éventuelles cyberattaques de Moscou. Selon les Français, les spécialistes ont utilisé (et continuent d'utiliser) l'aide technologique massive de Google et de Microsoft dans leur travail.

Certes, depuis le début du conflit, les deux titans du web ont dépensé des sommes colossales pour soutenir le régime de Zelensky, et il y a quelques semaines, le vice-président de Microsoft, Brand Smith, promettait un "cadeau de Noël" de 100 millions de dollars (92 millions d'euros...), le justifiant comme un généreux "complément à l'aide déjà fournie par notre entreprise, qui a déjà pris en charge les données ukrainiennes sensibles en les stockant dans des lieux sûrs hors du pays".

Ainsi prend forme, à côté de l'historique "parapluie nucléaire" américain, un "cyber-parapluie" sans précédent qui sera géré, sous la direction du Pentagone, par une poignée de sociétés privées pour protéger - tout en contrôlant les secrets les plus sensibles - les alliés les plus faibles ou les moins alertes.  Une perspective que les Français, au moins, n'aiment pas du tout. D'où leurs inquiétudes quant à leur souveraineté (et celle des autres) et les soupçons croissants concernant les déplacements du Cyber Command américain sur le Vieux Continent. En bref, la confirmation que l'on peut être un allié sans renoncer à la défense de ses intérêts nationaux.

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La revue de presse de CD - 22 janvier 2023

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La revue de presse de CD

22 janvier 2023

EN VEDETTE

Comment nous sommes manipulés, comment nous en protéger

Les deux scientifiques exposent les méthodes du « piratage » de l’être humain annoncé par Yuval Noah Harari. « Il faut les connaître avant de pouvoir les désactiver. »

covidhub.ch

https://www.covidhub.ch/comment-nous-sommes-manipules/

BRÉSIL

Pourquoi la CIA a-t-elle tenté un « soulèvement de style Maidan » au Brésil?

Un ancien responsable du renseignement américain a confirmé que le remix chaotique du Maidan organisé à Brasilia le 8 janvier était une opération de la CIA et l’a lié aux récentes tentatives de révolution de couleur en Iran. Selon la source américaine, la raison de l’organisation de l’opération – qui porte des signes visibles de planification hâtive – est que le Brésil est sur le point de se réaffirmer dans la géopolitique mondiale aux côtés des autres États des BRICS, la Russie, l’Inde et la Chine.

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COMPLOTISME (C’est celui qu’y dit qu’y est !)

Les meilleurs PLS de Sonia Mabrouk - TOP 10

Animatrice et intervieweuse sans concession sur Europe 1, présentatrice de Midi News sur CNews, Sonia Mabrouk est déjà une référence sur le PAF et ne laisse jamais ses invités à l'aise dans leurs contradictions et leur conformisme idéologique. Le meilleur de ces PLS, en 10 étapes. Quand le « complotisme » se résume à sa première syllabe phonétique…

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https://www.youtube.com/watch?v=za18Av5y7xY

DÉCONSTRUCTION

Fabrizio Tribuzio-Bugatti contre la lotocratie

Dans une société où les gouvernants ne font plus qu’administrer des « territoires », tenter de faire coexister entre elles des communautés éclatées, et où l’on est passé du gouvernement des hommes à l’administration des choses, nous sommes tous devenus des bouffeurs de lotus ! Après l’ochlocratie, la lotocratie et la lutte de tous contre tous nous menacent. Le souverainiste Fabrizio Tribuzio-Bugatti livre un essai aussi décapant que décourageant.

causeur.fr

https://www.causeur.fr/fabrizio-tribuzio-bugatti-contre-l...

Réinventer l’évolution via le transhumanisme. Utérus artificiels en batterie

Une crise mondiale d’infertilité ! Vous découvrirez qu’il s’agit d’un concept déjà testé sur les animaux sur fond de « crise mondiale d’infertilité ». Les mêmes personnes qui nous répètent à longueur d’années que la totalité des problèmes de la planète est due à la démographie et les perspectives de son explosion future, s’inquiètent de la chute de la natalité !

Le blog de Liliane Held Khawam

https://lilianeheldkhawam.com/2023/01/15/reinventer-levol...

DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

Des dossiers de renseignement déclassifiés révèlent des vérités gênantes sur la guerre en Bosnie

De nombreux dossiers de renseignements envoyés par les Casques bleus canadiens exposent les opérations secrètes de la CIA, les livraisons d'armes illégales, les combattants djihadistes importés, les fausses bannières potentielles et les atrocités mises en scène. Le mythe établi de la guerre de Bosnie est que les séparatistes serbes, encouragés et dirigés par Slobodan Milošević et ses acolytes à Belgrade, ont cherché à s'emparer de force des territoires croates et bosniaques dans le but de créer une « Grande Serbie » irrédentiste.

lagazetteducitoyen.over-blog.com

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Censure de RT France : « On est en train de criminaliser la pensée et les opinions », par Didier Maïsto

L’avenir de RT France, interdit de diffusion sur le territoire de l’Union européenne depuis le 2 mars 2022, et de ses 100 salariés est aujourd’hui gravement mis en danger suite à la décision du ministère français de l’Économie de geler les avoirs de la chaine, ce en application de sanctions européennes adoptées en décembre dernier, ont dénoncé vendredi ses syndicats. Mercredi, nous avons reçu l’un de ses collaborateurs, Didier Maïsto, également journaliste indépendant, venu alerter sur notre plateau contre les dérives politiques à l’endroit de la liberté de la presse et de la liberté d’expression en France, adoubées par ceux qu’ils accusent de « journaliste collabos ». Soulignant « n’avoir jamais été aussi libre » que sur RT France et fustigeant un droit de parole accordé aux seuls médias qui perçoivent des financements publics, M. Maïsto martèle que la présidence d’Emmanuel Macron a été marquée par l’instauration d’une « de la parole criminalisée ».

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/videos-l-entretien-essentiel/di...

360 millions de chrétiens ont été « fortement persécutés et discriminés » en 2022

Après Noël, des ONG tentent de réveiller l’opinion emmitouflée dans sa routine, son confort ou ses angoisses, pour plaider la cause des chrétiens persécutés dans le monde. Ce n’est pas gagné mais quels efforts ne fournissent-elles pas ! À coup chiffres, de courbes, de cartes, de rapports et de tables rondes, elles glissent sous nos yeux blasés une réalité que beaucoup de journalistes répugnent à voir et donc à montrer.

laselectiondujour.com

https://www.laselectiondujour.com/360-millions-de-chretie...

Exercice hebdomadaire de dé/réinformation grâce à Russia Today. Au sommaire : la banque centrale suisse annonce une perte massive ; problèmes entre la Suède et la Turquie ; la Pologne en litige financier de 1 300 milliards de $ avec l’Allemagne ; Biden et les documents classifiés ; Israël et la Palestine ; nouvelles de la guerre chaude et de la guerre froide.

lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-rt-du-8-au-...

ÉCOLOGIE

Éco-terrorisme : l’insurrection qui revient

Une vision radicale de l’écologie inspire de véritables milices de l’eschatologie climatique qui affrontent la société. Des mouvements radicaux qui tirent leurs inspirations des précédents révolutionnaires. C’est une véritable menace pour l’ordre public et la cohésion sociale.

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/eco-terrorisme-linsurrectio...

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ÉNERGIE

Suède : un gisement de terres rares qui change la donne

L'indépendance n'est pas un sport facile. L'Union Européenne le vérifie chaque jour, en tentant de réduire sa dépendance au pétrole et au gaz russe. Mais alors qu'elle a récemment décidé d'abandonner les véhicules thermiques pour le tout électrique à l'horizon 2035, un autre souci majeur demeure : à l’heure actuelle, la grande majorité des terres rares utilisées au sein de l'Union Européenne afin de produire des véhicules électriques ou des éoliennes sont en fait importées de Chine. Un quasi monopole dangereux à tous points de vue...

laselectiondujour.com

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ÉTATS-UNIS

Biden est-il prêt à détruire le monde pour « affaiblir la Russie » ?

Philip M. Giraldi est un ancien spécialiste de la lutte contre le terrorisme et officier du renseignement militaire de la CIA qui a servi dix-neuf ans à l’étranger (Turquie, Italie, Allemagne et Espagne). Il est certain que certains idiots à Washington, pour la plupart des néoconservateurs, continuent de considérer la guerre contre la Russie comme une sorte de croisade pour la liberté du monde. Rick Newman, le principal chroniqueur financier de Yahoo, observe comment « les faucons du budget au Congrès s’inquiètent d’accéder à la demande du président Biden d’une aide supplémentaire de 38 milliards de dollars pour l’Ukraine afin de l’aider à vaincre les envahisseurs russes ». Il conclut : « Ils ont raison. Trente-huit milliards, ce n’est pas assez. Envoyez 50 milliards. Ou même 100 milliards de dollars. Plus c’est, mieux c’est, jusqu’à ce que le travail soit fait. »

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FRANCE

Sous la question des retraites, un choc démographique occulté

La réforme des retraites défendue par Élisabeth Borne consiste principalement à reculer l’âge légal de la retraite. C’est plus un ajustement technique qu’une véritable réforme. Une mesure de bon sens, dirait-on... sauf qu’elle occulte le choc de la dénatalité. C’est un expert des retraites qui l’affirme, Nicolas Marques, directeur général de l'Institut Economique Molinari (IEM), dans un article publié par Le Point.

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La rue enrage, le gouvernement s’envole en Espagne

Le chef de l’État et onze de ses ministres – dont les plus essentiels à la résolution de cette crise – se lancent dans le tourisme technocratique à Barcelone pendant qu’une bonne partie de la France manifeste. Pays légal, pays réel…

contrepoints.org

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GAFAM

TikTok, le cheval de Troie chinois

Le célèbre réseau social made in China TikTok peut-il être interdit ? La question se pose de plus en plus sérieusement, des deux côtés de l'Atlantique. Aux États-Unis, la Chambre des représentants et le Sénat viennent d'interdire l’installation et l’utilisation de l’application de partage de vidéos courtes sur leurs appareils officiels. Elle serait considérée comme à « haut risque en raison d’un certain nombre de problèmes de sécurité ». Pas moins de 19 États américains ont également bloqué l’application sur leurs terminaux officiels. Après Huawei, c'est donc au tour du réseau social du géant chinois Bytedance, adulé par les plus jeunes, d'être dans la ligne de mire américaine. TikTok est soupçonné d'être tant un outil d'espionnage que de propagande au service de la Chine. Il faut dire que la porosité entre toute entreprise chinoise et les autorités du pays confine à l'évidence, voire à l'obligation : avec plus d'un milliard et demi d'utilisateurs mensuels à travers le monde, quel service de renseignement ne rêverait pas d'avoir accès à une telle base de données ?

laselectiondujour.com

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GÉOPOLITIQUE

L'historien Emmanuel Todd sur les Allemands : « Trahis par l'ami protecteur »

Le sociologue, historien et journaliste français Emmanuel Todd s'est exprimé dans un entretien publié par l'hebdomadaire suisse Weltwoche, dans lequel il dresse un bilan intermédiaire du conflit Est-Ouest actuel. Il s'y exprime aussi longuement sur la situation de l'Allemagne, dont la souveraineté vis-à-vis des Etats-Unis a quasiment disparu.

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Malacca : un détroit cœur du nouveau monde

Porte de l’Asie, nœud de communication, zone de contact pour les Européens, Malacca est l’un des points saillants du globe. Avec 20 % du commerce mondial qui y passe, il est un lieu incontournable de la géopolitique mondiale.

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IMMIGRATION

Justin Barrett après les manifestations contre l’accueil de migrants à Ballymun : « L’Irlande appartient aux Irlandais et il en sera toujours ainsi »

Depuis des semaines, des centaines d’Irlandais manifestent à Ballymun, quartier proche de l’aéroport de Dublin, contre l’arrivée de migrants hébergés à l’hôtel par les autorités, cela dans un contexte de crise économique et sociale qui provoquent la paupérisation massive d’une partie de la population irlandaise – sans compter une terrible crise du logement. Le National Party, mouvement qui monte en Irlande, s’est joint à ces manifestations populaires que la presse mainstream nationale tente de marginaliser (comme chez nous, l’exemple de Callac récent parlant sans doute à nos lecteurs). Dans toute l’Europe, des Européens se lèvent contre l’immigration massive imposée par les dirigeants qui tend à transformer en profondeur la façon de vivre des autochtones de ce continent. Et des tensions, jamais connues jusqu’alors, sont de plus en plus importantes, entre ceux qui refusent l’immigration d’un côté, et ceux qui y œuvrent quotidiennement. Pour faire le point sur la situation en Irlande et à Ballymun, nous avons interrogé son président, Justin Barrett, pour mieux comprendre la situation et la tension sur place.

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LIBYE

Libye : guerre civile et djihâd, la fin d’un État

Entretien avec Régis le Sommier, de l’excellent site de reportages Omerta. La Libye n’a pas vu éclore les fleurs de la démocratie. Entre destruction de la justice sociale et des libertés, la fin de l’ère Kadhafi a donné lieu à une succession de massacres atroces. Ingérence des puissances étrangères, impasse politique, djihadisme et grogne sociale : zoom sur le chaos libyen. Vidéo.

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MONDIALISME/TERRORISME

Non, je ne me rendrai pas à Davos la semaine prochaine

Les prévisions du temps sont moroses et l’enneigement pourrait y être meilleur, il n’y a donc pas de raison que je me rende à Davos la semaine prochaine. Se rendre ne signifie pas seulement aller à quelque part mais aussi s’incliner devant un vainqueur et s’y soumettre. Voilà une autre raison pour ne pas y aller. Le World Economic Forum de Davos est un rendez-vous incontournable pour les cooptés du Monde. La brochette impressionnante du comité entourant Klaus Schwab dans son apostolat laisserait penser qu’il n’y a que des vainqueurs, tous adeptes d’une pensée bienfaisante pour l’avenir de l’humanité sur cette planète, et pour la planète malgré l’humanité. N’étant ni young leaders ni cacique d’aucune des chapelles qui y sont représentées, et n’ayant pas non plus l’esprit à manifester dans des rues gelées, rien ne m’invite à y aller ni même à en suivre le déroulement.

Le blog de Michel de Rougemont

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ONG

Scandale chez Amnesty International en Hongrie. Première et deuxième partie

Quand Hypocrisy International se prend les pieds dans le tapis… Amnesty International (AI), c’est ce mastodonte au budget annuel de plus 300 millions d’euros distribuant les bons et les mauvais points sur la scène internationale en matière de droits de l’homme et gardant les totems de la bien-pensance. En Hongrie, cette ONG est très active aux cotés de l’ambassade des États-Unis à Budapest contre le gouvernement de Viktor Orbán. En toute indépendance et au nom de la Démocratie, bien sûr ! Aujourd’hui, la branche hongroise de cette organisation est accusée par d’anciennes employées de discrimination et de harcèlement.

ojim.fr

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OTAN

OTAN : Une adhésion de la Finlande changerait radicalement sa politique nucléaire

En tant que membre candidat à l’OTAN, la Finlande doit actualiser sa politique en matière d’armes nucléaires. Celles-ci sont un pilier important de l’alliance défensive, dont la position officielle est que tant que les armes nucléaires existeront, l’OTAN sera par nature une alliance nucléaire.

les-crises.fr

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RUSSIE

Situation en Ukraine : conférence de presse de Maria Zakharova

Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 12 janvier 2022. Comme d’habitude, elle parle franc et met les pieds dans des plats que les médias occidentaux oublient ou ne veulent pas entendre parler…

lecridespeuples.fr

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SANTÉ

Erratum – Mortalité des jeunes de 20 à 40 ans depuis 2021

Ce billet annule et remplace le précédent, [cf notre RDP de la semaine dernière, du 9 au 15 janvier 2023] qui comportait une erreur dans l’interprétation des données. Le Diable est dans les détails, et une nuance nous avait échappé : dans les deux jeux de données différents (tous les deux issus du site de l’INSEE) que nous avions pris comme sources pour les différentes années de 2015 à 2022, l’INSEE ne définit pas le même périmètre de données. Précisément, les données utilisées pour décompter les décès quotidiens de 2015 à 2019 et en 2020 et 2021 proviennent du même jeu de données, qui inclut les Français décédés à l’étranger. Les données utilisées pour 2022 provenaient d’un autre jeu, qui n’inclut pas les décès de Français intervenus à l’étranger. Bien que le nombre de décès de Français à l’étranger soit relativement faible, la comparaison entre 2022 et les autres années en était donc faussée. (Remarque : les deux jeux de fichiers incluent les décès intervenus en France, quelle que soit le lieu de naissance ou la nationalité des personnes décédées.)

covid-factuel.fr

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Albert Bourla, PDG de Pfizer, face à de vrais journalistes

Face à de vraies questions posées dans les rues de Davos, le PDG de Pfizer ne répond rien. (Vidéo)

reseauinternational.net

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La surmortalité des tout-petits ne semble pas émouvoir nos autorités sanitaires

Au moment où les annonces de morts subites, avec notamment des arrêts cardiaques qui frappent jeunes et moins jeunes, se multiplient, ce reportage de victimes non décédées doit être pris en compte. Regardez cette cartographie dont le leader en taux de mortalité toutes causes confondues est l’Allemagne, pays financeur de la BCE.

Le blog de Liliane Held Khawam

https://lilianeheldkhawam.com/2023/01/16/la-surmortalite-...

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Covid, grippe... bas les masques ?

Depuis le début de cet hiver, les médias occidentaux mettent en avant la menace d’un retour épidémique aggravé par l’explosion du Covid en Chine. De grands journaux américains – le New York Times, le Washington Post, le Wall Street Journal et The Atlantic – n’ont pas hésité à soutenir le retour du port du masque obligatoire pour combattre non seulement le Covid mais aussi les grippes saisonnières. Selon eux, il est temps d’adopter le masque systématiquement dès que le vent d’hiver porteur de miasmes se fait sentir… Les autorités de santé encouragent cette pratique tout en restant floues : le CDC (« American Center for Disease Control ») préconise le port du masque « quand le virus circule activement ». Le résultat de ces campagnes est visible : on observe depuis la fin de 2022 le retour du masque, parfois porté par des personnes jeunes et… en pleine nature (01’30’’). Dans plusieurs États américains, les écoles publiques imposent de nouveau le masque.

laselectiondujour.com

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La vérité sur les chiffres officiels du Covid-19

Pierre Chaillot, créateur de la chaîne YouTube Décoder l'éco et auteur de « Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels », aux éditions l’Artilleur, a travaillé uniquement sur les chiffres officiels concernant la mortalité du Covid et remet les choses à l’endroit. (Vidéo)

Lignedroite

https://www.youtube.com/watch?v=7cdXeV6Ab7c

UKRAINE

Ukraine : état des lieux des armes fournies par la France

Le 4 janvier dernier, le président Emmanuel Macron a annoncé un nouveau cap dans l’aide à l’armée ukrainienne avec la livraison future d’engins blindés AMX 10RC, un véhicule emblématique sur le point d’être remplacé dans l’armée française. L’occasion de faire un point sur le matériel lourd envoyé par la France et ses alliés européens.

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Le chef des journalistes de l'UE : la nouvelle loi sur les médias de Zelensky est contraire aux normes européennes

Bruxelles. La démocratie et les « valeurs » occidentales sont prétendument défendues en Ukraine - c'est du moins ainsi que les politiques et les médias le voient. Mais le vernis est depuis longtemps égratigné. L'Ukraine continue de s'enfoncer dans un marécage de corruption. Et la démocratie n'est pas vraiment au rendez-vous. Même Ricardo Gutiérrez, le secrétaire général de la Fédération européenne des journalistes (FEJ), a dû le reconnaître. En effet, la nouvelle loi ukrainienne sur les médias, entrée en vigueur au début de l'année, est un véritable camouflet pour la liberté des médias (voir notre article). Elle donne au gouvernement beaucoup plus de pouvoir et d'influence sur les fournisseurs d'informations du pays.

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UNION EUROPÉENNE

Virginie Joron décrit la corruption des institutions européennes

Il n’est désormais plus possible de ne pas connaître le Qatargate, le scandale de la corruption de certains parlementaires européens par le gouvernement qatarie. Mais cette affaire fait suite au Pfizergate, scandale de la négociation du colossal contrat entre la Commission Européenne et Pfizer (plusieurs dizaines de milliards€) en dehors de toute procédure démocratique et transparente. Dans ce dernier scandale, c’est la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen elle-même, qui est impliquée personnellement, puisqu’elle a choisi de conduire directement la négociation avec Albert Bourla, patron de Pfizer, sans aucun contrôle et sans aucune transparence. Cette dérive grave a conduit la Commission a acheté 9 doses de vaccin par habitant à un prix unitaire exorbitant… Sur tous ces points la députée européenne Virginie Joron nous explique le « dessous des cartes ». Une interview décapante qu’il faut absolument voir.

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vendredi, 20 janvier 2023

L'Allemagne s'enfonce dans le banditisme

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L'Allemagne s'enfonce dans le banditisme

Auteur : A.R. 

Source: https://zurzeit.at/index.php/deutschland-versinkt-in-bandenkriminalitaet/

En 2022, un nombre record de distributeurs automatiques de billets (DAB) ont été détruits en Allemagne par des bandes criminelles organisées, composées principalement d'immigrés marocains.

Selon les statistiques gouvernementales, il y a 500 machines de ce type par an, qui sont attaquées, ce qui correspond à une moyenne statistique de plus d'une machine par jour. L'argent liquide étant toujours très populaire en Allemagne, les banques gèrent près de 100.000 distributeurs automatiques de billets à travers le pays, qui contiennent généralement entre 50.000 à 100.000 euros. Les gangs criminels profitent de ce fait et sont prêts à utiliser des méthodes extrêmes pour obtenir cet argent. Ces réseaux criminels planifient soigneusement leurs actions, y compris la surveillance, le dynamitage et la fuite. La police affirme également qu'ils agissent avec brutalité et imprudence, mettant en danger la sécurité des personnes.

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En effet, ces bandes de migrants font sauter les banques avec des explosifs si puissants que des bâtiments entiers sont détruits. Dans certains cas, ils ont même détruit des accès à des coffres-forts provoquant des dégâts à plus de 30 mètres, ce qui montre la puissance de leurs explosifs. Selon la police, le danger pour les personnes présentes est incomparable, car beaucoup de ces banques sont situées dans des immeubles d'habitation.

Bien que le nombre définitif de ces attaques de banques pour 2022 n'ait pas encore été publié, des sources policières font état de 500 attaques, selon Welt am Sonntag, ce qui constitue un nouveau record. En 2021, la police criminelle fédérale a signalé 414 cas de tentatives ou d'explosions réussies. En 2020, des chiffres similaires avaient déjà été enregistrés.

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Les autorités décrivent que les gangs sont les plus actifs dans l'ouest de l'Allemagne, notamment en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé, ainsi qu'en Basse-Saxe. D'une part, ces régions sont les entités sub-étatiques les plus proches des Pays-Bas, où les gangs sont les plus actifs. Certains gangs opèrent également depuis la France, qui est également proche.

La tendance est de choisir des banques à proximité des routes principales afin de permettre une évasion rapide, et ce tôt le matin. À ce moment-là, les routes sont généralement encore vides. Ils travaillent généralement en équipes, dont chaque membre joue un rôle spécifique.

La police et le gouvernement semblent impuissants face à ces attaques et il reste à voir comment ils réagiront à ce défi. Il est toutefois indéniable que les activités criminelles ont des conséquences désastreuses tant pour les banques que pour la population allemande qui vit à proximité immédiate des établissements bancaires.

Risques pour l'intégration eurasienne

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Risques pour l'intégration eurasienne

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/riski-dlya-evraziyskoy-integracii

Le sommet informel des chefs d'État de la CEI à Saint-Pétersbourg les 26 et 27 décembre 2022 a démontré la volonté de tous les participants de coopérer et d'interagir sur un large éventail de questions. Les discours de nombreux présidents ont inspiré de l'optimisme quant au développement d'initiatives communes telles que l'OTSC et l'EAEU. En même temps, ces dernières années, et surtout depuis le début de l'opération spéciale en Ukraine, il y a eu des actions de la part des partenaires qui peuvent pour le moins être qualifiées d'attentistes. Parfois, comme dans le cas du Premier ministre arménien, il y avait un chantage pur et simple.

À l'avenir, de telles "oscillations" dans les relations de partenariat pourraient commencer à générer des mouvements plus nets si nous ne prenons pas le temps d'analyser les défis et menaces possibles provenant d'acteurs extérieurs. Et ils ne feront que s'intensifier, car la zone des intérêts géopolitiques naturels de la Russie (y compris l'Asie centrale et le Caucase du Sud) relève également de la sphère d'intérêt d'autres puissances. Et pas seulement des intérêts, mais aussi des initiatives actives de politique étrangère et des projets économiques.

Dans ce contexte, l'Institut espagnol d'études stratégiques observe discrètement que l'Asie centrale est une zone d'intérêt pour la sécurité russe, mais aussi qu'elle a toujours relevé de la sphère d'influence de puissances étrangères, en premier lieu la Grande-Bretagne et l'Empire ottoman. Puis les États-Unis sont arrivés, et l'Empire ottoman a changé son nom en Turquie. Un nouveau "Grand Jeu" émerge, qui, avec le radicalisme religieux, montre une lutte claire pour la région.

L'auteur Pedro Sanchez tire des conclusions ambiguës selon lesquelles des scénarios tant positifs que négatifs sont possibles. Toutefois, le contexte général est lié à la géographie stratégique.

"L'histoire de la planète nous montre périodiquement un certain nombre de voies et de carrefours dans le monde. L'Asie centrale est l'une d'entre elles. Et dès que des forces importantes entrent en jeu pour contrôler ou empêcher une autre de contrôler cette zone, la probabilité d'un conflit est assurée. Ainsi, une zone enclavée, séparée de la mer et apparemment au milieu de nulle part, se profile comme un espace où la géographie, la richesse naturelle, la population et la situation entre des visions du monde différentes et puissantes lui confèrent un rôle clé dans le remodelage de la planète et dans la lutte contre les forces exogènes.

Si à ces tensions externes s'ajoutent d'importantes faiblesses internes, ainsi qu'une hétérogénéité et un déséquilibre significatifs entre les nations qui composent la région, il est certain que le potentiel de conflit est à un niveau élevé, surtout si une tension externe ou interne dépasse une ligne rouge et génère une cascade de forces induites. Dans ce cas, le conflit peut être inévitable.

Certes, une reconfiguration du pouvoir à l'échelle mondiale, peut-être vers un monde multipolaire ou polycentrique, comme le note la Russie, ne va pas sans tensions qui obligent les grands intérêts à s'affronter dans la recherche d'un nouvel équilibre. Mais cette reconfiguration est également le résultat de l'évolution des acteurs, des réalités et, ne l'oublions pas, des nouvelles menaces mondiales qui, dans la plupart des cas, sont communes.

 

Ainsi, cette situation, au lieu d'être perçue en termes de crise potentielle, de conflit latent, peut être comprise en se souvenant davantage de ce qui unit que de ce qui divise, dans la clé de l'opportunité, afin que certains aspects et certains domaines clés restent en dehors des jeux à somme nulle et soient structurés de manière à pouvoir être utilisés à leur avantage, afin que tout le monde en profite, ce qui est faisable. Et l'une de ces régions pourrait certainement être l'Asie centrale"[i].

Oui, la Russie est intéressée à la fois par la création d'un monde multipolaire et par le maintien du calme dans la région. Mais étant donné la spécificité culturelle et historique des pays d'Asie centrale, il est tout à fait logique que non seulement la Russie mais aussi d'autres voisins regardent danscette direction avec intérêt. Et ces voisins lanceront leurs propres projets dans la région.

"Les républiques d'Asie centrale ne constituent pas un élément homogène et cohérent, s'efforçant plus ou moins de mener, selon les termes du président kazakh, une politique "multi-vecteurs" qui se réduit à essayer d'équilibrer de manière pragmatique les intérêts des puissances de la région, en cherchant à maximiser les avantages du pays, mais certainement avec une orientation progressive vers l'Asie."[ii]

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La Chine occupe une place particulière dans cette politique de multi-vectorisme.

En 2013, Xi Jinping a annoncé la possibilité de faire revivre l'ancienne route de la soie. Cette idée s'est ensuite concrétisée sous la forme de l'initiative "Belt and Road", qui a immédiatement commencé à englober les pays d'Asie centrale. Bien que la Russie et la Chine soient des puissances amies, certains risques subsistent. Le jumelage de l'UEE et de l'initiative "Belt and Road", qui a été discuté lors du sommet d'Ufa en 2016, n'a pas encore eu lieu. Et objectivement, c'est impossible, car l'EAEU constitue un processus d'intégration, où la tarification, la qualité des services et des biens doivent être amenés à une norme unique, tandis que la Ceinture et la Route est la stratégie de politique étrangère de la Chine et il n'est pas question d'une quelconque intégration. Pékin a ses propres objectifs, même si elle investit dans les infrastructures de plusieurs pays de la région.

L'Iran ne mène pas une politique étrangère très active, même s'il renforce ses liens avec les pays d'Asie centrale et a des intérêts dans le Caucase du Sud. Cependant, les relations entre la Russie et l'Iran se développent de manière assez dynamique et positive (notamment l'adhésion de l'Iran à la zone de libre-échange de l'UEE), et nos points de vue sur la sécurité régionale et la géopolitique sont presque identiques.

L'Afghanistan après le changement de gouvernement en 2021 ne représente qu'une menace indirecte, mais il n'y a pas encore de signaux de sécurité visibles pour les États voisins d'Asie centrale. Après la panique qui a suivi le retrait américain du pays et le contrôle des provinces par les talibans, les nouvelles autorités ont montré qu'elles n'avaient aucune intention d'empiéter sur l'intégrité territoriale des États d'Asie centrale. Le Pakistan ne sera pas abordé, car il ne fait pas partie de la zone d'intégration eurasienne active.

Après la Chine, le prochain acteur voisin actif est peut-être la Turquie.

Sinem Adar, du Centre for European Policy Studies (Bruxelles), note qu'en raison de l'implication de la Russie en Ukraine, la Turquie tente de tirer parti de cette situation non résolue en intensifiant davantage la coopération avec une région qu'elle a longtemps considérée comme proche d'elle-même en raison de sa proximité linguistique et culturelle. Ces efforts s'alignent sur les tentatives de reconstruction de l'économie turque, qui ne cesse de se détériorer, en vue des prochaines élections de 2023, et acquiertde ce fait une importance historique.

 "Au-delà de ces déclencheurs immédiats de la politique renouvelée d'Ankara, l'intérêt pour la région découle d'une volonté stratégique de positionner la Turquie comme une plaque tournante logistique et énergétique reliant l'Europe et l'Asie après la fin de la guerre froide. Pourtant, le scepticisme abonde en Europe quant à l'orientation stratégique d'Ankara à une époque de confrontation et de concurrence géopolitiques intenses. Ainsi, il est nécessaire de réfléchir sobrement à la place de la Turquie dans l'espace eurasiatique émergent, ainsi qu'aux coûts et aux avantages de l'interaction avec la Turquie."[iii]

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En dehors des projets notoires de Panottomanisme et de Panturquisme, il existe des initiatives bien spécifiques qu'Ankara a lancées.

En particulier, en août 2019, elle a annoncé le projet Asia Revisited pour "tirer parti des opportunités et du potentiel de coopération créés par les développements en Asie."[iv]

Le Conseil turc, fondé en 2009 et comprenant l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Turquie et l'Ouzbékistan en tant qu'États membres, ainsi que la Hongrie (à partir de 2018) et le Turkménistan (à partir de 2021) en tant qu'États observateurs, a récemment été rebaptisé "Organisation des États turcs", ce qui, selon les responsables turcs, reflète les efforts déployés pour "diversifier et renforcer la coopération en matière d'économie et de commerce". La République turque de Chypre du Nord, non reconnue par la Turquie, s'est également vu accorder le statut d'observateur au sein de l'Organisation.

Il est clair que le regain d'intérêt de la Turquie pour le Caucase du Sud et l'Asie centrale est renforcé par la perception qu'a Ankara de la Russie comme un acteur pas assez fort, comme le démontrent certains épisodes des combats qui ont été menés en Ukraine. Dans le même temps, la Turquie critique régulièrement la gestion de l'opération spéciale par Moscou. Bien qu'elle mène depuis des années des opérations extraterritoriales en Irak et en Syrie au cours desquelles des civils sont tués. Mais les partenaires de la Turquie au sein de l'OTAN prétendent qu'il ne se passe rien.

En Turquie, les décideurs et diverses forces politiques pensent que le Kremlin est en train de perdre le contrôle de la région de la Transcaucasie, donnant ainsi à l'armée azerbaïdjanaise (que la Turquie soutient) l'occasion de se venger militairement. Le dernier point culminant a été le blocus du corridor de Lachin. 

L'activité diplomatique d'Ankara dans la région s'est également intensifiée depuis le début de l'opération spéciale. En mars 2022, les gouvernements d'Azerbaïdjan, de Géorgie, du Kazakhstan et de Turquie ont signé une déclaration sur l'amélioration des voies de transport dans le Caucase du Sud et en Asie centrale comme alternative à la route du Nord via la Russie.

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Il a été décidé de développer le corridor transcaspien est-ouest, également appelé corridor du milieu, reliant la Chine et l'Europe par un réseau de chemins de fer et d'autoroutes reliant la Turquie, la Géorgie, l'Azerbaïdjan, la mer Caspienne et l'Asie centrale. Un groupe de travail composé de la Turquie, de l'Azerbaïdjan et du Kazakhstan a été mis en place en juin 2022 pour traiter cette question.

Toutefois, les efforts de la Turquie pour s'engager dans le Caucase du Sud et en Asie centrale ne se limitent pas à la coopération économique et à la logistique. Avec l'évolution de l'équilibre des pouvoirs dans la région et le désir des différents États d'agir de manière autonome, la Turquie a également essayé de se positionner comme un fournisseur de sécurité alternatif sur ce marché spécifique.

Par exemple, la Turquie a élevé ses relations avec l'Ouzbékistan et le Kazakhstan au rang de partenariats stratégiques. Le membre de l'OTAN (Turquie) et le membre de l'OTSC (Kazakhstan) en tant que tels ont mutuellement convenu de renforcer la coopération en matière de défense et l'échange de renseignements militaires [vi]. Les deux pays ont également convenu que les drones de combat turcs ANKA seront produits au Kazakhstan [vii].

De manière révélatrice, cette nouvelle a suscité des critiques à la fois en Russie contre le Kazakhstan (parce qu'il est membre de la CEEA, de l'OTSC et de l'OCS) et en Occident contre la Turquie en raison de l'absence de consultation par Ankara de ses partenaires de l'OTAN.

Bruxelles a renouvelé son intérêt pour le Caucase du Sud et l'Asie centrale. En juillet, par exemple, l'UE et l'Azerbaïdjan ont signé un protocole d'accord sur un partenariat énergétique stratégique dans le cadre de la tentative de l'UE de réduire sa dépendance au gaz russe. La présidente de l'UE, Ursula von der Leyen, l'a dit ouvertement: "Aujourd'hui, avec ce nouveau protocole d'accord, nous ouvrons un nouveau chapitre de notre coopération énergétique avec l'Azerbaïdjan, un partenaire clé dans nos efforts pour nous éloigner des combustibles fossiles russes. Non seulement nous cherchons à renforcer notre partenariat existant, qui garantit un approvisionnement en gaz stable et fiable à l'UE par le biais du corridor gazier méridional. Nous jetons également les bases d'un partenariat à long terme en matière d'efficacité énergétique et d'énergie propre, alors que nous poursuivons tous deux les objectifs de l'Accord de Paris. Mais l'énergie n'est qu'un domaine dans lequel nous pouvons étendre notre coopération avec l'Azerbaïdjan, et je suis impatient d'exploiter tout le potentiel de notre relation."

Et le commissaire à l'énergie Kadri Simson a déclaré : "Le nouveau protocole d'accord souligne le rôle stratégique du corridor gazier du Sud dans nos efforts de diversification. L'Azerbaïdjan a déjà augmenté ses livraisons de gaz naturel à l'UE, et cette tendance va se poursuivre: jusqu'à 4 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires seront livrés cette année, et les volumes devraient plus que doubler d'ici 2027. Mais notre coopération va au-delà, en accélérant l'introduction des énergies renouvelables et en s'attaquant aux émissions de méthane; ces mesures amélioreront la sécurité de l'approvisionnement et contribueront à atteindre nos objectifs climatiques" [viii].

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Bien que l'Azerbaïdjan ne soit pas membre de l'UEE et de l'OTSC, les efforts de l'UE pour s'insérer dans la région sont évidents.

De même, l'évolution des exigences de la chaîne d'approvisionnement a incité l'UE à repenser les itinéraires logistiques pour éviter le transit par la Russie. En mai de cette année, par exemple, la compagnie maritime danoise Maersk a dévoilé un nouveau service rail-mer reliant l'Asie et l'Europe via le même corridor du Moyen-Orient, en passant par le Caucase du Sud et l'Asie centrale [ix].

Tout ceci est mis en œuvre dans le cadre de l'ancienne initiative TRACECA (Corridor de transport Europe-Caucase-Asie) [x].

Un regard rétrospectif sur les intérêts de l'UE en Asie centrale et dans le Caucase du Sud montre que Bruxelles a préparé le terrain depuis des années. Des programmes tels que TACIS (Technical Assistance for the Commonwealth of Independent States, Assistance technique pour la Communauté des États indépendants, TACIS), l'assistance technique pour la Communauté des États indépendants, y travaillaient.  Puis l'accord de partenariat et de coopération (APC) a été mis en œuvre. L'UE a ensuite intensifié sa politique à l'égard des États d'Asie centrale. L'instrument de coopération au développement (ICD) a été lancé en 2007.

De 2007 à 2013, la stratégie de l'UE pour un nouveau partenariat avec l'Asie centrale (officiellement appelée "Stratégie de l'Union européenne et de l'Asie centrale", soit la stratégie de l'UE pour un nouveau partenariat avec l'Asie centrale) était en vigueur. Leur budget s'élevait alors à 775 millions d'euros. L'Asie centrale a également été en partie l'objet du programme de "l'instrument européen de stabilité" (IfS).

Une autre initiative - l'instrument européen de voisinage et de partenariat (IEVP) - mise en place depuis janvier 2007 a fait entrer la région dans la politique européenne de voisinage (PEV).

Les investissements financiers dans la région ont été réalisés par l'intermédiaire de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. L'implication de la BERD est géopolitiquement significative, tout comme un certain nombre de projets qui sont à la fois de nature économique appliquée et de nature humanitaire.

Par exemple, INOGATE (Interstate Oil and Gas Transportation to Europe) est un programme de coopération énergétique entre l'UE et les pays partenaires: les États riverains de la mer Noire et de la mer Caspienne et leurs voisins. Le programme comprend l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Belarus, la Géorgie, la Moldavie, l'Ukraine, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l'Ouzbékistan. Jusqu'à la fin 2006, le programme INOGATE a été mis en œuvre dans le cadre de TACIS, mais depuis janvier 2007, il est mis en œuvre sous l'égide de l'Instrument européen de voisinage et de partenariat (IEVP). Bien que l'IEVP ne soit pas formellement lié directement aux États d'Asie centrale, il a néanmoins été étendu aux pays d'Asie centrale depuis 2007.

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Le programme de mobilité transeuropéenne pour les études universitaires, TEMPUS, est cependant un programme visant à construire une zone de coopération en matière d'enseignement supérieur impliquant les États membres de l'UE et les pays partenaires. En outre, un autre programme européen, Erasmus Mundus, pour l'échange d'étudiants, d'universitaires et d'enseignants, a été lancé en Asie centrale en 2007. Et en 2009, l'UE a lancé le programme CAREN (Central Asia Research Education Net) pour soutenir la coopération entre les institutions de recherche de l'UE et de l'Asie centrale.

Puis en 2014, les programmes TEMPUS et Erasmus Mundus ont été remplacés par le programme Erasmus+ pour la mobilité académique, la coopération pour l'innovation, l'échange de bonnes pratiques et le soutien aux réformes éducatives. 

Il existe également la Fondation européenne pour la formation (pour soutenir la formation professionnelle) et l'Initiative européenne pour l'éducation en Asie centrale (pour renforcer la capacité des individus et des organisations à moderniser le secteur de l'éducation par le dialogue, l'échange et la discussion entre les pays de l'UE et d'Asie centrale).

Comme nous pouvons le constater, les programmes de Bruxelles ont le potentiel et la possibilité de concurrencer l'EAEU, d'autant plus que leurs initiatives sont de nature systémique.

En outre, l'UE mène une politique ciblée de coopération bilatérale, ce qui affecte également la perception des projets européens et eurasiens.

Alors qu'elle était auparavant positionnée comme un élément de coopération constructive, Bruxelles tente désormais de faire en sorte que la présence de l'UE se fasse nécessairement au détriment de la Russie. Directement ou indirectement.

Les analystes occidentaux ont précédemment suggéré d'utiliser l'outil de la "géopolitique hybride". Ce terme a des connotations inquiétantes car il est associé à la guerre hybride, une technologie perturbatrice développée dans l'armée américaine et au sein de l'OTAN.

Richard Youngs, professeur à l'université de Warwick au Royaume-Uni, affirme que "les demi-mesures de la nouvelle politique orientale de l'UE ont été à moitié efficaces". À cet égard, il propose un modèle de géopolitique libérale-réductive à plus long terme (synonyme de géopolitique hybride) à mettre en œuvre dans divers domaines de la politique étrangère de l'UE. Il est considéré comme relevant d'une doctrine européenne appliquée et délibérément non séquentielle, mais il disposera d'une plus grande marge de manœuvre. Il s'agit davantage d'un style géopolitique de l'UE, plutôt que d'une stratégie d'action claire, avec toutefois les ajustements nécessaires à la doctrine actuelle [xii].

Les actions de l'UE dans la zone d'intégration eurasienne doivent donc être suivies et analysées de près.

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Les États-Unis s'insinuent également dans la région avec leur projet C5+1, c'est-à-dire les États d'Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Ouzbékistan, Turkménistan) et les États-Unis eux-mêmes qui tentent d'imposer unilatéralement leurs propres règles du jeu.

Leur présence et leurs initiatives ne sont pas nouvelles non plus. Auparavant, Washington a proposé de nombreux projets équivalant à la "Nouvelle route de la soie" et relatifs à la "Grande Asie centrale" (ces concepts ont été spécifiquement promus par Frederick Starr) [xiii].

Il y a eu des initiatives plus importantes, telles que les tentatives de patronner le gazoduc TAPI (Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde), mais sa construction a été retardée pour des raisons objectives.

La question du fonctionnement des laboratoires biologiques du Pentagone en Asie centrale et dans le Caucase du Sud reste aiguë [xiv].

Les mots de Jeffrey Mankoff, du CSIS, basé à Washington, qui estime que "Moscou accélère activement le déclin de son influence à travers l'Eurasie, y compris dans les anciens pays soviétiques du Caucase du Sud et de l'Asie centrale... Depuis le lancement de l'"opération militaire spéciale" contre l'Ukraine, les voisins concernés, comme le Kazakhstan, rejettent la Russie par défi. Ces dernières semaines ont également vu une résurgence des conflits en Eurasie, ce qui pourrait être le signe avant-coureur d'une plus grande instabilité à venir. Les puissances régionales, notamment la Chine et la Turquie, se sont montrées de plus en plus franches contre l'influence russe. Et maintenant, la mobilisation de la Russie a déclenché un flux migratoire vers d'autres États eurasiens - notamment l'Arménie, la Géorgie et le Kazakhstan. Cela renverse une tendance de longue date de la migration vers la Russie et met de nombreux Russes ordinaires face au mécontentement toujours ressenti dans de nombreuses sociétés post-coloniales.

Ces développements sont les premiers signes de ce qui sera probablement l'un des résultats les plus durables de la guerre: un affaiblissement de l'influence russe dans toute l'Eurasie post-soviétique et l'émergence d'un ordre régional plus dynamique, bien que complexe. En d'autres termes, c'est le résultat exactement inverse que Moscou espérait obtenir avec son invasion de l'Ukraine et l'inclusion effective du Belarus dans sa sphère d'influence. Comme le montre la reprise des hostilités dans le Caucase du Sud et en Asie centrale, un affaiblissement de l'influence russe pourrait exacerber les différends qui couvent et causer davantage de souffrances aux populations de la région. À long terme, cependant, cela peut contribuer à l'émergence d'États plus forts et plus efficaces - surtout si les États-Unis et leurs alliés européens peuvent offrir une alternative plus libérale à l'influence croissante de pays comme la Chine et la Turquie.

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Les conflits arméno-azerbaïdjanais et kirghizo-tadjiks montrent comment un affaiblissement de l'influence russe pourrait entraîner davantage de violence et de souffrance dans le Caucase du Sud et en Asie centrale. À long terme, cependant, l'affaiblissement du pouvoir russe pourrait ouvrir la voie à l'émergence d'États plus forts et plus stables dans ces régions, car les élites régionales devront assumer davantage de responsabilités pour résoudre leurs propres problèmes. Le pluralisme géopolitique émergent de la région donnera également aux petits États eurasiens une plus grande liberté d'action, car ils pourront choisir entre une multitude de partenaires extérieurs. Ils bénéficieraient de la possibilité d'obtenir une part plus importante des revenus du commerce et du transit, ainsi que d'éventuels investissements dans leurs secteurs énergétiques.

L'influence croissante de la Chine et de la Turquie ne sera probablement pas particulièrement libérale et ne contribuera guère, à elle seule, à résoudre les nombreux problèmes de gouvernance dans la région. Cependant, la faiblesse de la Russie crée également une opportunité que des acteurs plus libéraux tels que les États-Unis et l'Union européenne peuvent exploiter, d'autant plus que la génération d'élites post-soviétiques se retire progressivement de la scène. Aujourd'hui encore, alors que les États-Unis et leurs alliés s'efforcent d'aider l'Ukraine à vaincre l'invasion russe, ils devraient également réfléchir à la manière d'encourager davantage les petits États eurasiens à sortir progressivement de l'ombre de la Russie. La poursuite des investissements, les partenariats avec la société civile et le développement de mécanismes de coopération régionale peuvent tous jouer un rôle essentiel pour que l'Asie centrale devienne plus démocratique et plus sûre après la défaite de la Russie" [xv].

Ce message clairement invraisemblable mais politiquement émouvant a été écrit dans la première moitié d'octobre 2022. Évidemment, les analystes et les politologues américains continuent à émettre des "prédictions" similaires avec les résultats qu'ils souhaitent pour eux-mêmes.

Dans le même temps, de nombreux centres traitant des questions relatives à l'Eurasie ont été créés aux États-Unis même. Il existe des unités structurelles au sein du SCRS et de la RAND Corporation. Le Centre pour l'Eurasie, basé à Washington [xvi], a lancé une série de programmes allant de l'Université de l'Eurasie à la Coalition des entreprises de l'Eurasie [xvii].

Il ne faut pas se faire d'illusions sur le fait que les États-Unis et l'Occident vont devenir complaisants et cesser de poursuivre activement les pays individuels d'Asie centrale et du Caucase du Sud ainsi que l'intégration eurasienne comme cible de leurs opérations. Au contraire, leurs actions ne feront que s'intensifier, ce que Mankoff propose de faire.

Le budget américain pour 2023 prévoit 59,7 milliards de dollars de dépenses pour les opérations à l'étranger et les programmes connexes. Sur ce montant, 6,8 milliards de dollars sont destinés aux besoins humanitaires, où est désigné "l'impact global de l'agression russe en Ukraine". Un autre montant de 2,5 milliards est répertorié comme un fonds humanitaire supplémentaire. 2,9 milliards d'euros iront à la promotion de la démocratie. L'USAID recevra 2,1 milliards de dollars pour poursuivre de telles fins.

Un total de 500 millions de dollars et 350 millions de dollars supplémentaires sont alloués à divers programmes visant à soutenir les partenaires américains en Europe de l'Est, en Eurasie et en Asie centrale. En outre, 300 millions de dollars sont transférés au Fonds d'influence anti-russe (un fonds similaire pour la Chine s'élève à 350 millions de dollars) [xviii].

La Russie doit se préparer aux défis à venir et non seulement réagir aux actions des pays inamicaux, mais aussi anticiper leurs tentatives de provocation visant à perturber l'intégration eurasienne.

Notes:

[i]               Pedro Sánchez Herráez. Asia Central, el disputado puente entre Asia y Europa. 07/10/2022

                https://www.ieee.es/Galerias/fichero/docs_analisis/2022/D...

[ii]              Contessi, Nicola P., “Central Asia in Asia: charting growing trans-regional linkages”, Journal of Eurasian Studies, volume 7 nº 1, Jan 2016, pp 3-13. http://ac.elscdn.com/S1879366515000329/1-s2.0-S1879366515...

[iii]             https://www.ceps.eu/ceps-publications/turkeys-eurasian-am...

[iv]            https://www.mfa.gov.tr/yeniden-asya-girisimi.tr.mfa

[v]             https://www.tccb.gov.tr/en/news/542/133467/-we-are-changi...

[vi]            https://caspiannews.com/news-detail/kazakhstan-approves-m...

[vii]           https://eurasianet.org/kazakhstan-seals-deal-to-produce-t...

[viii]       https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/IP_...

[ix]            https://www.maersk.com/news/articles/2022/05/16/maersk-la...

[x]             http://www.traceca-org.org/en/home/

[xi]            Парамонов В.В., Строков А.В., Абдуганива З.А. (под общей редакцией и руководством Парамонова В.В.). Влияние Европейского Союза на Центральную Азию: обзор, анализ и прогноз. – Алматы: Фонд им.Фридриха Эберта, 2017. С. 1.

[xii]           Richard Youngs. Is ‘hybrid geopolitics’ the next EU foreign policy doctrine?

                http://blogs.lse.ac.uk/europpblog/2017/06/19/is-hybrid-ge...

[xiii]          https://www.geopolitika.ru/article/novyy-shelkovyy-put-i-...

[xiv]          https://www.geopolitika.ru/article/gibridnaya-biologiches...

[xv]           https://warontherocks.com/2022/10/as-russia-reels-eurasia...

[xvi]          https://www.eurasiacenter.org/

[xvii]         https://www.usebc.org/

[xviii]        https://appropriations.house.gov/sites/democrats.appropri...

jeudi, 19 janvier 2023

Le port d'Anvers aux mains des narcos. Et l'État belge capitule

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Le port d'Anvers aux mains des narcos. Et l'État belge capitule

Marco Valle

Source: https://insideover.ilgiornale.it/societa/il-porto-danversa-nelle-mani-dei-narcos-e-lo-stato-belga-si-arrende.html?fbclid=IwAR15sL6mgZcgCTt-ESoTA9tS-AxLQTw-ih6Xh9KlQ_B5z7L1_-MqfmMYFVU

"Anvers capitale du crime comme le Medellin d'Escobar ou le Chicago d'Al Capone". "Une ville sans loi, une guerre sans fin pour la drogue". C'est ainsi que la presse belge titre ces jours-ci après le meurtre d'une fillette de 11 ans, tuée lors d'une fusillade à Merksem, l'un des quartiers chauds de la métropole belge. La victime a été mortellement blessée lors de l'attaque de son domicile par une bande rivale du clan auquel elle appartenait par malchance. Il s'agissait d'un véritable règlement de comptes entre gangs: deux des oncles de la jeune fille sont considérés comme des membres importants de la Mocro Mafia, une organisation criminelle marocaine spécialisée dans le trafic de drogue et solidement implantée entre la Belgique et les Pays-Bas.

Un crime, le énième, qui a convaincu le bourgmestre Bart De Wever - président du parti de droite N-VA (Nouvelle Alliance flamande) allié en Europe au groupe conservateur-réformiste de Giorgia Meloni - de demander au gouvernement de Bruxelles l'envoi immédiat de l'armée pour garder le port sur l'Escaut.

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La porte d'entrée de la drogue en Europe

Rien que le port. Le contrôle du troisième plus grand complexe maritime d'Europe est la véritable cible des organisations de trafic de drogue de toutes les couleurs et nationalités. Par les portes grandes ouvertes de ce gigantesque entrepôt passent chaque année d'énormes quantités de cocaïne en provenance d'Amérique du Sud, notamment de Colombie et du Panama. Un trafic lucratif: en 2022, les douaniers belges ont saisi 110 tonnes de cocaïne (23 % de plus que l'année précédente) pour une valeur estimée à environ 5 milliards d'euros. Rien de plus qu'une goutte dans l'océan.  Selon des sources policières, les drogues saisies ne représentent que 10% du mouvement total. Les calculs sont donc vite faits. Anvers est maintenant devenu la porte d'entrée des drogues dans l'Union européenne et celui qui contrôle son port contrôle le marché continental. D'où l'escalade de la violence qui traverse toute la ville depuis au moins une décennie.

En plus d'exiger l'arrivée de soldats, le maire exaspéré a demandé une convocation d'urgence du Conseil national de sécurité, l'organe fédéral chargé des urgences et composé des principaux ministres et des chefs des forces armées, de la police et des services secrets. Une proposition, compte tenu de la situation, qui est absolument raisonnable et nécessaire, et pourtant le gouvernement dirigé par le libéral Alexander de Croo préfère passer sous silence ce sujet épineux. Aucune réunion du Conseil n'est prévue et aucun militaire ne sera mobilisé. "L'armée n'est pas préparée à ces tâches", a déclaré la ministre socialiste de la Défense Ludivine Dedonder. Tout au plus, les mesures de sécurité du port, actuellement très banales, seront renforcées en plaçant des drones, des scanners et des robots le long des quais et aux entrées. Zéro renforcement.

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Une attitude renonciatrice et scandaleuse, mais conforme à la traditionnelle modestie - comme on l'a déjà vu au moment des attentats islamiques de Bruxelles - de la politique belge en matière de sécurité et d'ordre public. Pourtant, l'urgence est dramatiquement réelle. En décembre dernier, l'enlèvement par un gang du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne a été déjoué au dernier moment. Ces jours-ci et pour les mêmes raisons, son ancien collègue néerlandais Ferdinand Grapperhaus a été placé sous haute protection. Pourtant, en dehors des phrases de circonstance, rien ne semble bouger.

Alors que les criminels deviennent de plus en plus audacieux et dangereux, l'État préfère ne pas voir, ne pas agir. Par paresse, par peur, par un tolérantisme contradictoire et malsain qui a épuisé les ressources de la police et des services de renseignements. Il y a un manque de volonté, un manque de courage. Le juge Michel Claise, le magistrat qui dirige aujourd'hui l'enquête sur le "Qatargate" et qui a combattu le crime organisé dans la solitude pendant des années, n'a plus de doutes. Il a déclaré au journal La Dernière Heure qu'il était convaincu que "les narcotrafiquants ont acquis un sentiment d'impunité totale parce qu'il n'y a pas de réaction adéquate de la part des autorités politiques, de la police et du système judiciaire". Les mafias remercient ce laxisme et, pendant ce temps, elles prospèrent et tuent.     

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Les niveaux d'éducation en Europe occidentale continuent de baisser rapidement, selon des études

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Les niveaux d'éducation en Europe occidentale continuent de baisser rapidement, selon des études

Peter Logghe

Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94

Dans plusieurs États membres de l'UE - et, sans coïncidence, tous se situent en Europe occidentale - des signaux d'alarme sont tirés en ce qui concerne les niveaux d'éducation. Dans une "note d'information", les collaborateurs du ministre français de l'éducation, Pap Ndiaye, affirment que non seulement les connaissances en mathématiques chutent de manière spectaculaire, mais aussi celles de la langue française : "Les élèves évalués dans le cadre des compétences linguistiques en 2021 sur la base d'une dictée en français obtiennent de moins bons résultats que les élèves de la même évaluation en 1987, 2007 et 2015".

La note d'information repose sur une dictée, qui est restée la même au cours des années mentionnées. Une douzaine de lignes, 67 mots et 16 phrases. Aujourd'hui, les élèves font en moyenne 19,4 erreurs, 18 erreurs en 2015, seulement 14,7 en 2007 et 10,7 erreurs en 1987. Le nombre de "bons élèves", en particulier, s'est effondré. Alors qu'en 1987, 30,7 % des élèves faisaient moins de 5 fautes en moyenne, ce chiffre est tombé à 15,6 % en 2007, et atteint à peine 7 % aujourd'hui.

Plusieurs pédagogues français, comme Robert Redecker ou Jean-Paul Brighelli, parlent de "la mort programmée du système éducatif". Non seulement l'immigration, mais aussi les expériences de Mai 68 ont fait que nos écoles ne transmettent plus de connaissances, mais offrent seulement un espace coûteux d'ergothérapie. Est-ce si différent en Flandre ?

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Les experts tirent la sonnette d'alarme sur le niveau d'éducation dans les écoles primaires allemandes

Des experts allemands de l'éducation ont demandé au gouvernement fédéral allemand de s'attaquer de toute urgence à la tendance négative de l'éducation dans les écoles primaires. De nombreux enfants ont des bases insuffisantes en langue allemande et en mathématiques. Les experts Felicitas Thiel et Michael Becker-Mrotzek (photo) ont présenté un résumé de leurs recherches scientifiques lors d'une conférence des ministres à Berlin. Les écoles primaires parviennent apparemment de moins en moins à enseigner les compétences de base aux enfants.

L'IQB-Bildungstrend et l'étude de l'Institut Robert Koch sur la santé des enfants avaient déjà montré qu'un enfant sur cinq ne possède pas les bases de la langue allemande et des mathématiques. Et un enfant sur quatre présenterait un risque accru de troubles du comportement dans les mêmes études. L'une des raisons du déclin marqué de l'enseignement allemand serait la proportion de plus en plus élevée d'enfants issus de familles non germanophones. En Allemagne, cela concerne actuellement un enfant sur cinq, avec une tendance à la hausse.

Non seulement des insectes, des milliards de l'UE pour la viande cultivée en laboratoire

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Non seulement des insectes, des milliards de l'UE pour la viande cultivée en laboratoire

par Gloria Callarelli

Source: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/16209

Mettre fin à la malnutrition d'ici 2030, réduire l'impact environnemental et la production de gaz à effet de serre, mais aussi améliorer la résilience des systèmes agricoles.

Tranquillement, avec ces thématiques dûment instrumentaliséeset apparemment autorisés, l'UE, et les copains à la Bill Gates ou Klaus Schwab, préparent en fait un avenir dystopique, en investissant des milliards dans l'expérimentation génétique et en bouleversant l'ordre naturel des choses. Ils appellent cela aussi "développement durable" et tout est fait, inutile de le dire, pour l'amour de mère nature, qui n'est pas exactement l'amour chrétien de la Création, mais juste un ersatz, typique du New Age et distribué en pilules pour digérer le plan diabolique de restructuration de la réalité d'ici 2030.

Ainsi, l'élevage de vaches et de troupeaux ou de poulets et de porcs plus efficaces grâce à des implémentations génétiques est déjà une réalité. Des dizaines de projets ont été lancés grâce aux fonds de l'UE: Gene-switch, Gentore, Rumigen, puis Geronimo et bien d'autres encore. L'UE a déjà alloué environ un milliard d'euros pour financer les quelque 180 projets multi-acteurs présentant un intérêt pour l'agriculture, la sylviculture et le développement rural au cours des sept années d'Horizon 2020 (2014-2020). Plus de 120 d'entre eux ont déjà été amorcés et le programme Horizon Europe (2021-2027) a également été lancé. Tout cela fait partie de la Food Action Alliance, la plateforme qui soutient le système de transformation des aliments. On apprend comment l'Europe s'efforcera (et espère que d'ici 2030, le système politique des différents États fera de même) de mettre en œuvre des interventions qui permettront aux agriculteurs de passer à des systèmes agricoles et alimentaires "durables et résilients". Les Pays-Bas et les pays nordiques sont à l'avant-garde de ce type de transformation : Aerovision, l'Université de Wageningen et Research ne sont que deux des entités qui travaillent au développement du programme. Non seulement l'élevage et l'agriculture, mais aussi la pêche sont exemptés.

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On peut lire sur les pages de l'un des appels à propositions suggérés par l'UE: "La recherche et l'innovation contribueront à une meilleure compréhension des incidences du changement climatique en termes de modification des habitats et de fonctionnement écologique, ainsi que des répercussions qui en résultent sur la composition des espèces, la santé et la modification des taux de croissance et de reproduction. La recherche, on l'aura compris, tend à évaluer le type d'espèces animales et leur adaptation (plus ou moins grande) en fonction de l'emplacement et de la nourriture fournie. Pour faire simple: selon toute vraisemblance, à l'issue de ces études, il sera possible de produire en laboratoire, en dépassant le système traditionnel des croisements et en arrivant à l'édition génétique, l'espèce parfaite qui ne pollue pas, donne plus de rendement et s'adapte à son environnement.

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C'est ce que nous apprend le programme Gentore : "L'amélioration génétique du bétail est une technologie particulièrement rentable qui produit des changements permanents et cumulatifs dans les performances". Il parle de "l'amélioration de l'efficacité du bétail et du système d'élevage, en convertissant plus d'énergie dans la production de produits, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre par unité de produit". Et, devinez quoi : "l'un des outils à la disposition des agriculteurs est la sélection génétique. Ce sont les objectifs du "développement durable"".

Le bétail génétiquement sélectionné produira donc les effets suivants : "Amélioration de la fertilité pour réduire les intervalles de vêlage et les inséminations avec une réduction des coûts de gestion et des émissions. Amélioration de la résilience des bovins et des troupeaux, amélioration de la longévité, amélioration de la santé". Il indique également : "Amélioration de l'efficacité alimentaire : par exemple, sélection pour une meilleure consommation d'aliments résiduels, ce qui aura une incidence directe sur les émissions, car les animaux qui mangent moins ont tendance à produire moins de gaz à effet de serre. En gros, l'animal ne mangera que ce qu'il décide et dans les quantités qu'il décide pour ne pas polluer. Question. Ce qui est vrai pour l'animal aujourd'hui, qui peut dire que ce ne sera pas vrai pour l'homme demain ?

Peut-être est-il préférable de commencer à comprendre où nous sommes arrivés et qu'il est important d'agir. Quel est le but ultime ? Qui sait : peut-être subvertir le secteur primaire et remplacer l'élevage connu aujourd'hui par des usines à éprouvettes. Tout cela pour arrêter le changement climatique et réduire les coûts en nous forçant à manger et à vivre comme ils le souhaitent. La folie ? Pour quoi les insectes sont désormais prévus dans nos assiettes ? Le contrôle social et l'asservissement des êtres vivants sous l'excuse officielle de prévenir la pollution, c'est quoi ? Ils ont déjà pénétré partout, jusque dans nos estomacs, avec leurs théories diaboliques. Nous devons nous attendre à tout. Le scientisme perturbe la vie, permettant des expériences scientifiques et des astuces génétiques qui aboutiront sur nos tables à quelque chose d'artificiel et, Dieu sait, de dangereux pour notre santé. Nous sommes déjà à des niveaux limites et leurs agendas s'accélèrent. Il y a un mois, nous écrivions sur l'enquête de la Fondation Barilla sur les insectes, aujourd'hui les insectes sont une réalité. De nos jours, vous ne pouvez même plus faire confiance aux pâtes que vous mangez : il est bon de toujours vérifier les ingrédients, de rechercher des entreprises saines.

Ils sont sournois dans leurs desseins et ne s'arrêteront pas. Animaux, plantes, hommes : tout ce qui est créé doit finir, et mal finir, entre leurs mains. Tant pis pour le développement durable et "sauver la planète" : les diables se détruisent (et nous détruisent) de leurs propres mains. Si le monde devient alias, devient autre chose, perturbé dans son ordre naturel, il se rebellera. C'est la théorie du chaos, ce sont les mathématiques. L'orgueil et la volonté de puissance les ont aveuglés. L'espoir est là et c'est que Dieu se lassera bientôt de ces imitateurs poltrons.

mardi, 17 janvier 2023

Les objectifs du Maroc pour sa nouvelle démarcation maritime

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Les objectifs du Maroc pour sa nouvelle démarcation maritime

Ali El Aallaoui

Analyste et chercheur en géopolitique

Source: https://masticadoresdeletrasfocus.wordpress.com/2020/09/05/los-objetivos-marroquies-de-su-nueva-delimitacion-maritima-by-ali-el-aallaoui/

L'objectif des autorités marocaines est de redessiner à nouveau le paysage politique du Sahara occidental, et de faire croire qu'il s'agit d'une étape dans le conflit territorial issu d'une mauvaise gestion des relations hispano-marocaines.

C'est la première fois dans l'histoire de l'humanité que toutes les régions du monde ont une forte présence dans les mers en même temps. Comme par le passé, la mer reste un vecteur de puissance, un espace nécessaire et essentiel pour développer des ambitions économiques et politiques.

La possession de matières premières, qu'elles soient agricoles ou minérales, a toujours été un élément fondamental de la puissance. C'est la volonté de les acquérir qui est à l'origine des grandes découvertes de la fin du 15ème et du début du 16ème siècle. Au début du 20ème siècle, dix des douze plus grandes entreprises américaines exploitaient des ressources naturelles. Tous les pays riches du 19ème et du début du 20ème siècle disposaient d'importantes ressources naturelles.

Partant de ce constat, le Maroc veut à tout prix faire pression sur l'Espagne pour qu'elle accepte le fait accompli principalement au Sahara occidental, sachant que la situation dans ce territoire, qualifié de territoire non autonome par les Nations Unies en 1963, est dans l'impasse depuis des années.

Contexte et objectif géopolitique

En d'autres termes, d'un point de vue contextuel, le Maroc profite de la période de non paix et de non guerre au Sahara Occidental. Elle considère également l'actuel gouvernement espagnol comme plus faible et veut donc le pousser à négocier l'espace maritime du Sahara occidental afin de lui accorder une certaine souveraineté territoriale de facto. Cependant, il doit savoir que l'Espagne est la puissance administrante au Sahara Occidental en vertu du droit international et que le Maroc est la puissance occupante.

Les nouvelles lois marocaines définissant son nouveau domaine maritime fixent ses eaux territoriales à 12 miles, délimitent sa zone économique exclusive à 200 miles et décident d'étendre son plateau continental à 350 miles. Avec les règlements adoptés, le Maroc étend sa tutelle légale sur l'espace maritime qui comprend le Sahara occidental jusqu'à la ville de Lagüera et au nord-est jusqu'à Saidia, à la frontière avec l'Algérie.

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Dans cette perspective, l'objectif du Maroc est de retarder et de bloquer l'exécution de l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) du 21 décembre 2016 qui a séparé le Sahara de la sphère de compétence des relations entre le royaume alaouite et l'UE. Car la question de la souveraineté sur le Sahara est le défi le plus important auquel sont confrontés les futurs accords entre le Maroc et l'UE. Dans ce sens, l'intégration des produits du territoire sahraoui dans les accords d'association avec l'UE présentera bientôt au Maroc un nouveau défi en termes de souveraineté sur le Sahara occidental.

Objectif économique

Les intérêts économiques et stratégiques et l'épuisement des ressources naturelles sur terre conduisent les États à poursuivre cette tentative de monopolisation des espaces maritimes au-delà des mers territoriales, dans les limites du plateau continental, avec la volonté de contrôler non seulement la surface, mais aussi les ressources halieutiques et minérales des fonds marins et du sous-sol.

En outre, les ressources naturelles sont considérées comme augmentant l'intervention des États dans les affaires des autres. Les deux guerres du Golfe sont perçues comme étant largement liées à la priorité donnée à l'accès aux réserves de pétrole.

Les ressources naturelles du Sahara occidental sont abondantes et jouent un rôle important pour influencer la diplomatie marocaine envers ses partenaires principalement européens. Ce qui explique , l'importance géostratégique et économique du Sahara occidental pour le Maroc, et aussi pour l'Union européenne en termes de ressources, ceci explique l'accord signé entre l'UE et le Maroc en 2019 sans aucun respect des décisions de la Cour de justice de l'Union européenne en 2016.

L'objectif stratégique du Maroc: maintenir le statu quo au Sahara occidental avec l'aide de l'Espagne

Le Maroc veut à tout prix rester sur le territoire sahraoui car il estime que le temps joue pour lui, que le développement de la région et l'évolution de la composition de la population rendront irréversible le rapport de force en sa faveur. C'est dans cette perspective que s'inscrit la nouvelle politique marocaine de délimitation maritime unilatérale.

Le principal intérêt du Maroc dans cette nouvelle approche est de prolonger le conflit au Sahara occidental sur le long terme, ou du moins de ne pas le résoudre avant longtemps. Ainsi, sans la coopération espagnole à cet égard, le Maroc ne peut pas appliquer sa politique coloniale au Sahara occidental car ses voisins, l'Algérie et la Mauritanie, s'opposent à ses revendications territoriales, sans parler du peuple sahraoui.

L'objectif des autorités marocaines est de redessiner à nouveau le paysage politique du Sahara occidental, et de faire croire qu'il s'agit d'une phase dans le conflit territorial et d'une mauvaise gestion des relations hispano-marocaines.

lundi, 16 janvier 2023

Analyse: L'immigration clandestine en Espagne

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Analyse (mai 2021):

L'immigration clandestine en Espagne

La perception persistante de la migration comme une menace est allée de pair avec l'incapacité des États membres de l'UE à faire face à l'augmentation des arrivées en faisant preuve de solidarité entre eux.

Par Ali Ahamed Haiba

Analyste géopolitique : Sahara occidental  

Source: https://www.tradicionviva.es/2021/05/19/la-inmigracion-ilegal-en-espana/       

Depuis plusieurs mois, l'Espagne est confrontée à un phénomène migratoire d'une ampleur sans précédent. Au moment où nous écrivons ces lignes, une vague incontrôlée de migrants déferle vers la ville autonome de Ceuta. C'est une nouvelle version de la Marche verte qui a forcé l'abandon d'Ifni et du Sahara occidental au Maroc en 1975. Nous ne savons pas comment cette nouvelle stratégie de pression basée sur les boucliers humains, y compris les mineurs d'âge, va se terminer.

De par sa nature même, il est clair que le flux migratoire qui arrive en Espagne depuis quelques mois est sans précédent dans l'histoire. En effet, au cours du premier trimestre 2021, le nombre d'arrivées par voie maritime via la route de l'océan Atlantique a augmenté, tout comme le nombre de victimes et de personnes disparues.

Dans ce contexte, les îles Canaries vivent un présent infecté par la pandémie, mais aussi par l'immigration clandestine, et les deux ravages sociaux sont presque identiques, car ce sont des maux qui rongent et ruinent le système social et économique des îles Canaries.

Par conséquent, les îles Canaries font l'objet de flux migratoires sans précédent en raison de leur voisinage immédiat et de la capacité des réseaux mafieux qui considèrent les îles Canaries comme une route plus facile et moins risquée malgré l'océan Atlantique.

Cette nouvelle vague d'immigration au moment de la pandémie a des conséquences négatives sur le secteur du tourisme, qui est le poumon de l'économie des îles Canaries. Cette situation s'explique par la concurrence du Maroc voisin, qui veut à tout prix être la principale destination touristique d'Afrique du Nord. C'est pourquoi l'immigration sera un outil important pour détrôner les îles Canaries en termes de nombre de nuitées et de population touristique. Cette raison d'être trouve son origine dans les faiblesses successives des gouvernements espagnols, tant de droite que de gauche, dans leur comportement vis-à-vis du Royaume du Maroc.

L'influence directe de l'immigration sur le secteur du tourisme dans les îles Canaries

En déclarant que l'Allemagne accueillerait tous les réfugiés syriens, Angela Merkel a créé un effet d'attraction, accentuant la prolifération de la tendance africaine à chercher par tous les moyens à s'installer sur les côtes du voisinage immédiat de l'Europe, qui n'est autre que les îles Canaries.

La menace de la crise migratoire dans les îles Canaries représente un échec général des politiques migratoires du gouvernement espagnol. Cette situation profitera au Maroc et à son projet touristique, car l'effondrement des îles Canaries en tant que point de référence touristique profitera sans aucun doute au Maroc.

En effet, en 2013, le roi du Maroc a présenté à Marrakech la "Vision 2020", qui visait à doubler la taille du secteur du tourisme au Maroc.

Dans cette perspective, le Maroc va utiliser la même stratégie que Fidel Castro pour faire de son pays une destination touristique. Fidel a commencé par envoyer, parmi les immigrants, les pires criminels de son île vers son plus grand concurrent, Miami. Cette stratégie a été copiée par le Maroc, comme l'exode Mariel de 1980 de Cuba à Miami, qui était une tromperie de Fidel Castro pour envoyer les 25.000 criminels les plus dangereux qu'il avait sous la main avant de commencer sa phase touristique.

Le phénomène de l'émigration exprime fondamentalement les disparités économiques qui caractérisent les deux continents d'Europe et d'Afrique. Le revenu national par habitant des pays africains est trop faible par rapport aux principaux pays de destination des flux migratoires, inférieur à 10% du revenu européen par habitant.

La situation de la migration irrégulière est "extrêmement préoccupante" à l'heure actuelle car les routes qui existaient il y a un an ont changé et se dirigent désormais vers l'archipel. C'est Alfred Sauvy qui a dit "si les richesses ne vont pas là où sont les hommes, les hommes vont naturellement là où sont les richesses".

La raison de ce phénomène peut se résumer à l'absence de sécurité économique, sociale et politique, ainsi qu'au déficit de gouvernance, qui sont des moteurs essentiels de la migration, et peuvent donc affecter et influencer la relation entre sécurité et migration. Une équation géopolitique très rentable aujourd'hui pour les gouvernements d'origine de l'émigration, afin de faire plier les Etats soumis à l'immigration.

Le Maroc et l'arme géopolitique de l'immigration

En 2001, le Sénégal, le Maroc et la Mauritanie ont signé un accord tripartite pour la construction de la route reliant Nouadhibou à Nouakchott. La frontière entre les deux pays a été rouverte en février 2002. La construction de la route reliant la capitale mauritanienne à la frontière entre le Sahara occidental et le Maroc à Algargarate a permis d'accroître les échanges commerciaux entre les deux pays et l'Afrique de l'Ouest.

Cette réouverture de la route maritime a été favorable aux transmigrants qui peuvent désormais franchir la frontière officiellement s'ils sont en possession des documents adéquats. Les transmigrants sont ensuite transportés sur les plages du Sahara occidental d'où ils attendent leur départ pour les îles Canaries.

En réalité, le Maroc utilise ces flux migratoires en provenance d'Afrique subsaharienne et du Maroc lui-même pour faire pression sur l'Espagne, et plus tard sur l'UE.

L'utilisation de l'immigration comme arme stratégique contre l'Espagne n'est plus un secret. Derrière le flux de petits bateaux et de cayucos qui continuent d'arriver aux îles Canaries depuis 2020 jusqu'à aujourd'hui, il y a une raison simple de faire plier l'Espagne pour qu'elle suive la politique du Maroc au Sahara occidental (un territoire qui attend toujours une décolonisation inachevée).

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D'autres raisons sous-jacentes sont d'accepter le fait accompli de l'annexion par le Maroc des frontières maritimes du Sahara occidental, et de mettre en danger les frontières maritimes des îles Canaries et leurs ressources marines, d'être courtisés et subventionnés par Madrid et l'Union européenne pour freiner les sorties illégales de migrants.

Depuis plusieurs années, le Maroc tente d'étendre ses eaux ZEE jusqu'à la limite des 200m/n à laquelle il a droit en vertu du droit de la mer, mais qu'il devra partager avec les îles Canaries, l'Espagne et les îles Madère du Portugal. 

Sur le plan géopolitique, le Maroc a trouvé dans la carte d'immigration massive un outil de lobbying très facile et utile, avec un bénéfice rapide et direct. En effet, pendant des années, les relations bilatérales entre le Maroc et l'Espagne ont présenté un modèle de comportement dans lequel des négociations tendues ont conduit à une augmentation des départs de bateaux transportant des immigrants illégaux.

Tout ceci témoigne de la faiblesse de l'Espagne vis-à-vis de son voisin immédiat au sud.

L'immigration et la culture de la peur

Les gouvernements successifs en Espagne sont soumis à une pression politique constante sur la question de l'immigration. D'une part, certains employeurs espagnols réclament davantage de travailleurs immigrés et les groupes de défense des droits de l'homme réclament un niveau plus élevé de droits et de libertés pour les immigrés.

D'un autre côté, cependant, les électeurs sanctionnent les partis politiques considérés comme "mous" en matière d'immigration, et de nombreux électeurs se tournent vers les partis de droite radicale, qui défendent ouvertement de fortes positions anti-immigration. Quoi qu'il en soit, les pressions anti-immigrants sont devenues une motivation incroyablement puissante pour les politiciens espagnols.

En nous concentrant sur nos émotions et nos instincts, nous avons souvent tendance à perdre de vue la vue d'ensemble. Nous parlons de la protection de nos frontières, mais nous ne nous demandons pas s'il existe des voies légales alternatives pour ceux qui pourraient finalement avoir recours à la migration irrégulière. Et nous avons tendance à regarder l'avenir avec incertitude et malaise, plutôt que de planifier ce qui nous attend, ou même ce qui nous attend au coin de la rue. En outre, le public espagnol ne semble pas disposé à considérer la crise comme faisant partie du passé.

Cela s'explique en partie par le fait que les gens viennent avec des "cordes à leur arc" : lorsqu'ils déménagent, ils apportent avec eux leur culture, leur éducation et leurs croyances. Il est donc beaucoup plus difficile de peser rationnellement les coûts et les avantages et d'éviter les réactions de peur face à l'immigration.

La perception persistante de la migration comme une menace est allée de pair avec l'incapacité des États membres de l'UE à faire face à l'augmentation des arrivées en faisant preuve de solidarité les uns envers les autres. En effet, l'inaction et les réponses ratées ont probablement ancré un "état de crise perpétuelle".

Si nous ajoutons ce sentiment aux contradictions de l'actuel gouvernement espagnol, qui comprend des partis qui se sont expressément déclarés en faveur du "retour au Maroc" de Ceuta et Melilla et espèrent augmenter leur base électorale avec les apports démographiques irréguliers des flux migratoires, nous approcherons des proportions de cette crise dont les conséquences nous échappent encore.

dimanche, 15 janvier 2023

Le chef des journalistes de l'UE: la nouvelle loi sur les médias de Zelenskyj est contraire aux normes européennes

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Le chef des journalistes de l'UE: la nouvelle loi sur les médias de Zelenskyj est contraire aux normes européennes

Source: https://zuerst.de/2023/01/15/eu-journalistenchef-selenskyjs-neues-mediengesetz-widerspricht-eu-standards/

Bruxelles. La démocratie et les "valeurs" occidentales sont prétendument défendues en Ukraine - c'est du moins ainsi que les politiques et les médias le voient. Mais le vernis est depuis longtemps égratigné. L'Ukraine continue de s'enfoncer dans un marécage de corruption. Et la démocratie n'est pas vraiment au rendez-vous. Même Ricardo Gutiérrez, le secrétaire général de la Fédération européenne des journalistes (FEJ), a dû le reconnaître. En effet, la nouvelle loi ukrainienne sur les médias, entrée en vigueur au début de l'année, est un véritable camouflet pour la liberté des médias (voir notre article). Elle donne au gouvernement beaucoup plus de pouvoir et d'influence sur les fournisseurs d'informations du pays.

Le chef des journalistes européens Gutiérrez est étonné - car la Commission européenne et les chefs de gouvernement sont muets : "Nous sommes surpris par le manque de réaction des pays occidentaux", a déclaré Gutiérrez à SVT, la télévision publique suédoise. "Nous ne comprenons pas pourquoi ils ne disent pas à Zelenskyj que cette loi ne correspond pas à nos normes. Je dirais qu'il sera impossible pour l'Ukraine d'adhérer à l'UE avec une telle loi".

Le projet de loi litigieux a été élaboré il y a deux ans déjà, soit un an avant l'invasion russe de l'Ukraine. Dès son arrivée au pouvoir en 2019, Zelenskyj avait ordonné l'élaboration de la loi visant à renforcer la régulation des médias. Kiev ne peut donc pas invoquer l'attaque russe pour justifier cette tentative de censure étatique, vivement critiquée par les organisations de journalistes. "A notre avis, cette loi va permettre une censure arbitraire de la part du gouvernement ukrainien", déclare Gutiérrez.

Dans un communiqué, le Syndicat national des journalistes ukrainiens avait déjà déclaré que la loi constituait une menace pour la liberté de la presse dans le pays. "De tels pouvoirs sont clairement excessifs", écrivait l'organisation.

Lorsque le projet de nouvelle loi sur les médias a été publié, plusieurs organisations internationales de médias, dont le Comité pour la protection des journalistes et la Fédération européenne des journalistes, se sont prononcées contre. Ricardo Gutiérrez a déclaré au New York Times que la loi était contraire aux normes européennes en matière de liberté de la presse. "L'Ukraine démontrera son engagement européen en promouvant des médias libres et indépendants, pas en introduisant un contrôle étatique de l'information", a déclaré Gutiérrez.

En juillet déjà, la Fédération européenne des journalistes avait demandé aux autorités ukrainiennes de retirer le projet de loi sur les médias. Ce projet de loi "propose d'accorder à l'autorité nationale de régulation, le Conseil national de la radiodiffusion, des pouvoirs de régulation arbitraires et disproportionnés qui s'appliqueraient non seulement aux médias audiovisuels, mais aussi à la presse écrite et aux médias numériques", expliquait l'association. M. Gutiérrez a souligné que "la régulation forcée prévue par le projet de loi, entre les mains d'un régulateur entièrement contrôlé par le gouvernement, est digne des pires régimes autoritaires. Elle doit être retirée".

Le gouvernement Zelenskyj rejette de telles accusations. Selon le gouvernement de Kiev, la loi vise à être en conformité avec la législation européenne et à empêcher la propagande russe. La loi donne plus de pouvoir au Conseil national de la télévision et de la radio. Les membres du Conseil sont nommés par les députés. Selon l'Independent de Kiev, les sites d'information qui ne se sont pas enregistrés peuvent être fermés sans préavis par l'autorité.

L'été dernier, l'Ukraine a obtenu le statut de pays candidat à l'adhésion à l'UE. Selon le chef des journalistes de l'UE, M. Gutiérrez, ce n'est toutefois pas une option pour un pays qui ne favorise pas le pluralisme des médias et où le gouvernement contrôle une grande partie des médias. (mü)

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La FPÖ au Parlement européen : "L'ÖVP et les Verts veulent abolir la neutralité de l'Autriche"

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La FPÖ au Parlement européen: "L'ÖVP et les Verts veulent abolir la neutralité de l'Autriche"

Source: https://zuerst.de/2023/01/15/fpoe-im-eu-parlament-oevp-und-gruene-wollen-die-neutralitaet-oesterreichs-abschaffen/

Vienne/Bruxelles. Les populistes autrichiens ne sont toujours pas prêts à accepter l'érosion progressive de la neutralité autrichienne dans le cadre du soutien occidental à l'Ukraine. Il y a plusieurs mois, la FPÖ avait déjà critiqué avec force au Conseil national de Vienne les centaines de transports de matériel occidental vers l'Ukaine via les routes et les voies ferrées autrichiennes. Cela met en danger le statut de neutralité de l'Autriche.

Au Parlement européen, l'eurodéputé FPÖ Roman Haider a renchéri en critiquant l'accord récemment signé, qui prévoit une coopération plus étroite entre l'OTAN et l'UE. Là encore, il s'agit avant tout de soutenir l'Ukraine. Haider a déclaré à ce sujet mardi au Parlement européen: "Le silence du gouvernement fédéral noir-vert sur l'érosion de la neutralité autrichienne par la coopération plus étroite entre l'UE et l'OTAN est révélateur". Selon lui, celle-ci constitue une menace claire pour la neutralité autrichienne.

"Il est évident que l'ÖVP et les Verts veulent supprimer la neutralité de l'Autriche par petites touches, sans consulter les citoyens sur cette question fondamentale", a constaté Haider - le silence persistant du gouvernement sur ce sujet important ne s'explique pas autrement.

La déclaration du chancelier Nehammer, membre de l'ÖVP, l'année dernière, selon laquelle l'adhésion de l'Autriche à l'OTAN "n'est pas une variante de la pensée", n'est donc qu'une tactique d'enfumage visant à tromper les citoyens. "Le FPÖ est désormais le seul parti autrichien à être fermement attaché à la neutralité", a souligné Haider (mü).

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L'Anti-Europe de l'UE se dissout dans l'AmEurope de l'OTAN

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L'Anti-Europe de l'UE se dissout dans l'AmEurope de l'OTAN

par Luigi Tedeschi

Source : Italicum & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-antieuropa-della-ue-si-dissolve-nell-ameuropa-della-nato

Une Europe génétiquement atlantique

La guerre est revenue en Europe. L'illusion utopique des Lumières d'une paix perpétuelle fondée sur un progrès illimité et le libre marché mondialisé est terminée. La fin de l'histoire théorisée par Fukuyama avec l'avènement d'un nouvel ordre mondial dominé par l'unilatéralisme américain, s'est avérée être une autre illusion idéologique, destinée à être démentie par une réalité historique qui n'a jamais cessé de produire des changements dans la géopolitique mondiale et des conflits dans le monde d'ampleur et d'intensité variables.

La guerre en Ukraine, en tant que conflit indirect entre la Russie et les États-Unis, est un événement qui s'inscrit dans un vaste processus de transformation de l'ordre mondial. Un nouvel ordre mondial multilatéral peut émerger de la disparition de l'unilatéralisme américain, qui est apparu en même temps que la dissolution de l'URSS. Quelle que soit l'issue de la guerre russo-ukrainienne, il est certain que ce conflit ne prendra pas fin dans un avenir proche, tout comme d'autres théâtres de guerre pourraient se manifester avec l'éruption de tensions aujourd'hui latentes (voir Kosovo ou Taiwan), dans le monde.

Mais dans la perspective imminente d'un nouvel ordre mondial avec les différentes puissances continentales comme protagonistes, l'Europe brille par son absence, étant donné sa subordination consensuelle à l'OTAN. Les références historiques et idéales comme valeurs fondatrices d'une possible unité européenne, telles que le Saint Empire romain germanique, l'Empire des Habsbourg, les racines chrétiennes de l'Europe, n'ont jamais donné lieu à des mythes unificateurs compatibles avec la réalité de notre présent historique. Même les préfigurations théoriques d'une unité européenne, comme les principes du Manifeste de Ventotene (voir: https://journals.openedition.org/rbnu/684) ou l'idée d'une Europe des patries prônée par De Gaulle, se sont avérées être des vœux pieux qui ne se sont pas reflétés dans la politique des États européens, et encore moins dans les traités fondateurs de l'UE. Il n'y a jamais eu de mouvements politiques ayant pour objectif la construction d'un État européen unitaire, et l'Europe n'a jamais constitué un idéal capable de générer un militantisme politique chez les peuples. L'Europe n'a jamais été une patrie idéale qui susciterait des sentiments d'indépendance unitaire chez les peuples d'Europe, et la création d'un État européen unitaire et souverain n'est même pas envisagée par les institutions européennes officielles.

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En ce qui concerne la déflagration que constitue la guerre russo-ukrainienne, l'Europe porte une grave responsabilité historique. L'Europe aurait dû jouer un rôle de médiateur entre les parties et engager des négociations diplomatiques qui auraient pu éviter la guerre, en garantissant l'adhésion de l'Ukraine à l'UE, mais pas à l'OTAN. Une Ukraine neutre, pays pont entre l'Europe et l'Eurasie, avec une Russie liée à l'Europe par une indispensable et avantageuse interconnexion économique et énergétique: tel aurait été l'équilibre politique nécessaire pour assurer une paix durable.

Concevoir un tel rôle géopolitique pour l'Europe apparaît toutefois, à la lumière des événements actuels, comme une idée totalement infondée et abstraite d'un point de vue historique et politique. En effet, l'Europe est incapable de jouer un rôle géopolitique indépendant car elle ne dispose pas d'un statut de tierce partie qui pourrait la légitimer pour assurer une médiation efficace entre les parties en conflit. L'UE est une union d'États soumis à la primauté américaine dans l'Alliance atlantique. Assumer un rôle autonome présuppose une subjectivité géopolitique unitaire qui fait défaut à l'UE. Par conséquent, assumer une position neutraliste entre la Russie et l'Occident atlantique aurait impliqué une rupture impensable de l'Europe avec l'OTAN. En outre, il convient de noter que l'UE, ne disposant pas d'armements autonomes pour sa propre sécurité, aurait encore moins pu garantir la paix en Ukraine avec un appareil militaire suffisamment dissuasif. L'Europe actuelle n'est ni génétiquement ni historiquement programmée pour devenir une puissance continentale. En effet, elle n'a même pas été en mesure de forcer l'Ukraine à respecter les accords de Minsk, conclus en 2014 sous les auspices de l'OCDE.

L'Union européenne est née avec la fin de l'eurocentrisme, c'est-à-dire en même temps que le déclin des puissances coloniales européennes, supplantées par la primauté américaine dans le monde, établie à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'unité européenne est conçue, avec une série successive de traités allant de la naissance de la CECA à la constitution de l'UE, comme l'Europe occidentale présidée par l'OTAN, par opposition à la zone des pays du Pacte de Varsovie, dominée par l'URSS.

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L'Europe avait ainsi sa raison d'être en fonction non seulement anti-soviétique, mais aussi anti-allemande, puisque les Etats-Unis s'étaient toujours opposés à l'émergence d'une puissance autonome en Europe comme alternative à l'OTAN. L'Union européenne, en tant que zone d'influence américaine, trouve donc ses origines dans la logique compensatoire de l'ordre bipolaire issu de la guerre froide. L'UE est donc une entité artificielle en dehors de l'histoire. Le soft power s'est affirmé comme un instrument de la domination américaine sur l'Europe. Avec l'adoption d'un système libéral-démocratique conforme au modèle économique et politique américain, l'américanisme consumériste s'est également répandu en Europe occidentale dans les coutumes et l'idéologie libérale dans la culture. L'ancrage de l'américanisme dans la société européenne a donc entraîné l'effacement de la mémoire historique de l'Europe et le renoncement à toute ambition de puissance des États européens. En bref, l'Europe a été déracinée de ses origines identitaires. Le processus d'unification européenne coïncide donc avec la sortie de l'Europe de l'histoire.

indelcpfx.jpgL'UE est définie par Lucio Caracciolo dans son livre La pace è finita, Feltrinelli 2022, comme "Anti-Europa", comme une zone géopolitique au sein de l'empire américain: "Définissons Anti-Europa dans un sens géopolitique: la négation de l'Europe comme sujet unitaire potentiel (le rêve européiste) et comme centre de pouvoirs transcontinentaux, le résultat du choix américain de rester en Europe occidentale après la Seconde Guerre mondiale. Afin d'ériger son propre empire informel, une avant-garde à étoiles et à rayures dans les immensités de l'Eurasie. Renverser la vision russe de la péninsule européenne s'étendant dans l'Atlantique. Pour Moscou, on l'oubli, elle est l'Asie antérieure (Perednaja Azija), l'accès via la Méditerranée et la Baltique aux routes océaniques. Pour Washington, la Subamérique postérieure, son espace déjà originel encore habité par des populations spécialement évoluées et conscientes, à pacifier et à intégrer dans son propre empire informel. Et donc à garder suffisamment divisé. Et surtout, séparé des profondeurs hostiles de l'Asie. Dans un empire sui generis sur le schéma - le pivot/moyeu  (Amérique) - les rayons (Européens)".

L'Europe a ainsi été reléguée dans l'hibernation de la post-histoire jusqu'à aujourd'hui où, avec le conflit russo-ukrainien, le retour de l'histoire a provoqué un réveil européen brutal et tragique. Si l'Europe s'est éloignée de l'histoire, ce sera néanmoins l'histoire qui l'engagera dans ses processus de transformation. L'illusion de la post-histoire, dans laquelle l'Anti-Europe s'est confinée, avait pour but de dissimuler l'hégémonie américaine sur le continent européen. Comme l'a déclaré Lucio Caracciolo dans le livre susmentionné: "Réfractaires aux lois historiques, nous en reconnaissons toutefois une: ceux qui veulent abolir l'histoire sont abolis par elle. D'abord l'histoire, puis, à distance, les idées et contre-idées visant à la maîtriser pour la réorienter vers ses propres fins abstraites. Si ce n'est vers sa fin. La dialectique entre européisme et anti-européisme dans ses déclinaisons changeantes le confirme. Hétérogénèse de la fin: la sacralisation d'une Europe utopique (ou dystopique, selon le point de vue) est la contre-chanson qui accompagne l'hégémonie américaine sur le Vieux Continent. La vengeance de l'histoire sur ceux qui prétendent la diriger".

Le modèle d'économie mixte adopté par l'Europe d'après-guerre, caractérisé par les libertés démocratiques, la prospérité généralisée et l'institution du bien-être, était entièrement fonctionnel à la stratégie américaine d'opposition au modèle totalitaire soviétique et à la pénétration idéologique du marxisme, qui avait de nombreux adeptes parmi la classe ouvrière des pays occidentaux. Après la fin de l'URSS et l'expansion de l'UE aux pays d'Europe de l'Est, l'expansion de l'OTAN aux frontières russes a été mise en œuvre en parfaite synchronisation.

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Avec l'avènement de l'unilatéralisme américain et de la mondialisation, le système néolibéral américain a été étendu à l'UE, qui a été créée par le traité de Maastricht de 1992 en tant qu'organe supranational privant progressivement les États de leur souveraineté. L'UE est donc un organe apatride (donc dépourvu de souveraineté politique), un modèle d'ingénierie économique et sociale néolibérale, dont la gouvernance est exercée par des élites technocratiques qui se sont superposées à l'ordre démocratique et qui a dévolu sa sécurité à l'OTAN.

Les pouvoirs supranationaux assumés par l'UE n'ont toutefois pas été assortis d'un processus d'unification politique de l'Europe, mais plutôt d'une tendance de plus en plus prononcée à la désintégration interne des États en petites patries régionales, avec la résurgence également de nationalismes identitaires ethniques. La guerre en Ukraine pourrait être l'incipit d'un processus de balkanisation d'une Europe désintégrée par la résurgence d'anciennes haines et rancunes entre les nombreux nationalismes ethniques en conflit. La rhétorique du courant dominant concernant l'unité européenne retrouvée sous la bannière de l'OTAN a été démentie par la réalité d'une Europe érodée de l'intérieur par la résurgence des nationalismes et leurs ambitions expansionnistes. En effet, le nationalisme polonais préfigure la renaissance du projet expansionniste "Trimarium", qui est d'ailleurs soutenu par les États-Unis dans une fonction anti-russe.

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L'éventuelle désintégration de l'UE entraînerait en outre la dévolution de la gouvernance politique de l'Europe aux États-Unis, puisque dans une situation de chaos conflictuel, seule l'OTAN pourrait servir de garant de la gouvernabilité de l'Europe. Dans la guerre russo-ukrainienne, on estime qu'à l'heure actuelle, les seuls gagnants sont les États-Unis, qui ont tué dans l'œuf toute perspective d'une Europe indépendante de l'OTAN, après avoir rompu les liens tant économiques que géopolitiques avec l'Eurasie. Une Europe dépourvue de pouvoir économique et subordonnée militairement à l'OTAN est destinée à devenir une zone continentale au sein de l'Anglosphère.

Il n'est pas dans les perspectives actuelles de Biden de conclure une paix avec la Russie. Au contraire, la prolongation de la guerre est nécessaire aux Etats-Unis pour perpétuer le climat d'urgence de guerre qui rendra l'Europe définitivement soumise à l'OTAN. La nécessité de l'existence d'un ennemi absolu, identifiable cette fois à la Russie de Poutine, est également cohérente avec les stratégies américaines, car elle peut renforcer, dans une fonction russophobe, le lien de subalternité européenne aux Etats-Unis. Tout à fait dans la ligne des stratégies de domination américaines se trouve, en outre, l'idéologie européiste, qui proclame la nécessité, le caractère indispensable, l'irréversibilité de l'union européenne, laquelle entraîne inéluctablement l'adhésion inconditionnelle à l'OTAN, à l'anglosphère, à l'Occident américain. L'idéologie pro-européenne subsiste, afin de dissimuler la réalité du bluff d'une unité européenne, historiquement convertie en Anti-Europe. Mais le dogme idéologique pro-européen qui répand la fausse image d'une Europe berceau des droits de l'homme, assiégée par l'autocratie russe, a une fonction manipulatrice bien plus importante dans la réalité historique actuelle : celle d'exorciser la dissolution progressive réelle de l'UE et avec elle, la décadence irréversible de l'Occident tout entier.

Germanophobie et anglosphère

La guerre russo-ukrainienne a entraîné de grands changements en Europe, notamment en ce qui concerne le rôle géopolitique de l'Allemagne dans le monde. Avec l'Ostpolitik du chancelier Willy Brandt, l'Allemagne s'était engagée sur la voie de la pacification, de l'expansion commerciale dans les pays d'Europe de l'Est et de l'interdépendance économico-énergétique avec l'URSS. L'Allemagne a ainsi repris un rôle de centralité géopolitique dans le contexte européen, tout en exerçant la fonction de garant de l'équilibre entre l'Europe de l'Ouest et de l'Est, dans le cadre de la bipolarité USA-URSS à l'époque de la guerre froide.

Après l'effondrement de l'URSS et la réunification de l'Allemagne, l'expansion de la sphère d'influence allemande s'est étendue à toute l'Europe de l'Est et les liens d'interdépendance économique et énergétique avec la Russie se sont renforcés avec la construction des gazoducs Nord Stream 1 et 2. La politique d'ouverture à l'Est des chanceliers allemands Kohl et Schroeder a été accentuée par Merkel, dont l'objectif était d'établir un partenariat avec Moscou, dans la perspective d'intégrer la Russie dans la "maison européenne commune". L'orientation de la politique étrangère allemande visait une relation toujours plus étroite avec Moscou, afin non seulement de favoriser l'ouverture de routes commerciales vers la Chine pour les exportations allemandes, mais aussi de contrebalancer l'influence géopolitique des États-Unis en Europe.

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L'Allemagne, en tant que puissance économique, mais sans ambitions géopolitiques expansionnistes, n'aurait pas dû susciter l'hostilité des Etats-Unis, toujours réticents à l'émergence d'une puissance européenne en opposition aux intérêts américains. Cependant, la politique de Merkel s'est avérée incompatible avec les objectifs stratégiques de l'Occident.

En fait, en Europe de l'Est (une région où a eu lieu la grande expansion industrielle allemande), l'Allemagne s'est imposée comme une puissance économiquement dominante, mais cette hégémonie ne s'est pas accompagnée d'une suprématie politique. Les pays d'Europe de l'Est, ainsi que les États baltes, ont été inclus dans la zone occidentale, et l'expansion de l'OTAN jusqu'aux frontières russes a révélé de manière flagrante les objectifs d'une stratégie américaine visant à contrer non seulement la Russie de Poutine mais aussi la puissance allemande.

Lors de la guerre ukrainienne de 2014, l'Allemagne a d'abord adopté une ligne pro-atlantique, car l'inclusion de l'Ukraine dans le contexte occidental offrait une occasion favorable à l'annexion de l'Ukraine dans sa zone d'influence économique. L'attitude de l'Allemagne est alors devenue très ambiguë. Elle a poursuivi une politique de détente vis-à-vis de Moscou afin de préserver ses propres intérêts économiques et énergétiques.

Le rôle de l'Allemagne dans l'appel au respect du traité de Minsk par l'Ukraine n'est pas pertinent, tout comme l'intervention pacificatrice du président Steinmeier en Ukraine. Au départ, l'Allemagne était également réticente à fournir des armes à l'Ukraine et à approuver les sanctions contre la Russie, mais l'intention de Scholz de "créer une paix sans armes" s'est avérée être un slogan sans contenu.

La fin du lien d'interdépendance avec la Russie coïncide avec le déclin de la puissance allemande. Sa suprématie économique sera mise à mal par les prix élevés de l'énergie, qui rendront ses exportations non compétitives, et par la politique protectionniste d'incitations importantes, faussant la concurrence, en faveur des entreprises américaines pour l'innovation verte, mise en œuvre par Biden afin de perturber l'industrie européenne. En outre, dans une Europe engloutie par l'OTAN, la Grande-Bretagne, bien que pays non membre de l'UE après le Brexit, finira par assumer le leadership, en tant qu'interlocuteur européen privilégié des États-Unis, étant donné le déclassement politique de l'Allemagne, qui a toujours dû contrer la germanophobie anglo-saxonne en Europe. L'Allemagne, et avec elle l'ensemble de l'UE, sera donc absorbée dans l'espace géopolitique de l'Anglosphère.

Cette même primauté européenne de l'Allemagne est aujourd'hui sapée par la Pologne, qui, en vertu du soutien américain dans une fonction anti-russe, ne cache pas aujourd'hui son ancienne germanophobie, avec sa demande de réparations de guerre contre l'Allemagne pour un montant de 1,3 trillion d'euros. Enfin, il convient de noter qu'après les attaques contre les gazoducs Nord Stream 1 et 2, l'activation du gazoduc Baltic Pipe sur la côte polonaise de la mer Baltique, par lequel le gaz norvégien sera importé en Europe, pourrait établir une dépendance énergétique de l'Allemagne et de l'UE vis-à-vis de la Pologne.

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En réalité, l'Allemagne vit depuis l'après-guerre dans un état de contradiction permanente, qui s'est finalement manifesté avec la guerre d'Ukraine. L'Allemagne s'est imposée comme une puissance économique en développant ses exportations tant vers l'Eurasie que vers l'Occident, mais dans le même temps, elle s'est reléguée au niveau de la post-histoire en confiant sa sécurité militaire à l'OTAN et en déléguant sa politique étrangère aux États-Unis. Ce statut de "puissance civile" s'est avéré incompatible avec les stratégies géopolitiques expansionnistes de l'OTAN et l'ère de la post-histoire a pris fin avec cette guerre indirecte entre les États-Unis et la Russie.

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Le géant économique allemand a toujours été un nain politique dans le contexte mondial. Ce déficit politico-stratégique de l'Allemagne est bien décrit dans un article d'Andreas Heinemann-Grueder paru dans Limes n° 10/2022 et intitulé "Nous, Allemands, voulons la paix, mais nous n'aurons que plus de guerre" : "Pour sa part, l'Allemagne a non seulement perdu son rôle de pont entre l'Est et l'Ouest, mais aussi sa position de leader au sein de l'Union européenne. La Turquie a repris son ancien rôle de médiateur avec Moscou. Le manque désastreux de prévoyance stratégique de la classe politique allemande et ses hésitations ont endommagé de façon permanente les capacités de persuasion du pays. Aujourd'hui, Berlin ne peut plus définir l'agenda européen vis-à-vis de la Russie. Le contrôle de sa direction a été repris par les puissances anglo-saxonnes et les "pays de l'Est".

En Allemagne, avec le déclin de la primauté économique, la question allemande se posera à nouveau. De même qu'au sein de l'UE, un profond clivage peut apparaître entre le front pro-atlantique et russophobe des États de l'Est (ainsi que des pays baltes et scandinaves) et les pays de l'Ouest et de la Méditerranée, qui sont favorables à une coexistence pacifique avec la Russie, de même une confrontation amère peut apparaître entre les Allemands de l'Ouest, pro-occidentaux et pro-russes, et les Allemands de l'Est, pro-russes. Depuis la réunification, ce n'est pas un nouvel État allemand unitaire qui a vu le jour, mais plutôt une République fédérale d'Allemagne élargie aux Länder de l'ancienne RDA, dont les habitants se sont toujours considérés comme des Allemands de seconde zone. Si le conflit interne à l'UE peut conduire à sa dissolution, l'accentuation de l'opposition entre les Allemands de l'Ouest et de l'Est pourrait, à terme, conduire à la déstabilisation interne de l'Allemagne, déjà minée par les contrastes régionaux entre les Länder riches et les Länder moins développés. Ces contrastes pourraient affecter l'existence même de l'unité nationale à l'avenir.

La parabole de Poutine est-elle en train de disparaître ?

L'"opération spéciale" de Poutine en Ukraine s'avère être un échec. Après l'échec initial de la guerre éclair, l'Ukraine et la Russie sont embourbées dans un conflit prolongé qui n'aura pas de vainqueur. Si Poutine n'arrive jamais à Kiev, Zelenski ne récupérera ni la Crimée ni le Donbass. La durée prolongée de la guerre ne peut que favoriser la stratégie des Etats-Unis, qui, en plus de ramener l'Europe dans l'espace atlantique, sans engagement direct dans le conflit, ont mis en œuvre une action d'attrition militaire et économique intensive contre une Russie qui montre toutes ses limites, tant militaires que politiques.

Après la dissolution de l'URSS et la tragique défaillance russe d'Eltsine, l'ascension de Poutine a conduit la Russie non seulement à la reconquête de son indépendance nationale, mais aussi à son retour en tant que protagoniste sur la scène géopolitique mondiale. La politique de Poutine est marquée par le pragmatisme; le capitalisme russe est, au moins en partie, contrôlé par l'État. Il n'existe pas de doctrine politique poutinienne. Mais en comparaison avec les autres puissances mondiales, les États-Unis et la Chine, la Russie présente de sérieuses lacunes, tant sur le plan militaire qu'économique. L'immense richesse de la Russie en matières premières et ses progrès scientifiques avancés ne se sont pas reflétés de manière adéquate dans son développement économique. Il convient de noter que l'écart de développement économique entre l'Union soviétique et l'Occident a été l'une des principales causes de l'effondrement de l'URSS.

Après 20 ans au sommet du pouvoir, avec l'échec politique probable de la guerre d'Ukraine, la saison de Poutine pourrait toucher à sa fin. Des changements internes majeurs dans le système politique pourraient alors se produire, mais ils n'entraîneront pas une déstabilisation institutionnelle de la Russie. Ce dernier a besoin de réformes profondes, tant sur le plan économique que politique. Il faudrait surtout mettre un terme au pouvoir économique et à l'influence politique des oligarques, une classe parasite qui a surgi avec la fin de l'URSS. Parmi les facteurs qui ont influencé le manque de développement économique de la Russie figure l'absence d'une classe moyenne productive répandue dans la société russe.

La fuite hors de Russie de milliers de citoyens pour échapper à une mobilisation partielle a mis en évidence la façon dont le soft power envahissant de l'américanisme occidental a également contaminé la société russe, en particulier les jeunes générations. Il s'agit d'un phénomène inquiétant pour la préservation des racines culturelles et de l'identité nationale de la Russie.

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L'Anti-Europe se dissout dans l'AmEurope

Quelle que soit l'issue de cette guerre et les déficiences structurelles évidentes révélées par la Russie, devenue à moitié puissance mondiale, le déclin de l'Occident semble désormais irréversible. Le système néo-libéral, érodé par la récession et l'inflation incontrôlable, s'effrite en même temps que la mondialisation, qui a révélé toutes ses faiblesses et ses fragilités avec la crise pandémique, le prix élevé de l'énergie et la guerre. La suprématie économique et politique des États-Unis est mise à mal par l'émergence des nouvelles puissances continentales d'un BRICS qui ne cesse de s'élargir.

Mais surtout, l'Occident est déchiré par un processus de dissolution interne. Le modèle de société néo-libéral est en train de s'effriter, avec la manifestation de phénomènes de démembrement interne des Etats occidentaux (en premier lieu les USA), en raison de la contestation de plus en plus prononcée de la dérive oligarchique du système politique occidental et de la dégénérescence éthico-morale d'une société dominée par l'individualisme absolu et relativiste.

L'Anti-Europe s'est dissoute en Am-Europe : c'était le destin inéluctable d'une Europe identifiée à l'UE. L'ère de la post-histoire dans laquelle l'Europe avait hiberné touche à sa fin. Mais dans cette Europe privée de souveraineté, d'identité et de dignité, la "culture de l'annulation" rampante ne pourra jamais anéantir son histoire, ni faire disparaître la configuration géopolitique d'un continent eurasien penché vers l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. L'impossibilité d'intégrer l'Europe dans l'Occident atlantique est bien argumentée par Franco Cardini dans son article intitulé "Chevaliers d'Amérique : "les valeurs de l'Occident" : "Quelqu'un a dit et écrit, sur des organes de presse de 'droite', que je suis 'anti-atlantique' et 'anti-américain' et qu'à 'Euramerica' je préfère 'Eurasia'. Qu'il soit clair que je ne suis pas un eurasiste, à supposer que l'eurasisme en tant que valeur politique existe. Certes, je préfère l'Eurasie à l'Euramérique et à son chien de garde, l'OTAN: mais précisément parce que je crois obstinément à la possibilité pour l'Europe de retrouver ses racines authentiques et de pouvoir, à l'avenir, construire une structure solide indépendante des blocs qui se dessinent et servir de médiateur entre eux en fonction d'une politique de paix. Dans leur système de construction de l'Amérique en tant que grande puissance dans le contexte des blocs opposés, les États-Unis ne nous laissent pas suffisamment d'autonomie: ils ne nous laissent donc pas non plus le choix. Si nous ne voulons pas rester soumis (et j'utilise un euphémisme), nous devons nous placer de l'autre côté en vue de rester autonomes et souverains: il leur appartiendra alors de rectifier les erreurs qu'ils ont commises et de regagner notre confiance, mais il n'y a pas de place pour cela pour le moment. En ce moment, je soutiens donc la nécessité pour l'Occident à tête américaine de ne pas suivre le dessein de la Maison Blanche et/ou du Pentagone de renverser le monde eurasiatique en rétablissant une hégémonie historiquement perdue de manière irréversible et en mettant en œuvre les stratégies et tactiques du totalitarisme libéraliste, le plus sournois mais non le moins infâme des totalitarismes (et il nous le montre en Europe aujourd'hui): tenter de réduire en bouillie toute liberté de pensée en dégradant systématiquement ses expressions en formes de fake news, en faisant un désert de toute différence de jugement et en appelant ce désert "démocratie"). Bien sûr, à la limite, une tyrannie lointaine est un moindre mal qu'une tyrannie proche et menaçante. Mais le fait que le totalitarisme occidental soit celui de la "pensée unique" et de la négation de trop de droits substantiels du plus grand nombre (à commencer non pas par la richesse, mais par la dignité civile et sociale) au nom du droit à l'exploitation par des lobbies donne à la "quasi tyrannie" qui nous menace un caractère particulièrement odieux : et le fait qu'elle puisse, au moins pour le moment, se permettre le luxe de formes de "liberté" qui sont en substance sans intérêt sinon socialement illusoires et dangereuses aussi parce qu'elles servent d'anesthésiant moral de masse la rend encore plus infâme.

La revue de presse de CD - 15 janvier 2023

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La revue de presse de CD

15 janvier 2023

EN VEDETTE

Conflit Ukraine-Russie : du fantasme à la réalité, de l’illusion à la désillusion

Par le général (2s) Antoine Martinez.
Face à la guerre en Ukraine qui aurait pu et qui aurait dû être évitée, avons-nous encore le droit, dans un monde pourtant dit libre, d'appréhender cette situation dramatique avec une grille de lecture non manichéenne ou sommes-nous sommés de nous soumettre à la seule vérité dispensée officiellement sous peine d'être invectivés et insultés ? Un certain nombre de sujets doivent être évoqués, développés et analysés afin de mettre en évidence les véritables enjeux et les risques d'une confrontation généralisée qui n'est pas dans l'intérêt des Européens. Analyse très détaillée trouvée dans Antipresse n° 371 du 8 janvier 2023.

https://www.craft.do/s/ycqH2inv3rV1ye

AFRIQUE

Algérie : Du « royaume Arabe » à la départementalisation jacobine

Dans les années 1950, juste avant les indépendances, le monde en perdition n’était pas l’Afrique, mais l’Asie qui paraissait alors condamnée par de terrifiantes famines et de sanglants conflits : guerre civile chinoise, guerres de Corée, guerres d’Indochine et guerres indo-pakistanaises. En comparaison, durant la décennie 1950-1960, les habitants de l'Afrique mangeaient à leur faim, étaient gratuitement soignés et pouvaient se déplacer le long de routes ou de pistes entretenues sans risquer de se faire attaquer et rançonner.

Le blog de Bernard Lugan

https://bernardlugan.blogspot.com/

ALLEMAGNE

Annalena Baerbock - une construction des Etats-Unis ?

Outre de nombreuses lacunes et contradictions, la biographie de la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock révèle toutefois un point fixe constant : elle sert les intérêts des États-Unis. Le célèbre journaliste d'investigation Gerhard Wisnewski s'est mis sur la piste et révèle des choses étonnantes sur Baerbock dans son livre annuel « Verheimlicht - Vertuscht - Vergessen 2023 ».

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/01/03/a...

DÉCONSTRUCTION

Manuel de l’OTAN sur le langage inclusif

Bureau de la représentante spéciale du secrétaire général de l’OTAN pour les femmes, la paix et la sécurité (sic). Un document officiel de 44 pages… Pour ne jamais oublier que la guerre est aussi, et surtout, culturelle !

nato.int

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L’antiracisme, ruine de l’âme

Par Éric Delcroix, juriste, essayiste et écrivain, auteur de Droit, conscience et sentiments. Du prétoire au confessionnal. Il est un phénomène cardinal qui détermine toute la vie sociale et politique du monde occidental, phénomène que personne ne semble voir, alors même qu’il est nouveau et fondamentalement subversif. Il s’agit du triomphe de la morale anti-discriminatoire, née dans sa forme achevée bien sûr aux États-Unis, dans les années cinquante du siècle dernier, notamment sous la plume d’un économiste, Gary Becker (1930-2014). Pour celui-ci, les discriminations, jusqu’alors tenues comme des affects naturels et mode de sélection sociale, étaient au bout du compte contre-productives pour les affaires (business), qui, avec l’effervescence moralisatrice, procèdent de l’essence du régime américain. Mais qui comprend de quoi il retourne ? Analysons les conséquences du mythe de l’antiracisme, derrière celui fondateur de l’antifascisme (ce trait d’union immarcescible et génial entre communistes et partis bourgeois, forgé par Staline en 1935, avec la politique dite des « Fronts populaires », jamais effacé) qui fonde de façon homogène l’idéologie occidentale (et russe) commune, occultant tout bon sens.

polemia.com

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DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

Référé suspension contre la décision de la CPPAP : le tribunal donne raison à FranceSoir

Le jugement du Tribunal administratif de Paris vient de tomber. Par une décision en date du 13 janvier 2023, celui-ci vient de trancher en faveur de FranceSoir et a prononcé la suspension de la décision du 5 décembre 2022 par laquelle la CPPAP a refusé le renouvellement de l’inscription dans ses registres de notre site en qualité de service de presse en ligne « jusqu’à ce qu’il soit statué au fond sur la légalité de cette décision ». Aussi, entre-temps, l’organe judiciaire enjoint la CPPAP « à rétablir le régime d’aide dont bénéficiait le site préalablement à la décision refusant le renouvellement de son agrément ». Il a été accédé à la demande du journal que soit transmise au Conseil d’État une question prioritaire de constitutionnalité qui devra traiter le sujet de la licéité de l’existence de la CPPAP.

francesoir.fr

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Daniel Ellsberg : « Inculpez-moi aussi comme Julian Assange »

L’ancien fonctionnaire et lanceur d’alertes demande aux États-Unis de l’inculper dans la mesure où tout comme Julian Assange il est, de façon non autorisée, en possession de matériel classifié. Ellsberg emboîte ainsi le pas au fondateur de Cryptome.org qui a lui aussi demandé à être poursuivi, rapporte Joe Lauria.

les-crises.fr

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Jean-Paul Sartre a-t-il appelé au meurtre des hommes blancs ? Askolovitch prétend que c’est faux pour accabler Houellebecq, la philosophe Bérénice Levet prouve que c’est vrai.

Dans sa revue de presse sur France Inter, Claude Askolovitch a accusé Le Point de couvrir un « gros mensonge » de Michel Houellebecq. La philosophe Bérénice Levet lui répond.

fdesouche.com

https://www.fdesouche.com/2023/01/07/affaire-houellebecq-...

Revue de presse RT du 1er au 7 janvier 2023

Exercice hebdomadaire de ré/désinformation grâce à Russia Today. Au sommaire : l’immigration clandestine explose en Europe ; les problèmes sanitaires dans les hôpitaux britanniques ; le FMI annonce une grâce récession ; les changements de politique étrangère en Israël ; nouvelles de Chine ; médiation entre Turquie et Syrie ; nouvelles de la guerre chaude en Ukraine ; rapport Pologne-Ukraine ; la Russie renforce son aviation stratégique ; militarisation accrue du Japon.

lesakerfrancophone.fr

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ÉCOLOGIE

Stagnation du réchauffement climatique ?

Alors que les données globales du climat en 2022 n’ont pas de particularité remarquable, bien que le réchauffement reste à un niveau élevé, il est répété en boucle sur tous les médias et dans tous les discours politiques que la crise climatique aurait pris un tournant dramatique. Cette ritournelle mensongère est alimentée par un choix biaisé et délibéré de facteurs certes spectaculaires mais peu ou pas significatif d’une tendance lourde. Ainsi, les températures globales de l’année 2022 ne furent pas des plus élevées, les glaces de l’arctique n’ont pas fondu exagérément et les mers n’ont toujours pas recouvert l’île de Tuvalu (le niveau moyen monte actuellement de 34 cm par siècle). Documents et graphiques pour réfléchir.

Le blog de Michel de Rougemont

https://blog.mr-int.ch/?p=8888

Une nouvelle organisation paie des journalistes pour diffuser l’idéologie du changement climatique

Si vous voulez lutter contre le changement climatique, une solution consiste à payer des journalistes pour diffuser le message et les former à l’idéologie environnementale. Une autre voie consiste à promouvoir des produits qui s’inscrivent dans la transition vers les énergies renouvelables afin que les entreprises vertes puissent capitaliser sur ce que l’on appelle « l’opportunité morale ». C’est l’approche du 1Earth Fund, qui propose des cours, des certificats et des bourses aux reporters climatiques pour éduquer le public sur les combustibles fossiles tout en promouvant les solutions énergétiques vertes. L’organisation a été fondée par Roy Richards Jr., dont l’entreprise familiale Southwire distribue des produits et services d’énergie verte.

reseauinternational.net

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ÉTATS-UNIS

L’industrie de l’armement domine le Congrès américain

Le nouveau budget militaire de 850 milliards de dollars, que la Chambre vient d’approuver est un cadeau à l’industrie de l’armement. Est-ce une coïncidence que les partisans du projet de loi à la Chambre aient reçu sept fois plus d’argent des entrepreneurs militaires que les opposants ?

les-crises.fr

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FRANCE

Pénurie de médecins spécialistes, tiers-mondialisation de l’hôpital, abandon sécuritaire…est-il encore légitime de s’acquitter de l’impôt et des prélèvements sociaux en France ?

Est-il encore légitime de s’acquitter de l’impôt et des prélèvements sociaux en France ? Voici une question bien insolente, dans un pays qui interdit légalement toute incitation à ne pas s’acquitter de cette taxation généralisée. Une question insolente, mais néanmoins pertinente dans une société française où l’Etat, qui a le monopole des prélèvements, taxes, charges et impôts, rempli de moins en moins son rôle, et ne rend pas les services qu’il devrait rendre en échange justement de ces taxations.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/01/10/213447/penurie-de-...

Emmanuel Macron, image de la déraison occidentale

Pour la majorité de la population mondiale, l’Occident – c’est-à-dire l’espace formaté et dominé par les États-Unis – désigne le monde des fous : des fous qui croient par exemple que des hommes peuvent être enceints, qu’il est légitime d’euthanasier les malades ou qu’il faut arrêter de faire des enfants pour « sauver la planète ». Mais pour le reste du monde, l’Occident regroupe aussi les acteurs étatiques irrationnels. Des États et des gouvernements, et donc des interlocuteurs, non fiables. Qu’est-ce qu’un acteur étatique irrationnel ? Un État ou un gouvernement qui ne se soucie pas du bien de sa population. Et qu’est-ce qu’un État qui ne se soucie pas de protéger sa population ? Un État qui n’est pas souverain. Un acteur étatique irrationnel est aussi un acteur idéologique : il sacrifie sa population et son territoire à des idées abstraites, comme l’URSS à ses débuts.

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Pourquoi l’État est impuissant face aux marchés de la drogue : un ex des stups raconte

Jean-Pierre Colombies a travaillé plus de dix ans à la brigade des stups de Marseille. Il connaît le milieu de la drogue et les moyens que met en oeuvre l’État pour lutter contre le trafic de drogues. Il sait pourquoi les autorités n’obtiennent aucun résultat. Le phénomène est plus vaste, sociétal et culturel…

lemediapourtous.fr

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GAFAM

Les GAFAM en France : un lobbying aidé par un Etat faible ou séduit

« Dépenses de lobbying en augmentation rapide, débauchage de hauts fonctionnaires, contacts à l’Élysée, partenariats financiers avec des médias, des think tanks et des institutions de recherche... » L'Observatoire des multinationales a étudié les (grands) moyens du lobbying des GAFAM.

www.zdnet.fr/blogs

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Les fichiers Twitter montrent comment l’État profond a conquis les médias sociaux

Matt Taibbi fait le point sur les récentes révélations concernant la manipulation de Twitter au profit d’entités gouvernementales partisanes. La publication des « fichiers Twitter » s’est faite dans plusieurs fils Twitter d’auteurs, de gauche comme de droite, qui ont eu accès aux fichiers et à la communication interne de Twitter.

lesakerfrancophone.fr

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Guilhem Giraud : « Grâce à l’intelligence artificielle, la surveillance de masse n’a pas de limite ! »

Ancien ingénieur à la DST, aujourd’hui DGSI, Guilhem Giraud dénonce les dérives de la surveillance de masse dans un livre témoignage intitulé « Confidences d’un agent du renseignement français », publié aux éditions Robert Laffont. Un phénomène qui, selon lui, menace les libertés individuelles.

radiofrance.fr/franceculture

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GRANDE-BRETAGNE

Projets et institutions britanniques intervenant dans les affaires d'autres États

Le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord mérite une attention particulière et des recherches approfondies sur l'organisation et l'exécution d'opérations psychologiques et l'utilisation de technologies de manipulation, car il possède une longue et considérable expérience dans la réalisation de telles actions dans les régions les plus dissemblables du monde.

euro-synergies.hautetfort.com

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John Charmley et l’effarant bilan de Winston Churchill

Brute impériale, raciste humaniste, boutefeu impertinent, affameur et bombardier de civils, phraseur creux et politicien incapable en temps de paix, américanophile pathétique, Winston Churchill est naturellement le modèle de cette époque eschatologique et de ses néocons russophobes (Churchill recommanda l’usage de la bombe atomique contre les Russes à Truman). On laisse de côté cette fois Ralph Raico pour évoquer le brillant historien John Charmley qui l’analysa d’un point de vue British traditionnel : Churchill anéantit l’empire, choisit le pire et la guerre, varia d’Hitler (le moustachu puis Staline) et humilia l’Angleterre transformée en brillant troisième des USA. Autant dire que Charmley n’est pas bien vu en bas lieu. Il écrit en effet que l’Angleterre ruina deux fois l’Europe pour abattre une Allemagne qui finit par la dominer économiquement ! Niall Ferguson a reconnu aussi les responsabilités britanniques dans la Première Guerre mondiale.

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IMMIGRATION

Une maîtrise des flux migratoires illusoire ? Focus sur le Royaume-Uni

Lors du débat diffusé sur TV Libertés, Philippe Murer a souligné que le gouvernement britannique n’avait pas tenu sa promesse de baisse de l’immigration, qui a pourtant été l’une des raisons majeures du vote en faveur du Brexit, tout en précisant : « un pays souverain peut toujours arrêter les flux d’immigration et ils ne l’ont pas fait ». Jean-Yves Le Gallou a insisté sur d’autres explications à cet échec que les aspects institutionnels, comme l’idéologie immigrationniste et les intérêts économiques favorables à l’ouverture des frontières. L’exemple du Royaume-Uni montre-t-il que la maitrise des flux migratoires est une chimère, même en dehors de l’Union européenne ? Si échec il y a, quelles en sont les explications ? Après avoir fait un bilan sur l’ampleur des flux migratoires au Royaume-Uni, nous en aborderons les causes puis les moyens que se donne le gouvernement britannique pour les maitriser.

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Au Danemark, on ne badine pas avec l’immigration

Quel est le pays membre de l’Union Européenne dont les citoyens peuvent connaître en un clic sur un site dédié les nationalités d’origine des personnes immigrées, leur taux d’emploi, la part de l’aide sociale qui leur est attribuée, les faits de violence selon le pays d’origine de leurs auteurs ? Un pays « fasciste », dominé par l’extrême droite ? Nullement : c’est celui de Hamlet, devenu un royaume paisible, aujourd’hui gouverné par les sociaux-démocrates (centre gauche). Voilà plus de vingt ans que les gouvernements danois successifs, de droite ou de gauche, ont cessé de se déchirer ou de se faire « des nœuds au cerveau » à cause de l’immigration, mais poursuivent sérieusement, en soignant les détails, une politique d’accueil contrôlé.

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LECTURE

Titre :

Le temps des loups, d’Olivier Maulin. Borderline, 324 pages, 15 €.

Auteur :

Olivier Maulin est journaliste (critique littéraire à Valeurs actuelles) et écrivain (déjà 14 livres publiés). Il fait partie des quelques et rares jeunes écrivains français qui ont beaucoup de choses à dire avec une plume acérée et un regard pointu sur le monde actuel, sur la bêtise, l’hypocrisie de notre société. C’est rabelaisien, très drôle et profond à la fois.

Quatrième de couverture :

« Jean-Maurice Grosdidier est un crétin de compétition. Depuis la mort de ses parents, il vit avec ses deux frères dans une ferme-auberge des Vosges et attend que l’argent tombe du ciel. Quand il apprend que la star multimillionnaire de la littérature américaine Samantha-Sun Lopez est invitée au salon du livre d’Épinal, il accouche d’une idée désastreuse : la kidnapper pour obtenir une rançon. Évidemment, rien de se passera comme prévu… »

Extraits :

« Daphné Loisel-Monfils […] à 23 ans, venait de publier son premier roman où elle racontait d’une écriture blanche les relations perverses que lui avait imposée son père et qui avaient fait d’elle ‘’une putain libérée mais toujours soumise’’. Dans l’espoir de vérifier si elle était vraiment putain, quelques critiques avaient salué l’audace de la confession et vanté un texte dérangeant qui propulsait le lecteur hors de sa zone de confort, avant de la contacter pour boire un café. Elle était bien putain, mais de l’espèce frigide et torturée : les critiques s’étaient sauvés avant les croissants. »

« La libération des échanges commerciaux avait décimé l’activité en quelques décennies. Il restait un ou deux tissages vers Saulxures, reconvertis dans la lingerie de luxe, mais la plupart des usines avaient fermée ; elles étaient tombées en ruine, certaines avaient été rasées, la plus belle avait été transformée en musée. C’étaient des étudiantes en costume d’époque ou des emplois aidés qui actionnaient désormais les métiers à tisser devant les touristes digérant leur repas marcaire. Après, ils iraient voir l’exposition temporaire ‘’L’Inde aux 1 000 couleurs’’ ou les ‘’Tissus sacrés des Incas’’ puis achèteraient à la boutique des nappes, des torchons et des mouchoirs fabriqués à Gérardmer (en attendant que le site ferme à son tour : on commandera les mouchoirs vosgiens directement aux Chinois) »

« La laïcité ! Non mais la laïcité ! Au secours ! Sauf respect, monsieur le maire, la laïcité n’a jamais donné un seul Français. Pas un seul ! Et vous savez pourquoi ? Parce qu’il faut d’abord être français pour être laïque ! C’est la fameuse charrue avant le fameux bœuf ! Vous comprenez le problème ? Ni l’école, ni la laïcité, ni même votre foutue République n’ont jamais fait et ne feront jamais des bons petits Français ! Seules les mœurs françaises font un Français ! Vivre à la française, penser à la française, avoir une histoire française ou la reprendre à son compte ! Le reste, c’est de la rigolade, du carton plastifié tricolore brandi sur les plateaux télé par les Belphégor des déserts ! Pour être Français, il faut accepter de vivre en Français, point final ! »

« Dès le lendemain du coup d’État, le préfet se déplaça avec une vingtaine de policiers pour faire cesser les troubles. Blanche le reçut avec courtoisie dans la salle des fêtes de la mairie, entourée de cinquante francs-bûcherons armés, et lui notifia dans les formes la sécession du royaume d’avec la République française. Le préfet quitta les lieux et en appela à l’armée qui, occupés à se battre dans les banlieues, n’intervint pas. Dans les jours suivants, on établit les frontières du nouveau royaume, on déboulonna les symboles républicains et on frappa monnaie (le franc vosgien). »

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RÉFLEXIONS

« Toute cette façade que l’on appelle démocratie va bientôt s’effondrer », par Alexandre Dianine-Havard

D’origine française, russe et géorgienne, Alexandre Dianine-Havard vit à Moscou depuis une quinzaine d’années. Diplômé en droit, il a d’abord exercé le métier d’avocat en France puis en Finlande, avant de se consacrer au développement et à l’enseignement du système du Leadership Vertueux : une approche du leadership fondée sur la science de la vertu (arétologie) élaborée par les anciens Grecs, et destinée à faire émerger une nouvelle génération de leaders à même de « faire rayonner la beauté de la vie et de la famille, promouvoir une économie juste et remettre l’être humain au centre ». Lors de cet entretien, Alexandre Dianine-Havard a évoqué les grands défis auxquels notre civilisation est, selon lui, confrontée, dépeignant notamment une société peuplée d’êtres pusillanimes et irrésolus, en quête de confort et de plaisirs factices, esclaves de leurs désirs et de leurs passions, où la vertu, la transcendance et l’altruisme ont laissé place au relativisme, au consumérisme et à l’individualisme. « Je pense que le principal problème est anthropologique, nous ne savons plus du tout ce qu’est l’homme. Les principes de la nature humaine n’existent plus. C’est le subjectivisme, l’individualisme total à tous les niveaux. »

epochtimes.fr

https://www.epochtimes.fr/toute-cette-facade-que-lon-appe...

L'inégalité comme condition d'existence (Nicolas Berdiaev)

Vidéo. Grâce aux réflexions du philosophe russe Nicolas Berdiaev sur la notion d’inégalité, contrairement à l’avis commun, l’inégalité, loin d’être un mal, est, selon lui, la condition nécessaire à l’épanouissement de la vie et de tout génie créateur. L’égalitarisme, lui, loin d’être mû par l’amour, souhaite au contraire tout égaliser dans le néant. Un renversement de valeurs dont on voit aujourd’hui les multiples conséquences.

Le site d’Ego No

https://www.youtube.com/watch?v=knsUncJZB3Q

RUSSIE

Bulletin N°116. Bilan 2022 : autocritique, livraison d'armes, prise de Solédar. (12.01.2023).

Xavier Moreau nous donne des informations très précises sur les thèmes suivants : Chine et pétrole russe ; Provocation kiévienne à Kharkov ; Livraison d’armes otaniennes ; Autocritique 2022 ; Erreur sur les dates ; Déclenchement de l’opération spéciale ; Contre-offensives ukrainiennes ; Scénarios de fin d’année ; Acteurs rationnels vs acteurs irrationnels ; Médiocre performance de l’armée ukrainienne ; Résilience de l’économie russe ; Principe primordial de l’emploi de l’armée russe ; Carte des opérations militaires.

odysee.com

https://odysee.com/@STRATPOL:d/116e:f

SANTÉ

La « vaccination » contre la covid « réduit » les formes graves

Il est des images ou des tableaux qui se passent de commentaires. J’ai vérifié la source, en allant directement sur le site du gouvernement de Nouvelle Galle du Sud en Australie, où apparemment on ne cache rien. Ce sont les chiffres d’hospitalisations, soins critiques et décès, du 15 au 31 décembre 2022, selon le sexe, l’âge et le statut vaccinal, 0 à 4 doses ou plus. Signalons que les 4 doses ou plus ne sont pas les plus nombreux dans la population (45 %) …

covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2023/01/07/la-vaccination-co...

Y a-t-il une surmortalité chez les 20-40 ans depuis 2021 ?

On détecte un signal qui devrait conduire les autorités à enquêter et à chercher une explication à la nette inflexion à la hausse de la mortalité des jeunes au cours de l’année 2021, avec quelques centaines de décès inattendus. Et si de l’ordre de 400 décès de jeunes de 20 à 40 ans s’avèrent être imputables à une intervention humaine au cours de 2021, ce nombre n’est certes pas susceptible de modifier la démographie de la France, mais c’est bien davantage que le bilan du 13 novembre 2015 qui a scandalisé le monde entier, et cela ne peut pas être considéré comme négligeable ou excusable. Reste à savoir si le même phénomène se retrouve dans d’autres pays que la France, et si l’enquête sera sérieusement menée quelque part…

covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2023/01/13/y-a-t-il-une-surm...

Une spécialiste des affaires juridiques de Vanguard-Pfizer devient Madame maladies infectieuses.

Cette information venue de Suisse permet une remarquable analyse de la mise en place d’une toile arachnéenne mondiale de la Santé, pour le plus grand bien de Big Pharma.

Le blog de Liliane Held Khawam

https://lilianeheldkhawam.com/2023/01/08/une-specialiste-...

Covid-19 : les cas de myocardites après la troisième dose de vaccin ont augmenté de 800 %, selon une étude prospective

Depuis le lancement de la vaccination en population générale, de nombreuses études scientifiques confirment un risque de myocardite survenue après la vaccination anti-Covid. L'inflammation du myocarde toucherait majoritairement des hommes jeunes, des adolescents ou des enfants. Cependant, les myocardites étudiées sont généralement les cas les plus graves qui ont nécessité une prise en charge hospitalière. Qu'en est-il des patients qui présentent des lésions myocardites peu symptomatiques ou asymptomatiques, et qui, par conséquent, n'ont fait l'objet d'aucune prise en charge médicale ? Si aucun diagnostic n'est posé sur ces personnes, comment appliquer d'éventuelles mesures de prévention et de protection ? Enfin, comment évaluer l'incidence réelle des cas de myocardites survenues après une injection de vaccin anti-Covid-19 dans la population ? 

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/societe-sante/covid-19-etude-pr...

Y a-t-il une surmortalité depuis 2021 ?

Dès le début 2021, grâce à des analyses statistiques telles que celles proposées par la chaîne Youtube Décoder l’Éco, on avait compris que pour interpréter correctement la comparaison entre des courbes ou des données de mortalité, il fallait absolument prendre en compte la taille et l’âge de la population. Ainsi, même avec des taux de mortalité identiques d’une année sur l’autre pour chaque classe d’âge, l’accroissement et le vieillissement de la population française entre 2019 et 2020 devaient à eux seuls conduire à environ 30.000 décès supplémentaires en 2020 par rapport à 2019. Cela relativisait partiellement les 60.000 décès supplémentaires enregistrés en 2020, interprétés par la plupart des médias comme une preuve de la terrible dangerosité du Covid-19. Décoder l’Eco a depuis proposé des analyses plus poussées, incluant la notion d’année moisson, et interrogeant par ailleurs la part des décès directement dus à la politique sanitaire mise en œuvre face au Covid-19.

covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2023/01/12/y-a-t-il-une-surm...

UKRAINE

Guerre en Ukraine vidéo N°22

La situation sur le front de Bakhmut évolue rapidement. Le commandement russe de l’Opération Militaire Spéciale est redimensionné. La perspective d’une offensive russe se précise. Pendant ce temps les délires propagandistes continuent. Au sommaire : Observations sur le rôle des bellicistes français ; les conditions et les conséquences de la chute de Soledar ; le remaniement du commandement russe ; le déclenchement de l’offensive d’hiver ?

vududroit.com

https://www.vududroit.com/2023/01/guerre-en-ukraine-video...

UNION EUROPÉENNE

Media Freedom Act : les inquiétudes de l’Ojim étaient justifiées

Věra Jourová, vice-présidente tchèque de la Commission européenne chargée des valeurs et de la transparence, de mèche avec la galaxie Soros, est aux avant-postes dans le projet de mise en place d’un European Media Freedom Act.

ojim.fr

https://www.ojim.fr/media-freedom-act-les-inquietudes-de-...

 

samedi, 14 janvier 2023

Giorgia Meloni rêve de l'axe Washington-Garbatella au lieu de l'axe Paris-Berlin

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Giorgia Meloni rêve de l'axe Washington-Garbatella au lieu de l'axe Paris-Berlin

Ala de Granha

Source: https://electomagazine.it/meloni-sogna-lasse-washington-garbatella-al-posto-di-quello-parigi-berlino/

L'axe Paris-Berlin a échoué. Du coup, Giorgia Meloni dépose une pierre tombale sur l'Europe carolingienne. Il est dommage que l'alliance franco-allemande se soit brisée à plusieurs reprises et qu'elle se soit reconstituée à chaque fois. Mais, surtout, Lady Garbatella n'offre aucune idée d'alternative. Peut-être parce qu'elle n'ose pas, pour l'instant, proposer l'Europe américaine, ou plutôt nord-américaine. Soit l'Europe des majordomes, celle qui peut enthousiasmer Crosetto.

Il ne suffit pas de célébrer la fin supposée de la relation privilégiée entre Paris et Berlin pour offrir une chance à une Italie dont la politique étrangère est déléguée à Tajani. C'est certainement un saut qualitatif par rapport à Giggino, mais la substance ne change pas beaucoup. Si vous voulez une Europe forte, ce ne peut être l'Europe de Biden. Ce ne peut être l'Europe de Crosetto. Ni celle d'un axe de sororité entre Meloni et Ursula von der Leyen.

Au cercle de la Garbatella, ils sont manifestement dans l'illusion que la politique étrangère italienne peut être basée sur les lamentations de Tajani concernant les droits civils bafoués partout dans le monde, ou sur les armes expédiées aux marionnettes américaines. Ou sur les jérémiades sur l'Europe parce que l'Italie est incapable de renvoyer les immigrants illégaux chez eux et que les mauvais partenaires de l'UE ne veulent pas assumer l'incapacité de l'Italie.

Avec ces prémisses, on voudrait créer un nouvel axe Rome-Paris? Ou Rome-Berlin avec le risque de crises cardiaques répétées en tête de l'ANPI? Et puis l'Allemagne est divisée quant à la servilité (à conserver ou à rejeter) envers les États-Unis. Le centre-droit allemand ne l'apprécie pas, la gauche arc-en-ciel, si.

Bien sûr, l'Union européenne doit être radicalement modifiée. Comme structure, comme règlement, tout comme la logique même de son existence. Les bureaucrates, pas toujours les plus intelligents, et les banquiers ne suffisent plus. L'esprit européen s'est noyé dans une mer de boue qui a également favorisé la corruption, la malfaisance. Faute de "grande politique", nous nous sommes contentés d'un cabotage mesquin, qui est le rythme favori des rats prêts à profiter de toutes les occasions pour s'enrichir.

Le changement, alors. Mais pas pour remplacer l'axe Paris-Berlin par l'axe Washington-Garbatella. Car il ne s'agirait pas d'un axe horizontal mais d'un axe strictement vertical, dépourvu de toute réciprocité. Sans compter le détail non négligeable que Washington n'est pas en Europe et a des intérêts opposés à ceux de l'Europe.

L'Occident a tendu un piège perfide aux Russes, mais il a fait chou blanc

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L'Occident a tendu un piège perfide aux Russes, mais il a fait chou blanc

Péter G. Fehér

Source: https://www.magyarhirlap.hu/kulfold/20230113-a-nyugat-alattomos-csapdat-allitott-az-oroszoknak-de-rafazott

L'Occident se préparait déjà à la guerre contre la Russie en 2015. Il n'avait pas l'intention de persuader l'Ukraine de cesser de se battre contre sa région russophone séparatiste. Il voulait gagner du temps pour préparer l'Ukraine à la guerre. Et en poussant spectaculairement à la négociation, il tendait un piège de diversion à Moscou.

L'Occident a tendu un piège perfide aux Russes, mais il fait froid dans le dos.

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C'est vraiment comme jeter de l'huile sur le feu. La Commission européenne a accepté la proposition du président ukrainien Zelensky et a convoqué un sommet européen à Kiev au début du mois prochain, principalement pour discuter d'une aide supplémentaire à l'Ukraine. Les principaux sujets abordés seront le niveau de l'aide militaire, le processus de reconstruction et la base financière de la reconstruction.

Des plans ambitieux, car la reconstruction nécessiterait avant tout la paix, qui n'est pas encore à l'horizon. Les hauts fonctionnaires de l'UE ne sont pas le moins du monde gênés par le fait que Moscou prépare une offensive majeure contre Kiev, et se disent peut-être: les braves ont toute la chance du monde. Ce n'est pas de la bravoure, mais une provocation qui rend la paix encore plus improbable, car le Kremlin peut ainsi se justifier du point de vue russe en en attaquant l'Ukraine.

Pourquoi ? Il y a des années, lors de la Conférence sur la sécurité de Munich, Vladimir Poutine a expliqué pourquoi l'Ukraine devait faire partie de la sphère d'intérêt russe pour des raisons historiques, culturelles, linguistiques et religieuses. Bien sûr, on peut se demander sur quelle base une grande puissance veut-elle établir une sphère d'intérêt pour elle-même? 

Mais il faut aussi se poser la question hypothétique suivante: que dirait Washington si le Mexique commençait lentement à "glisser" vers l'autre côté? Il ne le permettrait sûrement pas; une grande puissance ne permettrait jamais une telle chose. Votre voisin ne peut pas être votre ennemi.

Et c'est ce qui s'est passé. Mais il y avait l'espoir qu'après la tentative de sécession de la région sud-est du Donbass, qui fait toujours partie de l'Ukraine et qui est en grande majorité russophone, et compte tenu que cette population russophone a essayé d'obtenir son indépendance par la lutte armée, les parties viendraient à la table des négociations et qu'une solution pacifique serait trouvée.

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Mais les présages n'étaient pas bons, car en 2014, les États-Unis, pour "à peine" cinq milliards de dollars, ont organisé un coup d'État à Kiev et évincé le président ukrainien légitimement élu, Viktor Ianoukovitch. Seulement parce qu'il a refusé de signer un traité d'association avec l'Union européenne et a commencé à "draguer" Moscou. Et son successeur, Petro Porochenko (photo), a inversé les rouages du gouvernement car il aurait même inscrit dans la constitution ukrainienne que son pays deviendrait membre de l'OTAN et de l'UE.

L'accord entre feu le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev et le président américain de l'époque, George Bush, est maintenant assez bien connu: l'Union soviétique n'interviendrait pas dans les changements sociaux en Europe de l'Est en échange du fait que les États-Unis ne déplaceraient pas l'infrastructure militaire de l'OTAN d'un millimètre vers l'Est. Le pacte n'avait même pas expiré lorsque les deux États allemands ont été réunis.

C'est le président américain Bill Clinton qui a rompu avec la loi coutumière selon laquelle l'occupant de la Maison Blanche doit tenir les promesses de ses prédécesseurs. Aujourd'hui, toute l'Europe de l'Est et les trois anciennes républiques baltes soviétiques sont membres de l'OTAN.

Mais ce n'est pas tout, car après le coup d'État qui a renversé le président ukrainien en 2014, l'Occident a tendu à Moscou un piège qu'il a tardé à exploiter. Sous la forte pression de l'Occident, les parties se sont assises à la table des négociations dans la capitale biélorusse vers la fin de l'année et ont finalement signé un accord à Minsk en février 2015, qui avait alors été modifié à plusieurs reprises. Outre un cessez-le-feu immédiat, l'accord prévoit, entre autres, la séparation entre l'armée ukrainienne et les forces armées séparatistes par une zone tampon de 30 kilomètres, le retrait des armes lourdes, la libération des otages et des prisonniers de guerre, et le départ des forces armées étrangères.

Cependant, l'accord était voué à l'échec dès le départ car il contenait une clause: Kiev doit accepter de dialoguer sur le futur statut de la région de Donetsk et de Luhansk, et doit procéder à une réforme constitutionnelle pour décentraliser l'administration, c'est-à-dire créer une forme de séparation pour le Donbass.

Le temps, cependant, a devancé la réalisation de ces deux dernières conditions. À cette époque, la scène politique de Kiev était dominée par les nationalistes, l'extrême-droite, les néo-fascistes. Même si, sur le papier, l'accord existait, le seul résultat positif était que, bien que les combats armés soient devenus monnaie courante, le conflit ne s'est pas intensifié.

Et c'était cela le piège de l'Occident pour la Russie. Il y avait un conflit "gelé" russo-ukrainien, dont la solution existait sur le papier, mais en réalité la situation restait tendue. En d'autres termes, Moscou a peut-être cru que l'accord de Minsk, négocié par la médiation franco-allemande, serait finalement une garantie suffisante pour la poursuite des négociations en vue de parvenir à un cessez-le-feu et à la paix.

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Sept ans après l'accord de Minsk, le Kremlin s'est un jour réveillé en constatant qu'une armée agressive compatible avec l'OTAN avait été déployée le long des frontières occidentales de la Russie, malgré le fait que l'Ukraine ne fasse pas de jure partie du système de défense occidental. En fait, l'Occident a profité de ce temps de répit pour équiper sérieusement l'armée ukrainienne. Avant même que la guerre n'éclate, Zelensky déclarait avec assurance: "Les accords de Minsk n'existent pas !".

Mais que s'est-il réellement passé? "L'Occident n'avait aucune intention de forcer Kiev à respecter les accords de Minsk. Au contraire, l'objectif était de gagner du temps et de l'utiliser pour renforcer militairement l'Ukraine" - c'est ce qu'a déclaré l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel dans une récente interview au journal allemand Die Zeit. En d'autres termes, dès 2015, l'Occident a décidé de lancer une sorte de conflit armé pour affaiblir la Russie. L'Occident n'a donc pas utilisé les accords de Minsk pour réconcilier les parties, mais pour préparer l'Ukraine à la guerre contre la Russie. Moscou, cependant, confiant dans les bonnes relations économiques que la Russie entretenait avec l'Allemagne à l'époque, a été lent à réagir au piège qui avait été tendu. La Russie est intervenue au dernier moment, lorsqu'elle a compris le danger.

Selon Mme Merkel, les accords de Minsk ont été un succès à un égard, car "l'Ukraine a profité de ce temps pour devenir plus forte, comme nous le voyons aujourd'hui. L'Ukraine de cette époque n'est pas l'Ukraine d'aujourd'hui. Poutine aurait pu facilement gagner à ce moment-là. Et je doute fort que les pays de l'OTAN auraient pu faire autant à l'époque qu'ils le font aujourd'hui pour aider Kiev", a fait valoir Mme Merkel.

Pour Moscou, la formule est claire : on ne peut faire confiance à l'Occident et il faut lui présenter des faits accomplis. Il n'y a rien d'autre à faire.

Alors qui a commencé cette guerre ?

L'historien Emmanuel Todd sur les Allemands: "Trahis par l'ami protecteur"

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L'historien Emmanuel Todd sur les Allemands: "Trahis par l'ami protecteur"

Source: https://zuerst.de/2023/01/13/historiker-emmanuel-todd-ueber-die-deutschen-verrat-durch-den-beschuetzenden-freund/

Paris . Le sociologue, historien et journaliste français Emmanuel Todd s'est exprimé dans un entretien publié par l'hebdomadaire suisse Weltwoche, dans lequel il dresse un bilan intermédiaire du conflit Est-Ouest actuel. Il s'y exprime aussi longuement sur la situation de l'Allemagne, dont la souveraineté vis-à-vis des Etats-Unis a quasiment disparu.

Interrogé sur une évaluation globale, Todd constate tout d'abord que les Etats-Unis sont à bien des égards sur le déclin, tandis que la Russie se porte mieux que ne le laisse supposer la couverture médiatique occidentale. Todd: "Les États-Unis se sont retirés d'Afghanistan et d'Irak. Ils n'ont pas pu arrêter l'ascension de l'Iran. Pas plus que celle de la Chine. Les Saoudiens ne prennent plus les Etats-Unis au sérieux. En Amérique, la mortalité augmente et l'espérance de vie diminue. Tous les journaux écrivent: l'Occident est normal et Poutine est un malade mental. Les Russes sont des monstres assoiffés de sang. La démographie dit autre chose: la Russie est plus stable et sa société est devenue plus civilisée".

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Dans le conflit actuel, les Européens se trouvent dans une situation particulièrement regrettable - ils sont en fait sans défense et, de plus, sans orientation: "Ils ont perdu la pensée géopolitique. Entre la stratégie offensive des Américains et la stratégie défensive des Russes, les Européens sont dans un état de confusion mentale stupéfiant".

Cela concerne notamment les Allemands, qui doivent actuellement se réveiller de l'illusion qu'ils sont protégés par les États-Unis. En réalité, ils sont les principales victimes de la géopolitique américaine. Washington n'a pas pardonné à Berlin d'avoir misé sur le gaz russe bon marché pour alimenter son industrie et d'avoir cherché à se rapprocher de la Russie: "La lutte contre ce rapprochement est devenue une priorité de la stratégie américaine. Les Etats-Unis ont toujours dit clairement qu'ils voulaient torpiller l'accord gazier. Le développement de l'OTAN en Europe de l'Est n'était pas dirigé en premier lieu contre la Russie, mais contre l'Allemagne. L'Allemagne, qui avait confié sa sécurité à l'Amérique, est devenue la cible des Américains. J'éprouve beaucoup de compassion pour l'Allemagne. Elle souffre de ce traumatisme de la trahison par l'ami protecteur - qui était aussi un libérateur en 1945".

Par ailleurs, les Allemands "ne savent que trop bien que Nord Stream a été détruit par les Américains. Par une action militaire conjointe des Américains, des Britanniques et des Polonais. Contre l'Allemagne. Mais ils ne peuvent pas le dire".

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Dans ce contexte, Todd, qui avait déjà consacré une "nécrologie" remarquée aux Etats-Unis en 2002 (ndt: dans Après l'Empire), considère la politique allemande vis-à-vis de la Chine sous la direction du chancelier Scholz comme l'un des derniers domaines d'une politique allemande indépendante: "Scholz s'est rendu à Pékin. L'Allemagne refuse de couper le cordon avec la Chine pour plaire aux Américains".

L'Europe dans son ensemble est actuellement de plus en plus sous contrôle américain et souffre également de sa démographie désastreuse. Mais la Russie, bien qu'elle rejette les "valeurs" occidentales, n'est pas mieux lotie démographiquement. "En Ukraine, ils se font la guerre. Si elle n'est pas arrêtée, tout le monde la perdra", prévient Todd en conclusion.

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Publiciste et chercheur français, il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et titulaire d'un doctorat en histoire de Cambridge. De 1977 à 1984, il a été critique littéraire pour le journal français Le Monde. Depuis, il travaille à l'Institut national d'études démographiques. En 1976, il prédit la fin de l'Union soviétique dans son livre La chute finale (rk).

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mercredi, 11 janvier 2023

Une année 2023 sous le signe de l'expansion chinoise et de la guerre de Washington contre les entreprises européennes

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Une année 2023 sous le signe de l'expansion chinoise et de la guerre de Washington contre les entreprises européennes

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/un-2023-allinsegna-dellespansione-cinese-e-della-guerra-di-washington-contro-le-imprese-europee/

L'année 2022 s'est clôturée par la conversation vidéo entre Poutine et Xi. Et avec la promesse d'une visite du leader chinois à Moscou. Déjà, d'après ce qui a émergé au niveau officiel, il y aurait de sérieuses raisons de s'inquiéter pour ceux qui insistent pour défendre un monde unipolaire au service de Washington. Même si les clercs atlantistes italiens jubilent parce que Pékin n'a pas annoncé d'intervention militaire en soutien à Moscou. Il suffit de savoir se contenter, comme Dario Maltese sur Tg5.

La Chine est prête à accroître la coopération politique avec la Russie, à être, avec celle-ci, des partenaires mondiaux dans une situation internationale difficile. Et cela a été déclaré par Xi Jinping. Êtes-vous sûr, sur Tg5, qu'il y a lieu de célébrer un refroidissement des relations russo-chinoises ? La Fédération de Russie et la Chine poursuivront leur coopération dans le domaine militaro-technique", a ajouté M. Poutine. Le chiffre d'affaires commercial entre la Russie et la Chine a augmenté d'environ 25% cette année et se rapproche désormais de la barre des 200 milliards de dollars. Pas mal pour des pays isolés et éloignés du contexte international.

Mais Pékin regarde bien au-delà des frontières russes. Un accord de coopération militaire a été conclu avec l'Arabie saoudite. Et l'Équateur rejoindra le Chili, le Pérou et le Costa Rica dans des accords de libre-échange avec la Chine, avec une priorité donnée aux entreprises chinoises dans l'achat de certaines matières premières des pays d'Amérique latine. Sans compter que la Russie et la Chine se rapprochent et que Téhéran est en train de conclure un accord avec le Venezuela.

D'autre part, sur le front opposé, les protestations se multiplient en Europe contre les politiques économiques de Washington qui protègent les entreprises américaines au détriment des entreprises européennes, violant en fait tous les accords sur le commerce mondial. Et cela n'est pas dit par Poutine, mais par Prodi. Mais par les Français aussi, qui doutent que les protestations du Vieux Continent fassent changer d'avis Biden. Donc une Europe de moins en moins compétitive par rapport aux États-Unis, mais qui continuera à surpayer le gaz américain pour favoriser la concurrence nord-américaine. Il faut être assez stupide. Ou peut-être quelque chose d'autre. L'année 2023 s'ouvre donc pour l'Italie sous le signe d'une nouvelle hausse des prix, mais il faut dédramatiser. Et avec des perspectives de récession, mais il faut minimiser cela. Et avec une pauvreté croissante, mais il faut la cacher. Tout va très bien, madame la marquise...

La déstabilisation américaine du monde orthodoxe

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La déstabilisation américaine du monde orthodoxe

par Antonio Catalano

Source : Antonio Catalano & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-destabilizzazione-americana-del-mondo-ortodosso 

Ceux qui ont voulu le comprendre l'ont compris : le 24 février ne marque pas le début de la guerre russo-ukrainienne. Les autres, ceux qui sont de bonne foi, seront convaincus par les faits matériels lorsque ceux-ci leur crieront la réalité des choses haut et fort dans les tympans. Pendant ce temps, ceux qui sont à la solde de la propagande de l'OTAN continueront à répéter les paroles véhiculées par Washington, du moins tant que les scénarios actuels le permettront, ensuite nous verrons... et, comme dans la vieille série, soyons tous antifascistes quand le fascisme cesse d'exister.  

Ceux qui comprennent comment les choses se sont passées savent donc que l'intervention russe découle de la stratégie américaine, vieille de plusieurs décennies, qui consiste à avancer vers l'Est, notamment avec des manœuvres visant à utiliser l'Ukraine dans une fonction anti-russe, en particulier depuis le coup d'État perpétré à Kiev en 2014. Un processus qui s'est traduit par l'installation d'avant-postes de l'OTAN dans les pays de l'ancien camp soviétique, par des exercices à grande échelle aux frontières occidentales de la Russie, par l'imposition de sanctions commerciales aux assujettis européens contre leurs propres intérêts (objectif principal : briser l'axe Berlin-Moscou) et, depuis un an, par le financement de l'armement et de l'entraînement du collaborationniste Zelensky. 

Mais la guerre contre la Russie s'est jouée non seulement sur les plans commercial, économique, politique, diplomatique, militaire et culturel, mais aussi sur le plan religieux. Négliger ou même nier ce dernier plan est le signe d'une myopie qui empêche de voir la force que le facteur religieux libère dans le mouvement réel, surtout dans une région où la religiosité est un élément fort de l'identité et se combine avec un appel profond aux valeurs de la tradition. 

C'est pourquoi les États-Unis, avec leur Département d'État, s'efforcent depuis quelque temps de favoriser la rupture entre les différentes Églises orthodoxes nationales (autocéphales, c'est-à-dire autonomes) et le patriarcat de Moscou. Ce processus a abouti à l'imposition en Ukraine de la célébration de Noël le 25 décembre au lieu du 7 janvier, comme le veut la tradition du monde orthodoxe orienté vers Moscou, qui suit le calendrier julien.

L'Occident collectif (comme on définit l'Occident en Russie depuis un an), avec son transhumanisme, son vision fluide du sexe, son néo-malthusianisme, son effacement de l'histoire et ses autres dystopies qui s'attaquent à la hiérarchie naturelle des valeurs humaines, est vécu en Russie comme une menace à laquelle opposer un système de valeurs fondé sur la tradition de la civilisation chrétienne dont elle se sent dépositaire.

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Pour mieux comprendre la distance culturelle et anthropologique qui sépare l'âme russe de celle de l'Occident, lisez, par exemple, les récents mots durs du secrétaire du Conseil de sécurité de la Russie, Nikolai Patrušev.
"L'Occident promeut des valeurs néolibérales contraires à la nature humaine. Les sociétés transnationales influencent les politiques de divers pays, comme les expériences sur les agents pathogènes et les virus dangereux menées dans les laboratoires biologiques militaires gérés par le Pentagone. Après avoir lavé le cerveau des gens avec une propagande de masse, l'Occident cherche maintenant à utiliser des armes cognitives en ciblant chaque personne par le biais des technologies de l'information et des moyens neuropsychologiques, tandis que l'agenda LGBT vise à réduire progressivement le nombre de personnes supplémentaires qui ne font pas partie du tristement célèbre milliard d'or [expression indiquant la population totale des pays développés]. Ceux qui ont fait la promotion des OGM sont les mêmes qui exhortent maintenant les femmes à ne pas avoir d'enfants pour lutter contre le changement climatique. Les chercheurs d'outre-mer mesurent et calculent les êtres humains comme le faisaient les scientifiques nazis, afin d'établir des critères permettant de distinguer les "races supérieures et inférieures".

Bref, s'exprimer en langage religieux, une Russie qui vit comme une sorte de Katechon (un concept biblique qui signifie "celui qui retient") contre l'Antéchrist représenté par l'Occident dissolu et satanique, presque comme si nous avions finalement atteint l'inversion de la prophétie de la "Troisième Rome" de Moscou par le moine Philothée. Qui, en 1520, a prédit que la capitale russe assumerait le rôle d'unique bastion de la foi, après la chute des deux capitales précédentes, Rome et Constantinople. La tradition veut que le moine Philothée, s'adressant au grand duc Vassili III, lui ait dit : "Souvenez-vous que les deux Romes sont tombées, que la troisième, Moscou, est debout et qu'il n'y en aura pas de quatrième".  

Les agences de renseignement occidentales se sont déchaînées dans les Balkans pour diviser les Églises orthodoxes et favoriser la rupture avec l'Église orthodoxe russe. Malheureusement, elles ont réussi à tirer profit de la création de l'"Église orthodoxe d'Ukraine" et de sa reconnaissance par les autres Églises orthodoxes. 

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Le grand architecte de cela était Geoffrey Pyatt, qui, avec Victoria Nuland (celle qui en 2014 à Kiev distribuait des biscuits à Maidan et incitait à un coup d'État contre le gouvernement ukrainien légitime), a géré la situation au moment des événements violents de 2014 à Kiev. Pyatt, après avoir fait ses devoirs en Ukraine, a été transféré par le département américain en Grèce, où il s'est consacré à "conditionner" (certains disent à corrompre) le patriarche "primus inter pares" (dans le monde orthodoxe, il n'y a pas de pape) Bartholomée de Constantinople, jusqu'à ce que ce dernier cède. Et voilà qu'en septembre 2018, le département d'État américain déclare péremptoirement que les États-Unis soutiennent l'autocéphalie en Ukraine et considèrent le patriarche Bartholomée comme la voix de la tolérance dans le monde. Comment le patriarche Bartholomée, flatté par cette attribution, peut-il décevoir ses amis américains?  Ainsi, en janvier 2019, il accorde le Tomos (document) d'autocéphalie à " l'Église orthodoxe d'Ukraine ". Bon travail, Geoffrey !

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La relation de collaboration entre Bartholomée (photo) et ses nouveaux parrains et marraines a culminé lors du voyage de douze jours aux États-Unis à l'automne dernier (23 octobre - 3 novembre 2022). Douze jours remplis de réunions et de réceptions, au cours desquels le patriarche "œcuménique" (comme les mondialistes aiment les patriarches et les papes "œcuméniques" !) a parlé de la liberté religieuse, d'une plus grande justice environnementale, de l'accès universel au vaccin contre le cov id, de la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Dans un excès de transport, Bartholomée va jusqu'à appeler Biden "un homme de foi et de vision, qui offrira à ce merveilleux pays et au monde les meilleurs conseils et la meilleure direction". Et puis, en tant que "bâtisseur de ponts": "Le chemin vers l'unité des chrétiens n'a été ni pacifique ni indolore. L'unité est une tâche qui reste difficile à réaliser. Mais les liens d'amitié entre les Églises divisées et les ponts par lesquels nous pouvons surmonter nos divisions sont indispensables, maintenant plus que jamais". À cet égard, Bartholomée cite en exemple l'appel à la protection de l'environnement lancé "pour la première fois dans l'histoire du christianisme" avec le pape François et l'archevêque de Canterbury. 

Juste en passant, et j'en arrive à la conclusion, une référence à l'attitude différente des Américains envers le pape Benoît XVI, dont la "ferme volonté de parvenir à une réconciliation historique avec le patriarcat de Moscou" a été combattue de toutes les manières - comme l'écrit Germano Dottori dans Limes en mai 2017, qui aurait été dans ses intentions [du pape] le véritable couronnement religieux d'un projet géopolitique d'intégration euro-russe soutenu avec conviction par l'Allemagne et aussi par l'Italie de Silvio Berlusconi - mais pas par celle, plus pro-américaine, qui s'est reconnue en Giorgio Napolitano.

La façon dont cela s'est terminé, conclut l'article de Dottori, est connue de tous. Le gouvernement italien et la papauté auraient été simultanément attaqués par une campagne scandaleuse et coordonnée d'une violence rare et sans précédent, à laquelle seraient également associées des manœuvres plus ou moins opaques dans le domaine financier, avec pour effet final de précipiter en novembre 2011 la destitution de Berlusconi et en février 2013 l'abdication de Ratzinger".

Les faits brièvement exposés ci-dessus nous permettent de mieux cerner la position manifestement pro-ukrainienne du Pape Bergoglio, malgré les "aboiements de l'OTAN aux portes de Moscou", position prononcée en juin dernier, contrebalancée par le récent "dérapage" d'une interview dans la revue jésuite America dans laquelle il a qualifié les Tchétchènes et les Bouriates (deux peuples de Russie) de "soldats les plus cruels parmi les militaires russes". Cela a suscité l'ire de la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, qui a répondu: "Les propos du pape sur la cruauté des Tchétchènes et des Bouriates ne sont plus une preuve de russophobie, mais une perversion de la vérité". Incident clos après les excuses du Vatican. Mais Zakharova a clairement indiqué que cet "incident" a mis fin à toute possibilité pour le Vatican de s'asseoir à une future table de négociation en tant que partie médiatrice. 

Ces manœuvres visant à diviser le monde de l'orthodoxie ne pourraient qu'entraîner l'Ukraine dans une spirale de véritable chasse aux sorcières et de répression, inspirée par le gouvernement banderiste de Zelensky. Avec l'identification de "traîtres" parmi le clergé, les agressions physiques (voir le coup de couteau encaissé par l'archiprêtre Kovtonyuk devant l'autel de son église), les raids sur les lieux de culte (voir le monastère de la grotte de Kiev), les arrestations d'ecclésiastiques et de religieuses, les menaces contre les simples croyants de l'observance de Moscou et la fermeture des églises de rite russe. Jusqu'à la proclamation, le 2 décembre 2022, du décret interdisant l'Église ukrainienne pro-russe.

lundi, 09 janvier 2023

Projets et institutions britanniques intervenant dans les affaires d'autres États

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Projets et institutions britanniques intervenant dans les affaires d'autres États

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/es/article/proyectos-e-instituciones-britanicas-que-intervienen-en-los-asuntos-de-otros-estados

Le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord mérite une attention particulière et des recherches approfondies sur l'organisation et l'exécution d'opérations psychologiques et l'utilisation de technologies de manipulation, car il possède une longue et considérable expérience dans la réalisation de telles actions dans les régions les plus dissemblables du monde.

Cela remonte à l'époque où Londres possédait de nombreuses colonies dans le monde entier et un groupe considérable d'experts en sabotage politique, en diversion, en création de réseaux d'agents de renseignement et de spécialistes de la guerre de l'information. Sur la base d'études de cas, ils ont créé une vaste archive de scénarios qui ont finalement été adaptés et élargis pour répondre aux besoins actuels en fonction des nouvelles technologies d'espionnage, de localisation et de communication.

Il convient de mentionner ici que le terme spin, qui signifie dans ce cas "déformation" et se traduit par la déformation des faits, a été utilisé pour expliquer l'activité des politiciens britanniques lorsqu'ils se sont attelés à la tâche de construire de fausses informations pour justifier l'implication de Londres dans l'occupation de l'Irak en 2003.

Dans ce document, nous nous limiterons à quelques organisations et donnerons des exemples de leur fonctionnement au cours des dernières années, ce qui n'est pas compliqué, car les données des sources ouvertes sont si abondantes qu'elles peuvent être compilées dans de volumineuses archives.

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L'un des projets britanniques de manipulation de la conscience humaine, qui compte parmi les plus sinistres, est le "Tavistock Institute". Au départ, il s'agissait d'une clinique où l'on étudiait le syndrome de stress post-traumatique pendant la Première Guerre mondiale, mais à partir de 1922, ils ont commencé à mener des recherches sur la guerre psychologique et au lieu d'aider les soldats blessés, ils ont étudié leurs réactions et enregistré les moments critiques de leur comportement.

Pour cette organisation, un groupe de psychologues prestigieux a travaillé comme ingénieurs sociaux, notamment Freud, Jung, Adler, Melanie Klein, Wilfred Bion, Edward Bernays, Eric Trist, A.C. Rice, Eric Miller, Aldous Huxley et R. D. Laing, parmi beaucoup d'autres.

Les développements de Jung, par exemple, ont été utilisés pour "remythologiser" et "spiritualiser" la société, en utilisant les mêmes d'"espoir" et de "changement" comme une sorte de drogue new age.

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Il convient également de noter qu'en 1945, Kurt Levine (photo) a quitté Tavistock pour rejoindre le Massachusetts Institute of Technology (MIT) afin de créer un centre de recherche sur la dynamique de groupe. Aux États-Unis aujourd'hui, Levine est considéré comme le fondateur de la "psychologie sociale".

En 1948, ce centre a quitté le MIT pour s'installer à l'Université du Michigan, où il est devenu un Institut de recherche sociale, et a continué à mener des expériences psychosociales et à utiliser la psychologie de masse. À cette époque, la clinique Tavistock d'origine était devenue partie intégrante du Service national de santé britannique.

En 1947, le Tavistock Institute a été enregistré à Londres en tant qu'organisme de bienfaisance et a commencé à développer et à diffuser des modèles interdisciplinaires de relations de groupe et des formations en gestion, administration et politique sociale.

Promouvant la créativité et la politique organisationnelle, Tavistock est resté une organisation de renseignement influente associée au MI6, à la CIA, aux scientifiques allemands du Paperclip, à la Fondation Rockefeller et à d'autres structures similaires.

john-rawlings-rees-4485a7f5-61dd-4fdc-bc2c-5be969891bf-resize-750.jpegLa relation avec les communications interpersonnelles et de groupe est restée son objet d'étude fondamental, comme le fondateur de la clinique Tavistock lui-même, John Rawlings Rees (photo), l'a exprimé en déclarant : "...la vie publique, la politique et l'industrie doivent être au centre de notre sphère d'influence (...) si nous devons infiltrer les activités professionnelles et sociales des autres, je pense que nous devons imiter les totalitaires et organiser une activité de cinquième colonne ! Nous devons faire en sorte que cette idée guide toutes les activités avec l'enseignement dans tous les domaines de la nation (...), pour cela nous avons lancé une attaque pour contrôler un certain nombre de professions. Les deux plus faciles sont, naturellement, la profession d'enseignant et l'Église ; les deux plus difficiles sont la jurisprudence et la médecine...".

Il faut noter que Rees, ainsi qu'un autre employé de la clinique elle-même, Henry Dix, ont rendu visite à Rudolph Hess à plusieurs reprises dans une prison secrète après son débarquement et sa capture en Ecosse.

Un exemple actuel de manipulation et d'utilisation des méthodes d'influence de Tavistock est l'annonce de la cinquième conférence caribéenne sur les relations de groupe, "Organisations, cultures, frontières : explorer un nouveau leadership dans un monde en réseau", prévue pour novembre 2022, qui est annoncée comme "...un espace pour explorer comment nos cultures, nos organisations et les frontières que nous avons créées peuvent être adaptées pour promouvoir le leadership visionnaire essentiel à ces relations en réseau...".

Bien que le site du Tavistock Institute semble un peu différent des autres centres éducatifs occidentaux, il faut garder à l'esprit sa riche expérience passée. Toutes les informations ne sont pas accessibles au public. Il est connu que les méthodes de propagande du féminisme, de l'homosexualité, de la consommation de drogues, etc., ont également été scrupuleusement élaborées par l'institut lui-même et que les organisations de ce type occupent leurs propres niches dans le domaine de la politique, de l'économie et des relations internationales.

La promotion du libéralisme économique, par exemple, a été réalisée par le Centre for Policy Studies, qui est souvent considéré comme un lobby (politique).

Robin_Cook-close_crop.jpgLe Centre de politique étrangère, fondé en 1998 par Robin Cook (photo), alors ministre des Affaires étrangères, se concentre sur les questions de stratification sociale, de sectarisme politique et de contradictions dans diverses sociétés.

À première vue, elle peut sembler s'intéresser à l'identification des problèmes et à leur résolution. Mais en analysant attentivement ses publications, il apparaît que ses analystes recherchent délibérément les vulnérabilités des autres pays afin de les manipuler d'une manière ou d'une autre à leur avantage. Une série importante de rapports et de publications sur le site web du centre sont en langues russe et kirghize.

La Fabian Society est la plus ancienne organisation maçonnique encore active qui se reconnaît comme un groupe de réflexion. Politiquement, les Fabiens appartiennent au spectre de la "gauche". La London School of Economics et le magazine New Statesman sont leurs créations.

Ce magazine est connu pour sa russophobie, comme en témoigne un article paru le 25 juillet 2022, qui affirme que "...la Russie utilise des images émouvantes d'enfants pour légitimer sa guerre contre l'Ukraine et oriente la désinformation vers les enfants eux-mêmes...". Les auteurs collectent soigneusement toutes les données sur les événements qui se déroulent en Russie en rapport avec l'éducation patriotique et construisent des infographies pour justifier en quelque sorte leurs fantasmes.

On sait beaucoup de choses sur l'école d'économie de Londres (notamment le fait qu'elle est la fondatrice de l'université nationale "High School of Economics"), mais il convient d'ajouter qu'elle est également engagée dans la promotion de la sodomie.

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La Henry Jackson Society est une autre entité qui promeut les idées de la démocratie libérale et soutient des institutions telles que l'OTAN. Elle dispose de son propre centre de médias et de son propre département de recherche, qui se consacre à la diffusion de la propagande et à la promotion de textes pseudo-scientifiques fantaisistes.

Dans l'une de ses récentes publications, elle donne toute une explication sur: "...comment la Russie mène une guerre hybride contre la Grande-Bretagne..." et dans une autre de ses sections, on peut trouver une sélection de fake news typiques, la plupart consacrées à la Russie.

Il existe également des projets internationaux mis en place par la Grande-Bretagne, par exemple la Pilgrims Society, organisée en 1902 pour renforcer les liens britannico-américains. Plus récemment, elle comptait parmi ses affidés Margaret Thatcher, Henry Kissinger, Caspar Weinberger, Paul Volcker, George Schultz et d'autres politiciens célèbres des deux pays. Les conspirateurs estiment que c'est ce partenariat qui a jeté les bases de l'État profond aux États-Unis et qui, en outre, a pu transformer l'impérialisme britannique classique en une hégémonie mondiale des entreprises.

Cependant, il n'est pas nécessaire de se livrer à des théories du complot, car ces structures et lobbies sont constamment entendus et exposés par des médias indépendants ou concurrents. Dans les recherches sur le lobbying des entreprises et son implication dans la déformation des faits, on peut trouver de nombreux dossiers sur la façon dont les magnats éliminent toutes sortes d'obstacles sur leur chemin, généralement par des méthodes et des procédures non démocratiques.

On peut également voir comment certains "intouchables" au sein du gouvernement peuvent facilement mettre un terme aux enquêtes policières sur le crime organisé, les liens corrompus avec les francs-maçons, les assassinats politiques et les transactions frauduleuses, ainsi que camoufler les contacts des fonctionnaires avec les entrepreneurs et les groupes criminels.

De même, si nous prenons des individus isolés, nous pouvons constater l'importance, parmi les Britanniques, de l'activité déstabilisatrice de Sir Anthony Moncton, qui a travaillé pour les services de renseignement et le département diplomatique de la Grande-Bretagne, et qui a créé en 2015 le groupe de consultants "ViennEast". 

Il existe peu d'informations à son sujet, comparé à ce que l'on sait de certains politiciens célèbres ou d'autres personnages peu recommandables qui vont d'un scandale à l'autre. Mais c'est lui qui développe la stratégie de décomposition sociale à travers les festivals de musique et la création de repaires sous forme de boîtes de nuit.

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En Serbie, en particulier, pendant son service diplomatique, il a promu le lancement d'un festival annuel de trance et de musique électronique "Exit" à Novi Sad (Voïvodine), qui, plus que la musique, a promu dès le début les idées de "démocratie et de liberté". Maintenant, "Exit" est connu comme un lieu de propagande et de distribution de drogue. La publicité du festival a été activement reprise par les médias britanniques, et après un certain temps, "Exit" a commencé à en organiser dans d'autres pays des Balkans et dans d'autres villes de Serbie. En d'autres termes, le modèle d'exécution a commencé à être reproduit ailleurs, sapant délibérément les valeurs traditionnelles et un mode de vie sain.

Maintenant, Moncton pousse l'agenda géopolitique des atlantistes en Europe continentale. En même temps, il est membre du noyau européen traitant de la communication stratégique, des relations gouvernementales et de la géopolitique.

Si l'on se penche directement sur les projets du gouvernement de Londres liés à la manipulation de l'information, il convient de noter que le gouvernement britannique a récemment investi plus de 82 millions de livres sterling dans des projets médiatiques dans une vingtaine de pays d'Europe de l'Est et d'Asie centrale. Ce financement a été géré par le Fonds intergouvernemental pour les conflits, la stabilité et la sécurité (CSSF), dont l'objectif déclaré est de "...prévenir l'instabilité et les conflits qui menacent les intérêts du Royaume-Uni...".

Parmi ses objectifs figurait la réalisation d'un projet ouvertement anti-russe, le soi-disant "Programme de lutte contre la désinformation et de développement des médias de masse". Ce programme est disposé sur toute la longueur de la frontière occidentale de la Russie, des pays baltes à l'Europe centrale et orientale, bien qu'il ne soit pas mentionné dans ses documents politiques qu'il est dirigé contre un pays spécifique.

Le projet a débuté en 2016 et s'appelait à l'origine "Langue russe". Mais il ressort clairement de ses propres documents que le Royaume-Uni "travaille avec un certain nombre de partenaires pour améliorer la qualité des médias d'État et indépendants en langue russe". Plus tard, d'autres médias dans différentes langues ont été inclus.

Le soutien aux bénéficiaires comprenait un "mentorat avec les médias britanniques", des "conseils en programmation" et une "coproduction financée". Le programme était géré par le ministère britannique des Affaires étrangères, mais ce dernier a refusé de fournir toute information suite aux demandes officielles.

Toutefois, des documents publiés appartenant au ministère britannique des Affaires étrangères signalent l'existence de relations entre plusieurs organisations non gouvernementales et des citoyens russes avec de telles fondations britanniques et indiquent les montants alloués aux différents projets.

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Pour un certain nombre d'entre eux, les exécutants comprennent à la fois des structures britanniques telles que le Royal Institute of United Services et Chattam House, ainsi que d'autres organisations étrangères, comme le European Leadership Network, qui a dirigé le projet sur les relations Russie-OTAN.

Il s'agit d'un projet qui ressemble à un tonneau à double fond, c'est-à-dire qu'il sert d'une part au recrutement d'agents pour mener certaines actions à l'intérieur de la Russie, et d'autre part au recrutement en Russie de professionnels compétents pour le marché du travail britannique, c'est-à-dire à la fuite des cerveaux.

En 2021, une série de documents a été divulguée, montrant l'implication de Reuters et de la BBC dans des programmes secrets du ministère britannique des Affaires étrangères visant à "changer les attitudes" et à "affaiblir l'influence de l'État russe".

Au départ, le Foreign Office et le Foreign & Commonwealth Office (FCO) du Royaume-Uni ont parrainé Reuters et la BBC pour réaliser une série de programmes secrets visant à promouvoir un changement de régime en Russie et à saper le gouvernement constitutionnel.

Les documents divulgués montrent que la Fondation Thomson, Reuters et BBC Media Action se sont engagés dans une guerre de l'information secrète visant à contrer la Russie. Travaillant par le biais d'un département fantôme au sein du FCO britannique, connu sous le nom de Counter Disinformation & Media Development (CDMD). Tous ces médias ont agi en collaboration avec un groupe d'agents de renseignement au sein d'une organisation secrète connue sous le nom de "Consortium".

Par le biais de programmes de formation pour les journalistes russes supervisés par Reuters, le ministère britannique des Affaires étrangères a cherché à provoquer un "changement d'attitude des participants", cherchant à construire une "opinion positive" dans leur "perception du Royaume-Uni".

Les entrepreneurs des services secrets britanniques qui supervisaient l'opération, sous le nom commun de Zinc Network, se sont vantés d'avoir établi un "réseau de youtubers en Russie et en Asie centrale", tout en "s'arrangeant pour que les participants reçoivent des paiements internationaux sans avoir l'air de les recevoir de sources de financement étrangères". Il était également envisagé de créer une capacité à "activer une gamme de matériels" pour soutenir les manifestations antigouvernementales à l'intérieur de la Russie. En d'autres termes, l'objectif était de créer des cellules dormantes à activer en cas de besoin.

Un autre projet-cadre est l'"Initiative pour l'intégrité", qui présente un réseau international de politiciens, de journalistes, de scientifiques, de chercheurs et d'officiers des forces armées qui ont été impliqués dans des campagnes de propagande très suspectes et souvent secrètes financées par le ministère britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth (FCO), l'OTAN, Facebook et les structures de sécurité nationale.

L'un des documents le qualifie de "réseau de réseaux" et il est supervisé par un groupe d'experts britanniques associés à une entité initialement largement inconnue, l'Institute for Statecraft, qui est enregistrée en Écosse. Toutefois, le bureau de représentation de l'Institut est situé sur le front de mer dans le quartier de Two Temple Place à Londres.

Il est intéressant de noter que cet endroit, connu sous le nom de "Temple", est rempli de bureaux d'avocats et servait autrefois de refuge aux Templiers. Par ailleurs, juste à côté se trouve le célèbre Institut international d'études stratégiques, et ce n'est pas une simple coïncidence.

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Enfin, une organisation interdite en Russie, "Bellingcat", compte plusieurs spécialistes britanniques dans sa structure. Par exemple, le chercheur principal Nick Waters a travaillé pendant trois ans en tant qu'officier de l'armée britannique, dont un détachement en Afghanistan, où il a contribué à la réalisation des objectifs de l'État britannique dans la région. Peu après avoir quitté le service actif, il a été recruté par Bellingcat pour mener des "enquêtes impartiales au Moyen-Orient".

Les antécédents de l'ancien employé Cameron Colcuhoun, qui a travaillé pendant 10 ans à un poste de direction au GCHQ (la version britannique de l'Agence nationale de sécurité américaine), où il a dirigé des opérations cybernétiques et antiterroristes au Moyen-Orient, sont encore plus suspects. L'Écossais est spécialisé dans la sécurité dans cette région et est également qualifié par le Département d'État américain.

Cependant, rien de tout cela n'a été révélé par Bellingcat, qui s'est contenté de le qualifier de directeur général d'une société de renseignement privée qui "mène des recherches éthiques" pour des clients du monde entier. Il est clair que ce genre d'incohérence prive les lecteurs des informations clés qu'ils doivent connaître, alors qu'ils construisent leurs propres jugements sur les histoires qu'ils ont lues.

Tous ces faits démontrent une fois de plus l'importance d'un contrôle continu et d'une analyse détaillée des structures gouvernementales britanniques, des fondations et des personnes qui y sont associées.

C'est important non seulement pour la Russie, mais aussi pour la région d'Amérique latine, où la Grande-Bretagne a depuis longtemps ses propres intérêts, y compris la subversion, comme le projet de nation Mapuche, qui menace l'intégrité territoriale et la souveraineté du Chili et de l'Argentine.

dimanche, 08 janvier 2023

Maximilian Krah (AfD) : "L'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN amène la guerre chez nous"

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Maximilian Krah (AfD) : "L'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN amène la guerre chez nous"

Source: https://www.freilich-magazin.com/welt/nato-mitgliedschaft...

En décembre, le "New York Republican Clubs" a organisé un gala. L'eurodéputé Maximilian Krah (AfD) revient sur cet événement dans un entretien avec FREILICH.

FREILICH : Récemment, vous avez participé au gala du "New York Republican Club", un club conservateur. Quelle en était la raison ?

Maximilian Krah : Le "New York Young Republicans Club" a une jeune équipe très ambitieuse et veut se profiler comme une plate-forme de contact pour les conservateurs des deux côtés de l'Atlantique. Je pense que c'est une bonne idée, et comme j'ai moi-même étudié à New York, je la suis avec beaucoup de sympathie. L'AfD poursuit une politique étrangère guidée par ses intérêts et intéressée par de bons contacts avec l'Est et l'Ouest. Et bien sûr, les États-Unis sont un acteur important en Europe, il est donc dans notre intérêt d'échanger avec des politiciens américains, surtout s'ils ont des idées politiques similaires, ce qui est le cas des Young Republicans.

Quelles sont vos impressions ? Quels sont les points communs et les différences ?

Le Parti républicain est dans une phase de redéfinition. Il y a les républicains de Reagan, pour qui les réductions d'impôts sont en fait la solution à tous les problèmes. Ce sont plutôt des libertariens. Et puis il y a les républicains plus jeunes, influencés par Trump, qui reconnaissent d'ores et déjà que la politique doit aussi aborder les questions sociales et culturelles, et ce, en tant que conservateurs classiques. En politique étrangère, nous avons les néocons, qui veulent répandre dans le monde entier ce qu'ils considèrent comme des "valeurs occidentales" par le biais de sanctions et de guerres, assurant ainsi la domination mondiale des élites de Washington, et les isolationnistes qui, à l'instar de Trump également, veulent se concentrer sur l'Amérique et considèrent le modèle américano-occidental comme un exemple plutôt que comme une règle. Les New-Yorkais sont très majoritairement conservateurs et isolationnistes, ce qui les rend parfaitement adaptés à une coopération avec nous. Mais il y a bien sûr parmi eux quelques néocons purs et durs qui ne comprennent guère la politique étrangère de l'AfD, axée sur la paix, l'équilibre et la diplomatie. En ce sens, ces visites sont toujours l'occasion de discussions difficiles, et pas seulement inscrites sous les signes de la paix, de la joie et de l'unité.

Est-il prévu de poursuivre la mise en réseau avec les forces conservatrices aux États-Unis ?

Bien sûr que oui. La droite démocratique n'a aucune raison de laisser les contacts avec les États-Unis aux seuls libéraux ou néocons. La realpolitik nous impose de chercher des partenaires aux États-Unis et d'agir ensemble sur les questions qui nous touchent de part et d'autre de l'Atlantique. Prenez l'idéologie woke qui gangrène notre société : nous menons le même combat.

Donald Trump a entre-temps annoncé son intention de se présenter à nouveau à la présidence. Trump serait-il un meilleur président que Joe Biden du point de vue allemand ?

Avec Trump, nous n'aurions pas de guerre en Ukraine, nous aurions nettement moins de sanctions commerciales. Notre balance du commerce extérieur serait donc encore positive, le prix de l'énergie plus bas et donc l'inflation inférieure à cinq pour cent. Donc la paix et la prospérité au lieu de la guerre et de la désindustrialisation. Ce serait mieux ? Sans aucun doute ! Biden est une catastrophe pour l'Allemagne. Car quelle que soit l'issue de cette guerre provoquée en Ukraine, le perdant est déjà désigné : l'Allemagne.

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En tant que député européen, que pensez-vous des nouvelles sanctions de l'UE contre la Russie ?

L'AfD s'est opposée à ces sanctions dès le début pour de bonnes raisons, et cela vaut également pour les dernières de ces sanctions. Celles-ci touchent l'Allemagne plus durement que la Russie et font de nous la partie prenante d'une guerre économique, contre nos propres intérêts économiques.

Parlons de l'Ukraine : après la fin de la guerre en cours, le député vert Anton Hofreiter aimerait voir l'Ukraine dans l'OTAN. Sinon, il faudrait, selon lui, l'équiper de 3.000 chars Guépard en guise de protection permanente. Une bonne idée ?

Une idée saugrenue, remarquablement grotesque même pour les Verts. Car l'adhésion envisagée de l'Ukraine à l'OTAN a été la raison de la guerre pour les Russes, et elle le restera, que cela nous plaise ou non. L'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN amènera la guerre chez nous, car nous aurons alors des obligations d'allié. Ce serait le front de l'Est 2.0. Et rien d'autre ne s'applique à la proposition de réarmement massif. Car la Russie ne peut pas non plus l'accepter à sa porte. Les Verts jettent ici par-dessus bord toute leur idéologie fondatrice et passent du statut de pacifistes à celui de fous bellicistes.

En Allemagne et en Europe, nous sommes confrontés à plusieurs crises simultanées. Puisque nous venons de commencer la nouvelle année : Quelles évolutions prévoyez-vous pour 2023 ?

Sur le plan économique, ce sera désastreux, car une industrie axée sur la production ne pourra pas supporter une augmentation du prix de l'énergie d'un facteur quatre. La désindustrialisation s'accélère donc, et le gouvernement s'en félicite même parfois pour des raisons idéologiques, ou plutôt pseudo-religieuses, avec pour mot d'ordre l'obsession climatique. Ces crises économiques vont se répercuter sur la paix sociale, déjà fragilisée par l'immigration de masse et la polarisation politique. En réponse à cela, je n'attends rien d'autre de ce gouvernement que la répression contre l'opposition.

Le seul espoir pour 2023 est que de plus en plus de personnes, y compris les membres des élites économiques, se rendent compte que ce gouvernement et la fausse opposition ruinent le pays, qu'ils n'ont aucun concept positif, mais qu'ils sont sur le point de détruire ce qui a été construit pendant des générations en termes de prospérité et de paix. C'est la condition pour être enfin perçus comme une véritable alternative, ce que nous sommes, et pas seulement comme un mouvement de protestation. Et là, je suis très confiant que nous y parviendrons, non seulement parce que l'échec des autres est devenu si flagrant, mais aussi parce que, grâce au nouveau bureau fédéral et aux deux porte-parole, nous sommes devenus meilleurs, plus unis et plus cohérents sur le fond.

À propos de la personne :

Maximilian Krah est docteur en droit et député AfD au Parlement européen. Originaire de Saxe, il est membre du bureau fédéral de l'AfD depuis 2022 et a été candidat à la mairie de Dresde la même année.

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